Chapitre 54

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Je suis toujours entrain de me tortiller pour sortir du lit quand je sens des picotements envahir tout mon corps, c'est exactement la même chose que je ressentais lors de la téléportation avec Ash...
Serait-il possible que je me sois téléporté pour venir jusqu'ici ?

Non, je ne sais pas comment faire, c'est n'importe quoi.

Et pourtant je suis là.

Les picotements deviennent vite désagréables jusqu'à devenir douloureux, très douloureux.
Bordel, ça faisait pas aussi mal la dernière fois !

Mon cœur bat vite et fort, je pense que d'un instant à l'autre, ma poitrine va explosée sous la pression. Je tiens fermement les draps entre mes mains et serre les dents  pour m'empêcher de crier de douleur quand je me sens projetée à travers la pièce, deux secondes après, je m'écrase contre le mur et sens tout mon corps craquer sous la violence de la poussée. J'ouvre difficilement les yeux et c'est avec effarement que je me rend compte que je ne suis pas affalé contre le mur du fond de ma chambre mais contre celui de la petite église du château d'Ash.

Tout ça devient carrément flippant...

J'essaie tant bien que mal de me relever mais je n'arrive à rien, mes jambes refusent de me porter et je suis même trop faible que pour envisager ramper.

Pitoyable.

Je m'adosse contre le mur et pose ma tête contre la pierre froide derrière moi.

- Bordel de merde !

Une douleur aiguë se propage dans tous mon corps me faisant hurler, je décolle immédiatement mon crâne du mur et d'une main tremblante vais toucher l'arrière de ma tête à l'endroit où la douleur est la plus forte.
Je me tétanise en sentant mes doigts toucher quelque chose de poisseux. Tout doucement, je baisse les yeux sur ma main et me rend compte avec horreur que mes doigts sont trempés de sang...mon sang...

- Qu'est-ce que...

Merde...le dîner ! Louna, Azaël, l'attaque, mon crâne fendu et Pan.

Pan...
Faites qu'il aille bien. Par pitié faites qu'il soit en vie.

Sous la panique, les battements de mon cœur s'accélèrent doucement, plus je me souviens de ce qu'il c'est passé hier soir, plus la douleur augmente dans ma tête, j'ai l'impression qu'elle ne va pas tarder à exploser si je ne me calme pas très vite. Dans mon cerveau, les images réapparaissent comme au dîner, mais cette fois-ci, je peux distinguer leurs contenus bien plus clairement que la dernière fois.

Ma mémoire...

Elle choisit mal son moment pour réapparaître.

Inspire, il faut que tu inspires et que tu expires. Respire correctement sinon tu vas t'évanouir.
Mais c'est comme si mon corps n'en avait pas finit avec moi, comme si mon cerveau ne m'avait pas fait tout voir. Au fond de moi je sais, si ça ne cesse pas très vite, je verrai des choses dont j'aurais préféré ne jamais me souvenir, toute ma mémoire me reviendra et avec elle, tous mes meurtres.
Mes yeux font des allez-retour pour essayer de suivre la progression des images,  et soudain ils sont attirés par une en particulier. Elle est trop loin pour que je perçoive parfaitement son contenu mais je peux tout de même deviner qu'elle est ancienne, elle est plus rabougrie que les autres et a comme jaunie avec le temps.
Sans réfléchir, poussée par la curiosité, je tend le bras vers elle dans l'espoir de l'attraper mais elle est hors de portée, trop loin pour que je la touche. Frustrée, je me replie sur moi-même et les images commencent à s'agiter, volant dans tous les sens à une vitesse inouïe, je sens la panique et les tremblement refaire surface. C'est comme un déclic, l'atmosphère devient plus sombre, plus dense et lourde, des milliers de petits chuchotements commencent à se faire entendre, mais il y en a tellement, je ne comprend rien.

Je regarde à droite, à gauche, les yeux exorbités d'incompréhension dans l'espoir trouver une échappatoire mais ma mémoire ne semble pas être disposée à me laisser partir, je suis prisonnière de mes souvenirs, c'est franchement délirant. Soudain, un son plus fort que les autres parvient à mes oreilles et je me raidis, je connais ces pleurs, ce sont ceux d'Anny.

- Anny, c'est toi ?

- MONSTRE ! QU'AS-TU FAIS ?! RENDS-MOI MON BÉBÉ !!!

Sylvia ?

Du regard, je commence à chercher d'où peuvent bien provenir ces cris.
Mon regard est vite attiré par une image qui scintille plus que les autres et je ne sais comment,  je suis soudain certaine que tous provient de cette scène, je m'approche lentement, sur mes gardes. Une fois devant, je tend la main pour toucher la photo et c'est avec incompréhension que je vois mon bras disparaître à l'intérieur de cette ...chose.
Comprenant que si je veux trouver Anny, il faux que j'entre complètement dedans, je m'avance jusqu'à être collée contre l'image, compte jusqu'à trois, ferme les yeux et me laisse emporter à l'intérieur.
Après bien trois minutes de passées, j'ose enfin ouvrir les yeux et promène mon regard tout autour de moi.

Ce machin m'a envoyé directement dans le jardin de ma maison, je reconnais les rosiers que maman taillait à longueur de journée, le petit étang où, lors des chaudes soirées d'été, Anny et moi allions toujours nous baignées.

Je suis saisie par une petite fusée blonde qui court devant moi en chantonnant

- Ils sont à moi, à moi, à moi !

- Non ! Ils sont à nous deux, tu dois partager ! Lui réponds une brunette en colère.

je suis prise d'une impression de déjà vu...je l'ai vécue  cette scène.
Je regarde plus attentivement les deux petites qui ne semblent pas m'avoir vu alors que je me trouve au beau milieu de leur dispute et me rends compte que c'est moi, c'est moi à six ans,,que la brunette n'est autre qu'Anny et que cette journée est celle qui marque la fin de sa vie.

Mon tout premier meurtre...

I am invisible. [terminée] [en cours de correction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant