Chapitre 1

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- SOLYYYYY !!!!!!!

Vous voyez ce que ça fait quand vous faites un magnifique rêve et qu'on vous réveille brutalement. Vous faisant oublier complètement et de manière instantanée de quoi vous rêviez (en plus d'avoir faillit vous faire frôler la crise cardiaque) ?

Bah je vous le dit, vous n'avez qu'une envie, c'est de dégommer la personne qui a osé un acte aussi atroce !

- SOLY MERDE OÙ T'ES ENCORE PASSÉE ??

Ce n'est pas comme si j'avais encore vraiment le choix et je ne voudrais pas qu'elle fasse faire un arrêt cardiaque au peu d'animaux qui reste encore dans la forêt car oui, les autres elle les a déjà tous fait fuir.

C'est donc en ronchonnant que je descend de l'arbre où je m'étais cachée et retourne au domaine.
Là, je trouve la cause de tous ces hurlements. Bon sang ! faut m'expliquer comment une chose aussi petite peu sortir des cris pareil !

- SOL...

- STOP !! Je suis là, cesse immédiatement ces braillements abominables !

- Ah te voilà ! Et pas besoin de me hurler dessus, je ne suis pas sourde !

Non mais je rêve ! Surtout ne pas la frapper, rester calme...

ma petite soeur à toujours cet effet sur moi, c'est une petite chipie rousse qui n'a pas sa langue dans sa poche et c'est peut être le seul point commun que nous avons malgré notre année de différence. Là où elle a des très fins et nobles, moi j'ai encore un visage de bébé avec les joues rondes et mon nez retroussé. Ma mère dit que c'est un visage de poupée, moi je trouve surtout que je fais beaucoup trop petite fille.

- Bon c'est quoi le problème, tu cherches encore à faire fuir toute la faune ?

- Ça se voit peut-être pas mais je suis morte de rire. Non, maman te cherche et elle avait pas l'air contente !

Tu m'étonnes, j'avais encore raté mon cours de latin. Mais pourquoi on m' oblige à apprendre cette horrible langue ! C'est une langue morte, elle ne sert donc plus à rien ! Mais essayez d'aller faire comprendre ça à ma mère.

- SOLEDAD OU ÉTAIS-TU ENCORE FOURRÉE ÇA FAIT UNE HEURE QUE JE TE CHERCHE !!!

Tient en parlant du loup.
Au moins maintenant je sais d'où ma soeur tient ces beuglements.

Ma mère apparaît alors, parfaite comme toujours. Il faut dire qu'on ne se ressemble pas du tout, ni pour ce qui est du caractère ni pour le physique. Elle a les yeux et les cheveux bruns. Moi, je ressemble plus à une de ces créatures qu'on ne trouvent que dans les livres de contes pour enfants, ceux avec les fées et les faunes. Mes cheveux sont d'un blond si clair que leur couleur se rapproche en fait plus du blanc. Mes yeux quant à eux sont là véritable raison de mon apparence si différente, d'un violet vif, ils ressemblent plus à deux petites pierres lumineuses qu'à des organes permettant de voir.

Pour en revenir à ma mère, normalement elle est calme. Elle est toujours si maîtresse d'elle même. Jamais un pas ni un mot de travers, tout est calculé...on est si différente. Elle ne montre jamais rien, même dans les pires situations.
La seule chose qui pourrait prouver que la vie n'a pas été tendre avec elle sont les deux fines rides qu'elle a aux coins des yeux. Il y a de cela deux ans, mon père est mort et quelque chose en elle s'est brisé. Ça ne se voit pas à première vue mais si on fait bien attention, qu'on prend le temps de s'approcher, son malheur est si présent qu'il prend toute la place.

Au début ça a été assez dur, notre famille est une des plus puissantes du royaume. Depuis des générations nous contrôlons les métaux, enfin je dis nous mais je ne m'inclue pas dedans. Non, moi il semblerait que je sois l'exception qui confirme la règle. Normalement on est sensée ce marier avec des personnes qui ont elles aussi ce don, pour perpétuer la tradition et ainsi sauvegarder notre nom. Donc oui, je me demande chaque jours ce que je fais la.

- Tu sais bien que tu n'as pas le droit de sortir du domaine pourtant !

- Je le sais ça ! Mais j'en avais tellement marre d'être enfermée à l'intérieur et la perspective d'une autre heure avec le vieux Carl à devoir parler latin...et puis Nelly a pu sortir elle !

Ma mère me regarda avec fatigue, elle avait les traits tirés par l'angoisse.

- Soledad, pourquoi je dois toujours te le répéter ? C'est dangereux pour toi dehors. Tu es bien plus en sécurité ici, avec nous, à l'intérieur ...jure moi que tu n'iras plus aussi loin.

Ma mère avait l'air tellement paniquée de ne pas m'avoir trouvé. Je détestais l'idée que ce soit ma faute si elle paraissait si fatiguée et si anxieuse... alors j'acquiescais en baissant les yeux.

- Bien maman, pardonnez-moi. C'était stupide et je ne le referai plus.

Aussitôt elle me prend dans ses bras et me serre à m'en étouffer. Je ressens toute la tristesse et la peur qui l'habitent. La tristesse de ne pouvoir mieux nous protéger et la peur de perdre à nouveau des êtres chers à son cœur ...

I am invisible. [terminée] [en cours de correction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant