La tentation

La première rencontre

La semaine de Stéphanie avait passée rapidement. Entre ses plans de cours, la commande des manuels scolaires et les premiers cours à préparer, elle n'avait pas tellement eu de temps pour elle. Elle voulait que tout soit parfait pour le lundi suivant. Elle se trouvait chanceuse parce qu'Alain l'avait bien conseillé et rassuré dans ses moments d'hésitation.

Elle était en train de travailler sur les derniers détails de son cours lorsqu'elle a reçu un courriel qui l'intrigua. Elle s'est tournée vers Alain.

- Qui est Nancy Beaudet, lui a-t-elle demandé.

Alain a terminé sa phrase avant de se tourner vers elle. Il lui a demandé de répéter la question puisqu'il ne l'avait pas comprise. Après avoir entendu le nom de Nancy Beaudet, Alain réfléchit. Se mêlant à la conservation, Samuel a finalement donné la réponse.

- Il me semble que c'est la responsable des Cuppers, a-t-il soufflé.
- C'est ça, a dit Alain. Elle fait le suivi scolaire des joueurs.
- Pourquoi m'écrit-elle, a lancé Stéphanie.
- Tu dois avoir la chance d'avoir des joueurs dans tes groupes, a précisé Samuel.

Stéphanie à ouvert le courriel qui annonçait qu'effectivement elle aurait deux joueurs des Cuppers dans un de ses groupe. Leur nom était inscrit: Marc-Olivier Champagne et Vince O'Neil. Son premier réflexe a été d'aller voir la liste de ses élèves. Après quelques secondes, elle a tenté de se convaincre qu'ils seraient des étudiants comme les autres. Alain lui a dit que ça devrait bien se passer. La curiosité le gagna et il lui demanda le nom des joueurs. Elle lui a révélé et lui a demandé s'ils les connaissaient.

- C'est les deux inséparables. O'Neil est plutôt timide. Il ne te fera pas de trouble. Pour ce qui est de Champagne, ça dépend s'il t'apprécie.
- C'est rassurant, a-t-elle dit avec un peu d'inquiétude.
- S'ils te font des problèmes, communique avec Nancy. Elle va t'arranger ça.
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Stéphanie n'a pu s'empêcher de travailler sur ses cours toute la fin de semaine. Ses parents ont tenté de la distraire un peu, mais cela n'avait pas véritablement fonctionné. Elle avait refusé la plupart de leur proposition. Le seul moment où elle s'est permise de faire une pause, c'est lorsque Marie-Ève était venue lui rendre visite avec sa fille. Le dimanche soir, une boule d'émotions avait monté dans la gorge de Stéphanie. Et si elle avait tout fait ça pour rien? Si elle se trompait? Elle a tenté de s'endormir, mais une tonne d'idées envahissait son esprit. Elle a tourné dans son lit très longtemps à la recherche du sommeil qui n'arrivait pas. Ce n'est qu'aux petites heures du matin qu'elle a réussi à s'apaiser. Son réveil-matin s'est fait entendre beaucoup trop tôt. Elle a ouvert un oeil pour voir l'heure. Elle avait peine à croire qu'il était déjà l'heure de se lever. Il lui semblait qu'elle venait tout juste de s'assoupir.

Elle a entrepris sa routine matinale qui se terminait par une toast et un café. Une fois la dernière gorgée avalée, elle a déposé la vaisselle dans l'évier et est allée récupérer son sac d'école. Elle a attrapé son cellulaire au moment où il s'est mis à vibrer. Elle a arrêté de marcher pour regarder le message. C'était Nicolas qui avait pensé à elle.

En arrivant au collège, elle a pris le temps de respirer profondément dans son bureau. Elle a relu ses notes une dernière fois et elle a constaté qu'elle savait ce qu'elle voulait faire avec son groupe. Dix heures arriva rapidement. Stéphanie a quitté son bureau une quinzaine de minutes avant le début de la classe. En entrant, elle a déposé ses choses sur le bureau avant de se tourner au tableau pour écrire le plan de la rencontre.

Puis, les étudiants sont arrivés progressivement. Plus ils étaient nombreux et plus elle sentait son estomac se contracter. La pression est retombée lorsqu'elle a dit bonjour et qu'elle a commencé sa présentation. Son groupe était attentif à ce qu'elle disait. Elle s'est présentée et a demandé au groupe d'en faire autant. Stéphanie a poursuivi avec un jeu sur les connaissances de ses étudiants. Sans qu'elle ne s'en rende compte, il était déjà l'heure de tout arrêter. Lorsqu'elle est retournée à son bureau, elle a lâché un soupir de soulagement.

Dans la soirée, elle a pris le temps d'appeler son amoureux pour lui dire à quel point tout s'était bien déroulé. Nicolas l'a félicité et lui a rappelé qu'il n'avait jamais douté de ses capacités. Ils ont parlé quelques temps, puis ils se sont souhaités bonne nuit. À peine avait-elle déposé sa tête sur l'oreiller, que Stéphanie avait déjà trouvé le sommeil.

Le mardi allait être une très grosse journée. Elle avait deux groupes et celui du matin avait été très ennuyant. Elle avait l'impression que la moitié des élèves lui dormaient à la figure. Par chance, trois ou quatre étudiants avaient eu l'air d'aimer le cours. Elle n'avait qu'une heure pour manger et reprendre son souffle. Le groupe de l'après-midi l'inquiétait un peu. C'est dans celui-ci que les deux hockeyeurs se trouvaient. Elle se souvenait de son expérience d'étudiante avec des Cuppers dans sa classe et ce n'était pas nécessairement de bons souvenirs.

Lorsqu'elle est entrée dans son local pour se préparer, il y avait deux jeunes hommes assis dans le fond. Elle leur a demandé s'ils étaient là pour le cours d'histoire et ils lui ont répondu par l'affirmative. Un des deux garçons s'est levé et s'est dirigée vers elle. Il était grand et avait de larges épaules. Ses cheveux châtains et ses yeux pâles le faisaient paraître plus jeune qu'il ne devait l'être. Il s'est arrêté devant le bureau de Stéphanie et elle ne savait pas quoi lui dire.

- Je suis Marc-Olivier Champagne des Cuppers. Nancy m'a dit que tu étais au courant que j'étais dans ton groupe.

Stéphanie était un peu hébété. Elle a réussi à se ressaisir et à répondre.

- Effectivement, j'ai bien reçu le message de Mme Gaudet.

Marc-Olivier a souri de toutes ses dents avant de poursuivre.

- Là-bas, c'est Vince. Je fais les présentations parce qu'il est tellement gêné qu'il ne le fera pas.

Stéphanie n' à eu qu'à le regarder pour que le jeune homme devienne rouge. O'Neil était un peu plus petit que son ami et avait une tignasse rousse. Les présentations terminées, Marc-Olivier est retourné s'asseoir avec son ami et coéquipier.

Un peu déstabilisée par l'attitude du jeune homme, Stéphanie est allée à l'abreuvoir pour remplir sa bouteille d'eau. Elle en a profité pour prendre de profondes respirations. Elle voulait retrouver son assurance. De retour à son local, déjà une dizaine d'étudiants avaient pris place. Elle a inscrit le plan de la rencontre au tableau et à une heure tapant, elle a commencé son cours.