Un party bien arrosé (suite)

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Julien est allé sur le balcon pour retrouver Bruno. La première chose qu'il a trouvé à dire a été: "Tu as l'habitude d'embrasser ma soeur?"

- Elle m'a sauté dessus. Je n'étais quand même pas pour la repousser.
- Bruno, c'est ma soeur. Come on!
- Peut-être, mais elle embrasse bien.
- Je ne voulais pas le savoir et en plus, elle est en couple.
- Relaxe Julien, on s'est juste embrassé. En plus, son moron n'est pas là. Si tu te la fermes, il ne saura rien.

Julien était découragé. Il est retourné dans l'appartement suivi de Bruno. La soirée a continué de plus belle et Stéphanie a poursuivi sur sa lancée. Vers trois heures du matin, Julien a jugé qu'il était le temps de partir. Stéphanie s'y est objectée, mais Julien a insisté et a fini par la convaincre. Avant de partir, elle est allée remercier Bruno pour la soirée. Elle l'a embrassé de nouveau en lui souhaitant Joyeux Noël. Julien a regardé son ami, découragé.

- Ce n'est pas moi, je n'ai rien fait.
- Je sais, Joyeux Noël!
- À toi aussi, tu me donnes des nouvelles lorsque tu auras le temps.
- Ça va aller à mon retour à Springfield.

Stéphanie était sur le trottoir et cherchait ses clés dans son sac à main. Lorsque Julien est allé la retrouver, elle n'avait toujours pas réussi à mettre la main sur ses clés. Il a balancé le trousseau devant ses yeux. Elle a tenté de la saisir, mais Julien s'y est opposé.

- Tu n'es pas en état de conduire Steph.
- Et toi?
- Oui.

Stéphanie ne s'est pas obstinée avec son frère. Elle savait bien qu'elle n'était pas en mesure de prendre le volant. Tout s'était mis à tourner depuis un moment. Pendant que Julien faisait réchauffer la voiture, Stéphanie a réalisé qu'elle avait beaucoup trop bu. Elle avait soudainement mal à la tête et un mal de coeur qui ne cessait d'augmenter.

- Tu peux me dire ce qui t'as passé par la tête ce soir? Te rends-tu compte que tu as embrassé au moins deux fois Bruno?
- Je le sais Julien, pas besoin de le dire aussi fort. Je ne suis pas sourde.
- Pourquoi t'as fait ça?
- J' en avais le goût.
- Belle excuse! Qu'est-ce que tu vas dire à Nicolas?
- Rien du tout et toi non plus. Je pense que j'ai simplement fêté un peu trop fort.
- Tu penses...

Julien venait tout juste de terminer sa phrase que sa soeur ouvrait la portière de la voiture et a tout juste eu le temps de sortir sa tête avant d'être malade.

- Ah, ce n'est pas vrai, a grondé Julien. Vas-tu être malade tout le long du trajet?
- Ça va aller, je pense, a hoqueté Stéphanie.

Elle a fermé la portière et Julien a fait avancer la voiture. Il jetait régulièrement un regard sur soeur afin de voir comment elle allait. Rapidement, il s'est aperçu qu'elle pleurait. Il a immobilisé le véhicule pour vérifier ce qui se passait.

- Je m'excuse, je ne suis pas du monde ce soir.
- Ça arrive à tout le monde.
- J'ai trop bu et j'ai embrassé Bruno, a-t-elle dit de façon saccadée.
- Ce n'était peut-être pas l'idée du siècle, mais c'est fait. Tu ne peux pas revenir en arrière.
- Je pense que je l'aime Julien.

Julien est resté abasourdi. Sa soeur venait de lui dire qu'elle aimait Bruno. Elle n'allait vraiment pas bien pour lui avouer cela.

- Tu aimes Bruno?
- Pas lui, Marc-Olivier, a-t-elle réussi à dire avant d'ouvrir la portière et d'être à nouveau malade.

Son frère ne comprenait plus rien. Elle avait embrassé, mais c'était Marc-Olivier qu'elle aimait. Et elle était toujours en couple avec Nicolas. Pourquoi les filles étaient-elles si compliquées?

- Je ne comprends rien Steph. Qu'est-ce que Marc-Olivier vient faire là-dedans?
- On s'est embrassé dans mon bureau l'autre jour.
- Steph! Tu n'as pas fait ça. Pourquoi?
- Parce que...

Elle a eu des hauts de coeur. Penchée, la tête vers l'extérieur, elle avait l'impression qu'elle allait mourir. Julien lui a frotté le dos. Stéphanie a fini par se sentir mieux et a demandé à Julien de rentrer à la maison. Il s'exécuta sans discuter. Il était clair que sa soeur n'était pas en mesure d'avoir une conversation qui faisait du sens. Il s'est contenté de rouler jusqu'au domicile de leurs parents.

Julien a garé la voiture et a aidé sa soeur à en sortir. Elle avait de la difficulté à rester en équilibre et à marcher. Il a dû lui enlever son manteau et ses bottes. Il l'a aidé à descendre les escaliers et à se diriger vers sa chambre. Elle était sur le point d'ouvrir la porte lorsqu'elle ne se sentit pas bien à nouveau. Elle s'est dirigée rapidement vers la salle de bain. Julien l'a suivi et a fermé la porte. Assise sur le plancher, la tête reposant sur le siège de la toilette, Stéphanie se trouvait misérable.

- Je n'ai pas d'allure. Une chance que tu es là.
- C'est correct Steph.
- Je suis sûre que je te déçois.
- Arrête ça. Ça ne sert à rien et tu es saoule.
- Je fais pitié, a sangloté de nouveau Stéphanie.

Julien a tenté de la consoler, mais n'y parvenait pas véritablement. Stéphanie s'est mise à parler à voix basse pour ne pas réveiller les autres et surtout Nicolas.

- Peux-tu me dire pourquoi je voudrais renoncer à tout pour un joueur de hockey?
- Je ne sais pas Steph, je ne suis pas à ta place.
- Je ne suis jamais sorti avec un joueur de hockey avant.
- Tu as raison.
- Je vais te le dire moi pourquoi je voudrais tout abandonner pour lui. Parce que je me sens vivante quand il me regarde. Parce que j'ai l'impression d'être désirable.
- Je suis sûr que c'est la même chose avec Nicolas.
- Nah... Ça fait longtemps que ce n'est plus comme ça entre nous deux.
- C'est normal après cinq ans, non?
- Peut-être.

Julien a demandé à sa soeur si elle allait mieux. Elle a répondu qu'elle devrait s'en sortir, mais qu'elle irait dormir sur le divan du salon au sous-sol.

- Tu n'aimerais pas mieux dormir dans ton lit?
- Je vais réveiller Nicolas si je suis malade.
- C'est comme tu veux.

Julien a laissé sa soeur se diriger vers le salon. Elle s'est échouée sur le divan et a pris un des coussins pire s'en faire un oreiller. Julien a saisi une de doudous et a couvert Stéphanie. Elle l'a remercié et a trouvé presque instantanément le sommeil. Julien a soupiré en voyant l'état dans lequel sa soeur s'était mise. Il l'a observé un moment et constatant qu'elle dormait, il s'est dirigé vers sa chambre.

La tentationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant