When Stars Are Shining

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Quand le générique de fin apparaît, il est encore sous le choc du film.
Il regarde le grand écran sur lequel défilent tout un tas de noms inconnus.

Sa poitrine raisonne encore de l'excitation de la scène incroyable qu'il vient de voir.
L'invasion méticuleuse de la maison de James et l'exécution sommaire de toutes les personnes présentes. Sur un côté de l'écran, des images apparaissent pour montrer la fuite du couple totalement déjanté sur un bateaux, l'arrivée à un port désert, la découverte de l'île.
L'essentiel est passé, tout le monde a compris. Morcheeba old school pour faire écho à la scène puissante et magistrale de tout à l'heure.
Le générique reprend sa place initiale au milieu de l'écran.
Cette fois c'est bel et bien la fin et Jordan est presque déçu.
Il aurait aimé que ça dure encore un peu plus longtemps.
Il a adoré ce film, les acteurs, tout. Rien à voir avec le premier opus si ce n'est les personnages principaux.

Toute la noirceur a disparu au profit de la couleur acide et dégoulinante. Il a aimé la musique singulière une fois encore, des sons qui forment un énième personnage du décor. Des morceaux décalés aux tonalités éclectiques.
Mais plus que tout, il est fier. Encore plus.

Il n'a pas détourné le regard une seule fois quand il a regardé la fameuse scène de sexe entre Zoé et James. Il a regardé bien en face sans cligner des paupières. Il ne voulait rien louper, juste pour être sûr qu'il ne passait pas à côté d'aucune nuance, d'aucun imper.
Et il n'a rien vu. Il n'a rien vu du feu qu'il voit dans les yeux de Lyla quand il lui fait l'amour.
Il n'a rien senti de sa chaleur quand elle se donne à lui toute entière.
Bien sûr, il n'aime pas la voir embrasser ce connard de bobo flegmatique et il a mal aux dents à force d'avoir serré sa mâchoire en les voyant baiser à l'écran.
Bien sûr il a eu envie de lui défoncer la boîte crânienne à coup de planche en voyant ses mains caresser la peau veloutée de Lyla.
Mais c'est à ce moment précis qu'elle s'est blottie contre lui.
Elle a beau s'exposer dans les bras d'un autre dans ce putain de film c'est quand même avec lui qu'elle s'endort presque chaque soir.
Alors, bien qu'un tout petit peu jaloux, il est fier de savoir que l'alchimie évidente qui transpire entre eux ne se simule pas sur un plateau de cinéma. Fier de savoir qu'elle n'est avec personne d'autre comme elle est avec lui.

A ces côtés, Lyla piétine d'impatience.  Il sent qu'elle veut savoir ce qu'il a pensé de tout ça. Il pourrait la faire marcher mais il n'est pas sûr qu'elle trouverait ça drôle alors il préfère jouer la carte de l'honnêteté.

-alors? demande t-elle nerveusement
-alors ....c'est un super film Lyl, sérieux je déconne pas! C'est vraiment de la boulette. Ça déchire grave et tu es...Putain!

Il balance sa main devant lui. Elle sourit un peu.

-tu as aimé c'est vrai? Tu n'es pas trop...gêné par...tu sais?
-bébé, j'ai adoré ce film sérieusement. Par contre la scène là, ouais c'est chaud quand même. J'ai rarement vu une scène aussi...équivoque. Je sais pas , c'est sûrement dû au fait que c'est toi et à la musique un peu aussi mais vous êtes à fond dedans en tous cas et ça se sent.
-ok, alors c'est tangible, je veux dire, on y croit? Ça te gêne pas?
-ouais on y croit grave et si c'était pas toi dedans ça serait carrément ma scène de boules préférée mais c'est de toi qu'il s'agit alors je vais juste essayer d'oublier ce passage ignoble et me consoler en me disant que quand je te fais l'amour tu n'as pas du tout ce regard là.

Lyla s'assoit sur ses genoux, doucement.

-j'ai quel regard quand tu me fais l'amour?
-un regard plus...fougueux, plus impliqué je dirais. Mais ça il n'y a que toi et moi qui le sachions alors ça passera comme une lettre à la poste pour le spectateur lambda. Quand je pense que tout le monde va te mater...merde!