Chapitre 14

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Je suis toujours à l'infirmerie du palais, sonnée par ce que ma mère vient de m'annoncer. D'ailleurs depuis qu'elle m'a appris la nouvelle elle n'ose plus croiser mon regard...

Une horrible pensée me traverse soudain l'esprit et je suis prise de panique.

- Maman ne me dites pas que...

Elle se tourne vers moi, croisant ainsi enfin mon regard. Ce que j'y vois me bouleverse... ce pourrait-il que ce soit ma faute ?
Elle fait signe à ma soeur de sortir et quand la porte se referme sur elle un lourd silence s'abat sur la pièce

Je me décide enfin à le rompre et me lance d'une voix bouleversée

- Mon dieu, par pitié ne me dites pas que c'est m...moi qui ai fait ça...

- Non ma chérie, bien sûr que non ! Tu n'y es pour rien ! S'écrie-t-elle aussitôt en m'attrapant la main.

- Comment est-elle morte ?

- Ke pense vraiment que tu devrais te reposer, tu es toute pâle et...

- Comment est-elle morte , j'ai le droit de savoir ! M'exclamais-je de plus en plus anxieuse.

Elle ne veut pas me le dire, ça se sent. Ma main qu'elle sert toujours trop fort dans les siennes me conforte dans cette idée. Pourtant mon air désemparé doit lui faire pitié car elle abdique finalement et déclare

- Personne n'a rien vu...il semblerait qu'elle portait des marques d'étranglement tout autour de son cou...

...

- Maman, je...j'étais seule avec elle, commençais-je la voix tremblante. Comment pouvez-vous dire que ce n'est pas ma faute ! J'étais seule avec elle ! J'ai tué cette fille ! M'exclamais-je, des sanglots pleins la gorge.

- Ne parle pas aussi fort ! À leurs yeux tu es sans don, cela joue pour la première fois à ton avantage, il est fort improbable qu'ils pensent que tu aies réussi à la tuer. Cette fille était puissante et toi... souviens toi, tu ne l'as pas touchée. Tiens-t-en à cette version.

- Quand bien même je ne l'aurais pas touchée, nous savons toutes les deux que c'est tout de même ma faute mère... vous savez comme moi que je n'ai pas besoin de la toucher pour ça...

- Tu ne l'as pas touchée, répète-t-elle plus fermement et je ne sais pas des deux, laquelle elle essaie de convaincre en disant cela. Tu n'y es pour rien, tu avais tes bijoux de contrôle non ? Comment serait-ce possible dans ce cas... Tu les avais n'est-ce pas ?

Si j'avais été plus courageuse, je lui aurait sans doute dit la vérité. À savoir que suite au combat, j'avais perdu un de mes bijoux...mais j'étais bien trop lâche pour ça.

- Oui, oui je les avais...

- Tu n'as rien a voir dans cette histoire. Ne te tourmentes plus, me dit-elle en souriant enfin, rassurée.

- Maman, j'étais inconsciente quand vous m'avez trouvé, comme à chaque fois qu'elle se réveille...

- Ma chérie, cesse donc d'y penser. Et surtout ne t'apitoie pas trop sur le sort de cette fille. Cela pourrait être suspect.

J'aimais ma mère, vraiment. Je la respectais pour tout ce qu'elle avait fait pour nous. Pour tout ce qu'elle avait endurer. Mais cette fois, malgré que je savais pertinemment pourquoi elle agissait ainsi, qu'elle cherchait avant tout à me protéger, je lui en voulais d'être à ce point insensible...

Pourtant c'était sans doute moi qui avait tué cette pauvre fille, j'étais mal placé pour juger ma mère.
Elle m'embrasse le front et sort de la salle en me conseillant encore une fois de me reposer. Sans m'avoir demander une seule fois si j'allais bien...

I am invisible. [terminée] [en cours de correction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant