When Stars Are Shining

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Aujourd'hui est un grand jour.
Un jour spécial. De ceux qui détermine un chemin, une voie. Aujourd'hui je vais me produire sur la scène au côté de Mo. Il va interpréter la BO de "Nowhere to Go" pendant que je danserai autour de lui.
La chorégraphie a été étudiée, modifiée et répétée encore et encore toute la semaine. Mo est un perfectionniste de fou, tatillon et limite obsessionnel. Je me suis reposée hier pour être en forme ce soir car une grande soirée et une grande nuit m'attendent.

Après le départ de ma mère il y a une semaine, j'ai épuisé mes dernières larmes de nostalgie dans les bras de mes amis. Le soir de son départ Jordan était occupé à un montage de clip et Alex perdu au milieu des montagnes de partiels à New York. Amy, Javier, Chris et moi avons eclusé le bar de notre villa, les pieds dans l'eau tiédie par le soleil Californien. Remontant le cours de nos enfances un peu meurtries, joyeuses ou quelconques, maintenant surannées. Nous avons parlé et beaucoup ri, l'alcool fait oublier le temps et les barrières. Au bout de quelques heures nous étions tous enclins à plonger dans l'eau claire de la piscine pour nous laver de ce trop plein de souvenirs plus ou moins agréables. Un bain de minuit pour se rappeler que nous sommes, ici et maintenant. Dans les éclats de rire et les éclaboussures chlorées nous avons prolongé la nuit pour marquer ce passage, cette transition du côté des responsabilités adultes.

Jamais je ne serai tout à fait une adulte, je le jure. J'aime trop imaginer être encore une enfant, m'émerveiller d'un rien et de tout, voir le côté rose et pastel de la vie. Chanter la chanson de la petite sirène à tue tête juste parce que je peux. Parce que je me rappelle de chacune de ses putain de paroles. Alors, aujourd'hui est un grand jour pour moi parce qu'il marque encore une fois la chance inouïe qui m'est offerte de vivre un rêve éveillé.
Dans quelques minutes je vais danser devant un parterre de stars incroyables et la lumière sera sur moi. Je suis tellement morte de trouille que je n'ose même pas réfléchir. Si mon cerveau prend conscience de ce qui se passe je vais m'évanouir.
Pourtant je suis heureuse, la petite fille qui dansait devant le miroir de sa chambre en tenant une brosse à cheveux et carrément aux anges. Presque hystérique.
Des milliard de fourmis me parcourent le corps, des orteils aux pointes de mes cheveux. Je sautille sur place alors que Fred, un danseur de la troupe, se tient à mes côtés. Prêt à m'emmener sur scène sur son dos.
Évidemment je suis prête, au taquet, au max de ma forme. Amy m'a entraînée comme une dingue, le chorégraphe de Mo aussi. Si je me plante ça sera ma faute et uniquement la mienne. Je ne peux pas me louper. J'ai trop donné cette semaine pour foirer ce soir et je pense que Mo sera capable de me tuer de toute façon.

Jordan m'a bassiné pour savoir ce qui pouvait bien m'accaparer autant, il ne m'a pas lâché une seconde la dessus mais j'ai tenu bon. Je ne l'ai pas beaucoup vu cette semaine, lui a cause de ses engagements et moi à cause de mon entraînement intensif. Deux petites nuits seulement, trop peu mais déjà beaucoup quand on ne dort pas...il m'aurait été impossible de le voir plus.
J'aurais été épuisée.
Mais j'ai bien l'intention de le voir après le show. Il ne sait pas que je suis ici et je pense que cette surprise peut le rendre dingue. Rien que de l'imaginer à quelques mètres de moi, inconscient de ma présence, parlant à d'autres personnes, m'envoyant des messages de détresse pour me dire que je lui manque, mon coeur se serre.
Je l'aime tellement!
Probablement trop.
Et la seule chose qui me rassure c'est que je suis absolument certaine qu'il est autant dépendant de moi que moi de lui.
Oui nous sommes amoureux, j'aime tout de lui : son regard, sa voix, la facon dont il réfléchi avant de dire quelque chose qui lui tient à coeur, son impatience à me toucher, sa ferveur à m'embrasser, son agaçante impertinence. Tout est adorable, rien à jetter.
Une fois passée la peur de m'engager avec une célébrité, je vis cette histoire comme une autre, avec mon coeur adolescent. Rien n'est encore officiel et je me suis faite oublier cette semaine alors je n'ai pas encore goûté vraiment au plaisir d'être harcelée par les paparrazzi.
Ça viendra, je le sais.
Je le sais depuis que nous avons emmené ma mère à l'aéroport, depuis que cet homme a pollué notre espace sans vergogne.