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Je finis ma cigarette devant la porte en arpentant le trottoir. Je sais que je ne joue pas ma vie mais j'ai le trac, comme quand on se prépare à passer un oral, ou avant de passer le permis de conduire.
Je crois que je n'ai jamais vraiment rien raté jusqu'ici, je veux dire rien d'important, la chance m'a souvent souris niveau étude.
Bien sûr ma relation avec mes parents est compliquée avec ma mère qui vit en France et mon père qui habite ici. Quand la situation est devenue critique avec Mathieu, mon ex petit ami, ma mère m'a envoyé vivre chez mon père. J'ai vécu ça bien mieux que je ne l'aurais cru, j'étais en colère contre la terre entière et déboussolée au début et finalement je ne me suis jamais sentie aussi bien.
Mon père est vraiment cool, sa nouvelle copine aussi et ma mère ne me paraît plus aussi hystérique au téléphone. Elle culpabilise peut être un peu, elle doit surtout se demander pourquoi je suis si bien ici sans elle et si je vais même avoir envie de rentrer un jour à Paris. En réalité je n'en sais rien, j'ai 21ans, encore des études à finir et des rêves plein la tête, surtout depuis deux jours...

J'appuie sur l'interphone et après m'être annoncé la porte s'ouvre sur un long couloir immaculé au bout duquel une femme m'attend. Je dois avoir l'air perdue car elle me dit :

-venez, venez. On vous attend la haut.
-Bonjour, je suis...
-oui oui oui oui suivez moi.

Elle a le feu au fesse ou quoi? Je ne suis même pas en retard!
Nous montons l'escalier et je remarque son tailleur impeccable elle a au moins 40 ans mais elle est vraiment belle, très classe.
En arrivant sur le palier, je vois une dizaine de filles, de plus ou moins mon âge, assises sur des chaises éparpillées un peu partout. Elles tournent toutes leurs regards vers moi et j'ai l'impression d'être la pire des garces sur terre.
Une porte s'ouvre et Walter arrive vers moi, d'un geste familier il me serre la main et me dirige délicatement vers la porte d'où il est sorti.

-Lyla! Comment allez vous? Vous avez trouvé facilement?
-et bien ça ira mieux tout à l'heure je pense. Je suis un peu stressée pour être honnête.
-normal, dit-il en hochant la tête, tout à fait normal jusqu'ici. Entrez entrez, nous vous attendions.

La pièce où il m'a dirigée est spacieuse et très claire, je m'attendais à une ambiance plus feutrée, je ne sais pas pourquoi. Il y a une sorte de bureau en bois brut avec une caméra dessus et deux femmes sont debout près de la fenêtre, elles arrêtent de discuter comme j'entre derrière Walter.

-mesdames la voici! je vous présente Lyla.

Il a l'air surexcité, comme un enfant heureux de montrer son nouveau jouet à son meilleur ami, et cela me fait un peu peur : comment ne pas le décevoir? Il a l'air d'y croire c'est hallucinant!

-Bonjour Lyla, nous allons d'abord vous poser quelques questions et puis nous vous filmerons sous toutes les coutures. Vous êtes prête?

...

-alors c'était comment? Amy crie presque au téléphone.
- putain c'était bizarre ma poule! il y avait toutes ces filles qui attendaient quand je suis arrivée et puis il y avait 2 nanas, qui ne m'ont pas dis leur nom d'ailleurs, qui m'ont posé genre trois milliards de questions. Walter était là mais il n'a rien dit, que dalle. Ils m'ont filmée. Je sais pas je suis pas sûre, je n'ai pas l'impression d'avoir été terrible.
-mais ils vont t'appeler pour te dire si c'est mort ou pas?
- Walter m'a dit que j'aurai des nouvelles très vite. Il avait l'air nerveux quand je suis partie, mais nerveux genre anxieux tu vois?pas comme quand tu es excité.
-il t'a rien dit de plus?

Je la sens perplexe.

-non rien jte jure! Ça sent pas très bon, je ne m'y attendais pas spécialement non plus, tu sais, mais bon verra bien.
-elles t'ont posé quoi comme questions?
-sur moi, sur ma vie, mes passions, ma famille.elles ont voulu connaître mes films préférés, la musique que j'écoute. Elles m'ont demandé de lire un texte et elles m'ont demandé ce que je pensais de l'Amérique ce genre de truc. C'est vaste tu vois!
-je suis sûre que tu as cartonnée ok! Et au pire ça te fera une expérience, un beau souvenir pour plus tard. Il faut que tu appelles Alex, il est à donf t'imagines même pas, il n'arrête pas de m'envoyer des messages pour savoir si j'ai des nouvelles de toi.
-oui je vais rentrer au foyer de toute façon, je vais passer le voir. Il faut qu'il redescende un peu, il n'y en a pas tant que ça non plus.
-bah cest un peu son genre d'être too much tu le sais bien.allez je te rejoins après les cours chez toi. Bisous bella.
-Bisous Amy.

When Stars Are ShiningOù les histoires vivent. Découvrez maintenant