Chapitre 7

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Tous ces snobs me regardent comme s'ils savaient exactement qui j'étais. Mais ce qui m'irrite vraiment, c'est qu'ils n'en ont  finalement aucune idée, ni ce que je suis, ni ce dont je suis capable de faire.

Je croise le regard noir de ma mère postée à l'autre bout de la pièce. Je le vois souvent ces temps si. Mais ce qui est nouveau par contre, c'est la honte qui se reflète sur le visage de ma soeur à présent. J'ai encore une fois déçue ma famille et j'ai faillit à une de mes règles : ne jamais attirer les regards sur soit.

J'entends soudain le roi se racler la gorge et déclarer d'une voix forte

- Continuons je vous prie !

Il est assis et d'ici je ne le vois pas très bien mais il a l'air beaucoup plus petit que je ne l'imaginais.
Je tourne ensuite la tête vers toutes les candidates qui attendent regroupées avec leurs grandes familles. Autant vous dire que à trois, on fait légèrement tâche.

Chacune à leur tour, elles passent devant le prince se présentent et font une démonstration de leurs dons.
Une des candidates s'avance, elle est très belle. Mince mais avec des formes, des cheveux noirs attachés en haut de sa tête en un chignon très sophistiqué qui lui va à ravir. Elle est habillée en cuir des pieds à la tête et marche la tête haute en balayant de son regard remplit de mépris les autres candidates... En gros elle semble être le genre de fille qui pense à raison que tout lui est du, le genre de fille que j'ai en horreur.

- Regarde-la, me dit ma soeur a l'oreille, c'est Brooke Moore, elle a déjà fait pleuré deux filles depuis le début de la cérémonie...

Bon sang mais qui est cette fille ?! Le diable en personne ?!

- Quel est son don ? Lui demandai-je.

- Elle contrôle la glace. D'ailleurs j'ai entendu plusieurs filles l'appeler la "reine des glaces".

Reine des glaces...

- Je parie que c'est elle qui s'est trouvé ce stupide surnom. Cette fille se prend bien trop au sérieux.

- Soledad ! Ton langage ! Me lance ma mère.

Oups, j'ai pensé tout haut.

- Excusez-moi maman.

- Pour ton retard ou ton vocabulaire ?

- Les deux maman...

- Pourquoi es-tu arrivée en retard ? As-tu au moins une bonne excuse ?

Une bonne excuse ? Je ne peux décemment pas lui dire que je dormais...

- Je...je ...j'étais en train de choisir une robe...

- Une robe ? S'étonne ma mère pas dupe et où est cette fameuse robe ? Tu es toujours habillée comme ce matin.

J'ai chaud, je déteste lui mentir et ça doit se voir sur mon visage.

- Je...c'est une robe pour demain, j'ai déjà choisi ma toilette pour demain.

Ma mère me regarde d'un air navré puis reporte son attention au milieu de la salle où "la reine des glaces" va commencer sa démonstration de force.

Je la voit fermer les yeux pour se concentrer. Elle les ouvre rapidement et d'un mouvement vif de la main, fait sortir du sol des piques de glaces d'au moins trois mètre de haut. Elle agite ensuite l'autre main et la glace explose dans toute la pièce brisant tout. Même les fenêtres...

Le roi et la reine applaudissent immédiatement avec un air d'enchantement sur le visage. D'accord...donc résumons, ils n'en ont rien à faire qu'elle ai ruinée toute leur vaisselle ? Et après c'est moi qu'on considèrent comme une folle...
Je tourne ensuite la tête vers le prince pour voir ce que lui en pense et remarque étonnée que lui, au contraire, applaudit de manière morne. Comme s'il avait voulu être partout plutôt qu'ici...
On est deux comme cela.

Après, c'est au tour d'une petite brune assez mignonne de ce présenter. Pas agressive pour un sous la petite...
Elle s'avance d'un pas tout joyeux vers une des grandes colonnes qui montent jusqu'au plafond. Alors que je m'attend à ce qu'elle l'a colore dans le même rose bonbon que sa robe, la brunette ne fait que l'effleurer du doigt et la colonne explose en milliers de petits morceaux.
Nous poussons tous un cri de peur en nous protégeant le visage avec nos bras. Bon sang...

- C'est si impressionnant ! Ne trouves-tu pas Soly ? Me demande ma sœur avec des étoiles pleins les yeux.

On a failli se faire ensevelir vivants par des pierres et elle trouve ça fantastique ?! Suis-je la seule avec un cerveau qui fonctionne ?! Et puis quelles sont donc ces machines de guerre en robe à froufrous sérieusement ?!

Quand vient enfin le tour de ma soeur, elle se tourne vers moi le visage blanc comme un linge.
Je lui sers vite la main pour la réconforter et elle s'avance jusqu'au milieu de la salle. Un long moment s'écoule sans que rien ne se passe puis soudain, elle écarte brusquement les bras et tous les objets contenant du métal dans la pièce se mettent à trembler. Mes parents et elle contrôlent ce matériaux. En fait tous le monde dans la famille à part moi à ce don...
À présent, tout le métal lévite au-dessus du sol. C'est magnifique, un brin effrayant mais magnifique tout de même. Tous cela a quelque chose d'irréel tellement ce don est puissant. J'en serais presque jalouse.

Une fois qu'elle a rassemblé tout le métal, elle fabrique en le faisant toujours léviter une sorte de monstre géant de métal. C'est une superposition de tous les objets métalliques de la pièce qui ressemble à un croisement entre une araignée géante et une pieuvre...effrayant et pourtant magnifique, une redoutable arme de guerre de 2 mètres de haut créée en 2 minutes... Incroyable.

Ma mère regarde ma soeur avec tellement de fierté... jamais elle ne m'a regardée de cette façon. Mais jamais elle n'a été fière de moi, remarquai-je avec un pincement au cœur.

Une fois ça démonstration terminée, elle repose au sol le monstre géant et toute l'assemblée applaudit vivement. Ils doivent ce demander comment une fille avec un don pareil peut-être ma sœur.

Quand elles sont toutes passées et que la cérémonie de présentation est terminée, ils sortent tous pour se regrouper dans une autre pièce, plus petite où l'on sert à manger et à boire.
Je décide donc de m'éclipser en direction des jardins, toutes ces mondanités me donnent la nausée à moi.

Une fois arrivée dans les grands jardins, je retire mes objets de torture qui me servent de chaussures et vais m'asseoir au bord de l'étang. Les pieds dans l'eau fraîche, je me mets à papoter toute seule.

-Allez au diable, ronchonnais-je en repensant aux regards de dégoût qu'avaient porté sur moi l'intégralité des invités.

- Vous m'ôtez les mots de la bouche !

I am invisible. [terminée] [en cours de correction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant