When Stars Are Shining

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Le soleil dévoile sa lumière doucement sur les collines au loin, très loin devant moi. Il s'étale langoureusement sur les plaines alentours et se glisse furtivement jusqu'aux limites de la pelouse sur laquelle je suis allongée. L'eau de la piscine me berce depuis quelques heures déjà, les bouées en forme d'animaux s'entrechoquent par intermittences quand la petite brise tiède se lève. Je n'entends rien d'autre que ça quand j'ouvre lentement les yeux, rien que le calme, le calme après le vacarme.
Heureusement que la villa que Javier nous a dégottée est isolée sur les hauteurs sinon nous aurions eu la police à la porte c'est certain. Cette baraque est un bijou de modernisme avec ses pièces immaculées et son mobilier design. Elle possède cinq chambres spacieuses et quatre salles de bain, la cuisine est ultra fonctionnelle tout comme l'immense salon qui donne sur la piscine extérieure digne des villas de millionnaire. Nous n'avions pas besoin de tant de luxe au départ mais le tarif est raisonnable pour la surface, bien sûr ça reste cher mais j'ai les moyens désormais et comme nous sommes nombreux à y dormir régulièrement les cinq chambres ne sont pas de trop.
Je suis sur un transat en bois dur et mon dos ne me fait même pas souffrir, l'alcool fait encore son effet. Il n'y a personne dehors, difficile de dire qu'il y a moins de...quelle heure est il en fait?...disons quelques heures, la maison était bondée.
Javier a le don d'organiser des teufs d'enfer. Je remercie le ciel qu'il m'ait proposé d'être mon assistant il y a trois semaines, c'est un vrai succès. Il prend son rôle très au sérieux me devançant souvent quand il s'agit de prendre une décision, en ne se trompant jamais en plus.
Il aime ça, je le vois bien prendre son pied quand il m'accompagne dans les soirées, quand il m'organise les interviews en restant à portée de mon regard pour me signifier silencieusement qu'une question ou une autre ne permet pas de réponse. Je le consulte plus par facilité car je sais que je pourrais faire plein de chose seule, je m'en sortirais très bien mais il aime tellement ça. Et moi aussi. Grâce à cet arrangement je ne suis jamais seule, je ne me suis jamais sentie aussi sereine.

Tout se passe à merveille, nous cherchons un appartement à New York où nous pourrons poser nos valises. Alex est en pleines négociations avec ses parents et c'est la partie difficile de l'histoire. Ils n'ont pas vraiment confiance mais je le sens bien. Ils vont craquer sous la pression d'Alex qui, soit dit en passant, est majeur et vacciné. Il se sent encore coupable d'avoir foiré son année et reste dans ses petits souliers tant que celle ci ne se termine pas. Il sait qu'il va réussir cette fois mais tant que ce n'est pas officiel, il ne fait pas de vagues, il ne lui reste plus beaucoup à attendre de toute façon mais prudence est mère de sûreté comme on dit.

En attendant nous profitons de cette maison de dingue que j'ai louée pour les vacances, enfin... mes vacances. Javier est avec moi bien sûr, Alex bachotte et Amy est venue un peu, au début car son patron ne la laisse pas toujours prendre des congés. Elle est arrivée hier pour finir le séjour, d'où la fiesta surprise organisée par Javier. C'est impressionnant de voir à quel point il est facile de se faire des amis dans ce milieu, j'ai gardé de supers contacts avec certains membres de l'équipe du film.
Surtout l'équipe technique : un cadreur par ci, un cameraman par là, une ingenieure du son, par contre les acteurs sont des solitaires, il n'est pas facile de percer leur carapace et à part Sanders et un ou deux figurants je n'ai de nouvelles de personnes.

Sanders et moi nous appelons de temps en temps, histoire de se donner des nouvelles et de se caler avant certaines interviews. Les médias veulent à tout prix nous voir ensemble et se font une joie de nous poser des questions pièges. J'imagine qu'ils voient en nous le genre de jeune couple à succès ideal, l'histoire d'amour dont sont friandes les adolescentes qui commence sur grand écran et qui se termine dans la vraie vie. Je ne peux pas les blâmer, moi aussi ça me faisait rêver avant mais rien n'est aussi simple.
Sanders est en couple depuis longtemps, il est même fiancé avec sa petite amie Carol.
Et moi? Moi je papillone, je flirte de temps en temps mais rien de sérieux. Je n'ai pas eu le temps et je suis difficile. Comment rencontrer quelqu'un dans toute cette euphorie?