Des visites surprises

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Lorsque Stéphanie est entrée dans son bureau, elle transpirait la bonne humeur. D'ailleurs, Alain n'a pas pu s'empêcher de lui faire remarquer.

- J'ai l'impression que tu t'es bien amusé pendant la fin de semaine, a-t-il lancé à l'intention de sa collègue.
- J'ai passé du bon temps, c'est vrai.
- Est-ce que ça aurait un lien avec un nouvel homme dans ta vie?

Stéphanie s'est sentie rougir comme une jeune fille qui viendrait de se faire surprendre avec son amoureux.

- Effectivement, il se pourrait bien que j'aie rencontré quelqu'un.
- Je le connais?
- Peut-être, mais je ne veux rien brusquer. Il n'y a rien d'officiel.
- Je t'agace. Je suis content pour toi.
- Merci Alain.

Stéphanie a sorti son portable et l'a ouvert. Elle a d'abord vérifié ses courriels avant d'aller jeter un oeil sur son Facebook. Elle avait un message privé de Marc-Olivier. "J'ai adoré ma fin de semaine avec toi. J'ai hâte de te revoir. Xxx" Stéphanie a lu le message tout en s'assurant qu'il ainsi ne regardait pas dans sa direction. Elle a par la suite répondu. "Moi aussi j'ai apprécié ma fin de semaine. Tu me manques déjà xxx".

Elle s'est mise à travailler et préparer ses cours pour la semaine suivante. Elle travaillait depuis près d'une heure lorsqu'elle a reçu un message texte. Elle a pris son cellulaire et a pu voir que c'était Marc-Olivier qui lui écrivait.

- Tu es au collège?
- Oui, à mon bureau.
- Tu es seule?
- Non, Alain est là.
- Dommage...Je serais allé te voir.
- J'aurais aimé ça.
- Moi aussi. Tu finis à quelle heure?
- Je donne mon dernier cours jusqu'à 17h30. Et toi?
- Je finis à 15h30. Je peux peut-être attendre?

Stéphanie s'est mise à réfléchir. Était-ce prudent que Marc-Olivier vienne la rejoindre? Elle était généralement seule à terminer à cette heure-là le lundi. Elle croisait rarement des collègues dans le corridor. Elle pouvait bien prendre le risque.

- Si tu peux, ça serait plaisant.
- Je vais être à ton bureau à 17h30.

Stéphanie a souri et a serré son cellulaire. La journée serait trop longue pour elle. De nombreuses heures la séparaient du moment où elle pourrait le revoir. Elle a enfilé les heures d'enseignement. Vint son dernier cours de la journée. Même si elle devait terminer ses cinq heures d'enseignement de la journée, elle a eu un regain d'énergie. Cela se sentait par son ton enjoué et les quelques blagues qu'elle a osé faire. Son bloc de trois heures a passé beaucoup plus rapidement. À la fin du cours, elle a pris le temps de ramasser ses choses et de laisser partir tout le monde. Elle s'est dirigée d'un pas léger vers son bureau où elle devait attendre celui pour qui son coeur battait.

Lorsqu'elle est arrivée dans le corridor la menant à son bureau, elle a constaté qu'il n'y était pas. Elle a ouvert la porte, a déposé ses choses et a vérifié l'heure. Il n'était que 17h25. Elle en a profité pour regarder sa boîte courriel. Elle a répondu aux deux messages qu'elle avait reçus et s'est mise à regarder l'heure. Elle commençait à se demander s'il n'avait pas changé d'idée. Elle a sorti son téléphone pour vérifier s'il n'avait pas laissé un message, mais ce n'était pas le cas. Sans faire de bruit, Marc-Olivier est apparu dans le cadre de porte.

- Avais-tu peur que je t'oublie, a-t-il dit.
- Ah, tu m'as fait peur, s'est exclamée Stéphanie. Entre et ferme la porte.

Il s'est dépêché à s'exécuter. Lorsque la porte a été refermée, il s'est tout de suite dirigé vers Stéphanie et l'a embrassé.

- J'avais tellement envie de ça, a-t-il dit.
- Moi aussi, ça m'a manqué.

Elle l'a embrassé de plus belle.

- Ta journée s'est bien passé, lui a-t-elle demandé.
- Oui, dès que j'ai su qu'on allait se voir.
- Pareil pour moi.

Ils se sont à nouveau embrassés. Puis, Marc-Olivier a annoncé qu'il devait rentrer.

- Je veux faire mes devoirs pour avoir du temps avec toi demain soir, a-t-il expliqué.
- Alors, dépêches-toi de partir pour qu'on ait plus de temps demain.
- J'y vais, a-t-il dit en embrassant une dernière fois Stéphanie.
- Ta pratiques devrait se terminer à quelle heure?
- Je devrais être chez toi vers dix-neufs heures. Ça te va?
- Veux-tu qu'on mange ensemble ?
- Ça serait génial.
- Parfait! As-tu une préférence?
- Ce qui te tente, je suis certain que ça va être excellent.

Il a envoyé un baiser à Stéphanie et est sorti du bureau. Elle a pris son téléphone et a regardé l'heure. Il était près de dix-huit heures. Elle a contacté son amie Marie-Ève.

- Qu'est-ce qui se passe ma chérie, a répondu Marie-Ève en décrochant.
- Je voulais prendre de tes nouvelles.
- Quand tu m'appelles comme ça sur l'heure du souper, c'est qu'il se passe quelque chose.
- Marie, je vais bien. Je te le jure.
- C'est vrai que ta voix sonne bien. Elle sonne comme celle d'une fille qui s'est envoyée en l'air en fin de semaine.
- Je ne comprends pas pourquoi tu me dis ça, a dit Stéphanie en ricanant.
- Tu veux m'en parler?
- Seulement si je ne te dérange pas?
- Viens souper. Frédéric est dans le Nord et ça va me permettre d'avoir une vraie conversation pour une fois.
- C'est bon, j'arrive dans une quinzaine de minutes.

Stéphanie a tenu parole et est arrivée environ quinze minutes après son appel à son amie. Marie-Ève l'a fait entrée. Près d'elle se tenait Emma sur ses deux pattes.

- Elle est déjà rendue là, s'est exclamée Stéphanie. Il me semble qu'elle était encore un tout petit bébé hier.
- Je sais, a soupiré Marie-Ève. Viens dans la cuisine, tout est prêt.

En entrant dans la cuisine, de douces effluves flottaient dans la pièce. Marie-Ève a expliqué qu'elle avait essayé une nouvelle recette de porc à l'érable. Stéphanie s'en léchait déjà les lèvres. Elle s'est assise au comptoir et a demandé des nouvelles de son amie et de sa petite famille. C'était la routine de son côté. Frédéric venait de quitter pour le Nord et ils ne se verraient pas avant une vingtaine de jours. Emma commençait à marcher toute seule et Marie-Ève devait la surveiller de très près. À son salon de coiffure, elle ne manquait pas de travail également.

- Mais tu n'es certainement pas venu uniquement pour prendre de mes nouvelles, a dit Marie-Ève.
- Pour quelles autres raisons je pourrais venir te voir?
- Qu'est-ce qui se passe avec toi? Tu vas visiblement très bien, mais je me demande qui peut bien te rendre aussi heureuse.
- Je ne vois pas de quoi tu parles.
- Bruno s'est-il enfin déclaré, a demandé Marie-Ève.
- Non, pas du tout, a répondu Stéphanie surprise. Pourquoi il aurait fait ça?
- Pour rien, a tenté de couper Marie-Ève en supervisant la cuisson de son riz.

La tentationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant