Chapitre 4

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- Soledad, pourrais-tu s'il-te-plait arrêter de faire la tête ?

Ma mère avait toujours le chic pour nous annoncer les nouvelles qui fâchent au petit déjeuner. C'est donc pourquoi j'essayais toujours de me lever quand elles avaient fini.

Malheureusement, aujourd'hui je n'avais pas pu y échapper et comme je m'y attendais, la nouvelle n'allait pas tarder à tomber. Restait juste à savoir si elle allait être aussi terrible que le visage de ma mère était joyeux...

- Bien les filles, j'ai reçu une invitation qui... NELLY, ENFIN ! PAS LE CHIEN SUR LA TABLE !

Ah oui encore une chose à savoir, il a fallut que ce soit ma mère et ses idées peu conventionnelles qui choisissent nos prénoms. Ma soeur s'appelle Nelly, d'après ce que j'en sais, ça vient du grec et ça veut dire rayon de soleil. Moi c'est Soledad, solitude... Non mais je rêve, et après on se demande pourquoi je suis si grincheuse ?!

- Je disais donc, j'ai reçu une invitation du Palais Royal ... Tenez-vous bien, le prince s'est enfin décidé à se marier et toi ma Nelly chérie, tu fais partie des candidates à la couronne !

- HIIIIIIIIII, C'EST PAS POSSIBLE !

Oh seigneur, je pensais qu'il n'y avait pas pire que ses beuglements de hier ...mais nom d'un chien ! Je m'étais trompée !
En regardant ces deux andouilles qui sautillent partout comme des folles, je me décide enfin à prendre la parole et demande

-  Quand partez-vous ?

- Comment ça quand est-ce qu'on part ? Demande ma mère en se retournant vers moi, tu viens avec nous Soledad.

Elle sort cela comme si c'était la chose la plus banale du monde alors qu'en seize ans jamais je ne suis sortie une seule fois du domaine. Est-elle tombée sur la tête ?

- Co...comment ça je viens avec vous ?

- Toute la famille doit être présentée à la famille royale. C'est une règle ancestrale à laquelle malheureusement nous ne pouvons déroger.

- Je...je ne suis jamais sortie, je ne sais même pas

- Soledad, me coupe-t-elle en levant doucement sa main, si tu ne viens pas, ta soeur ne peut être présentée au prince. Et tu ne voudrais pas gâcher son avenir n'est-ce-pas ?

Ma mère a un don pour me faire culpabiliser et comme si ça ne suffisait pas, ma soeur me regarde avec son air de chien battu.

- Très bien maman, je viendrai, grognais-je.

Ma soeur saute alors de joie en me serrant dans ses bras à m'en étouffer pendant que son horrible animal me bouffe les mollets. Ma mère, tout sourire, frappe dans ses mains et aussitôt notre gouvernante apparaît.

- Sylvia, auriez-vous la gentillesse de partir faire nos valises. Nous partons dans deux heures !

- Dans deux heures ?! Nous exclamons nous, ma soeur, Sylvia et moi en cœur.

Ma mère jette immédiatement un regard noir à Sylvia qui s'incline et disparaît sans demander son reste. Elle n'est pas méchante, seulement les épreuves qu'elle a parcourues l'ont endurcies, la rendant peu patiente au écarts de conduite de notre gouvernante.

Ellipse de deux heures

- Nelly dépêche toi, on va être en retard ! Crie ma mère depuis le porche.

- Je suis là, je suis la ! S'exclame ma soeur en arrivant avec quatre domestiques portant trois valises chacun.

- Tu n'as pas surestimé le nombre de tenues que tu allais porter en une journée ? Demandais-je en riant.

Ma mère et ma soeur me lancent toutes deux un regard noir et montent dans la voiture.
Je suis la dernière. Je me retourne une dernière fois vers ma maison, j'ai cette étrange impression que je ne la reverrai plus qui persiste. C'est idiot, je sais, mais pourtant j'en suis quasiment sure.

Ma mère m'appelle finalement et je grimpe à l'intérieur de la calèche. Je m'installe la tête collée à la fenêtre et quand le coché démarre, je m'autorise enfin à me demander ce que me réservera ce voyage.

I am invisible. [terminée] [en cours de correction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant