La tentation

Les premiers tests

La semaine suivante, les étudiants de Stéphanie subissaient leur examen de mi-session. Elle était probablement aussi nerveuse qu'eux. Elle avait de la difficulté à dormir et son estomac supportait mal la nourriture. Elle souhaitait tellement qu'ils réussissent tous. C'était la première fois de sa vie qu'elle préparait des examens et elle voulait que tout se passe bien.

Cette nervosité l'avait empêché de repenser à sa soirée du samedi. En fait, elle s'en est uniquement souvenue lorsqu'elle s'est rendue à l'examen de son groupe ayant les Cuwppers. En entrant dans le local, elle a constaté que Marc-Olivier et Vince y étaient déjà comme à leur habitude. Elle leur a souri timidement en espérant qu'ils ne fassent aucun commentaire.

- Tu as passé une belle fin de semaine Stéphanie, lui a lancé Marc-Olivier.
- Euh... Oui! Je me suis bien amusée avec des amis.

Les deux garçons ont échangé un regard, mais ils ne passèrent aucune autre remarque. Les autres étudiants prenaient place dans le local. À une heure, Stéphanie a donné ses dernières consignes et à distribué les copies. Dès ce moment, elle ne pouvait plus rien faire pour eux. Ils étaient les seuls responsables de leur succès ou de leur échec. Stéphanie a pris place à son bureau et s'est mise à corriger des copies d'un autre groupe. À l'occasion, un de ses étudiants venait poser une question. Après un peu plus d'une heure, les élèves commençaient à quitter le local après avoir remis leur copie. Le temps filait et le délai de deux heures expirait bientôt. Il n'était plus que cinq dans la classe. Avec un peu moins de quinze minutes à l'examen, Marc-Olivier et Vince étaient toujours assis devant leur copie.

Stéphanie observait sa montre afin de s'assurer de respecter l'échéance. Vince O'Neil a sorti alors qu'il ne restait que dix minutes. Il a chuchoté quelque chose à Marc-Olivier avant de sortir. Stéphanie a observé les deux joueurs de hockey, puis elle a recueilli les copies des autres élèves. Marc-Olivier était le dernier dans la classe. Elle lui a fait savoir qu'il n'avait que deux minutes pour compléter son examen. Il a relu une dernière fois sa phrase et a décrété qu'il avait terminé. Il s'est levé et est allé remettre sa copie à son professeur. Oui, il est retourné à son bureau pour ranger son matériel.

Stéphanie lui a demandé si tout c'était bien passé pour lui. Marc-Olivier semblait relativement confiant. Il a expliqué qu'il avait hésité à quelques endroits, mais que cela était sans doute normal. Elle a paru soulagé que tout se passe bien pour lui. Elle était en train de récupérer ses copies avant de quitter lorsque Marc-Olivier l'a interpellé.

- Je voulais m'excuser, a-t-il commencé.
- Tu n' as pas à t'excuser. Tu avais droit à deux heures et tu les as utilisées.
- Je parlais de samedi. J'ai été pas mal insistant.
- Oh, a échappé Stéphanie un peu stupéfaite. C'est des choses qui arrivent.
- Peut-être, mais je ne voudrais pas que ça crée un malaise.

Plus la conversation se prolongeait et plus il se rapprochait de son professeur. Lorsqu'il a terminé sa phrase, il pouvait presque y toucher. Stéphanie a reculé d'un pas avant de lui répondre.

- C'est correct. On n'en reparle plus.
- Ça me va.

Il y a eu un silence qui pesait entre les deux. Marc-Olivier l'a brisé en demandant si elle avait des projets pour la semaine de relâche. Elle a souri en regardant sa pile d'examen.

- Oui! De la correction, de la correction et encore de la correction. Est-ce que je t'ai dit que je pensais faire de la correction, a-t-ele dit en rigolant.
- Ça me semble palpitant.
- Je sais. Et toi, tu as des projets?
- Pas vraiment. On joue à domicile cette semaine. Je vais Peut-être m'arranger pour avancer dans certains travaux.
- C'est aussi intéressant que mes projet, a-t-elle conclu en souriant. Prend quand même le temps de t'amuser.
- Toi aussi.

Marc-Olivier quitta la classe en saluant Stéphanie de la mai . Elle est restée un instant dans le local avant de se diriger vers son bureau. Elle devait reprendre ses esprits. Elle sentait ses joues rougir comme une gamine qui venait de faire un mauvais coup. Encore une fois, la proximité physique avec son étudiant l'avait troublé. Cette fois-ci, il était impossible de blâmer l'alcool pour cet émoi. Elle a pris une grande respiration en fermant les yeux. Elle s'est répété que tout allait bien. Presque convaincue, elle a ouvert les yeux et alla à son bureau.

En entrant, elle s'est laissée tomber dans sa chaise en poussant un soupir de soulagement. Elle ne s'était pas préoccupée du fait qu'Alain s'y trouvait. Il s'est tourné vers sa jeune collègue et lui sourit.

- C'était si difficile que ça surveiller un examen.
- Heu... Non pas du tout!
- Pourquoi as-tu l'air aussi essoufflée?
- C'est l'impression que je donne?
- Oui.
- Je dois avoir marché plus vite que prévu jusqu'au bureau. C'est tout.
- Si tu le dis.

Alain est retourné à son travail laissant Stéphanie reprendre son souffle. Après quelque minutes, une question brûlait les lèvre d'Alain. Il s'est tourné à nouveau et interrogea Stéphanie.

- Si tu avais des problèmes, Steph, tu m'en parlerais?
- Bien sûr!
- Je voulais être certain que tu te sentais à l'aise de le faire.

En fait, Stéphanie ne savait pas s'il s'agissait d'un réel problème. De plus, elle trouvait cela un peu gênant de parler de sa situation à Alain. Après tout, elle était peut-être en train de tout imaginer cela. Il était trop tôt pour en discuter. Elle était certainement fatiguée. La "pause" de la mi-session allait sûrement l'aider à refaire le plein d'énergie.