VI.

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Après avoir gâché notre premier repas familial, j'ai réussi à m'éclipser et personne ne m'a retenu

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Après avoir gâché notre premier repas familial, j'ai réussi à m'éclipser et personne ne m'a retenu. C'est un signe pas vrai ? J'ai toujours eu plus de difficultés que mon jumeau pour m'intégrer peu importe l'endroit où je me trouvais, et c'est dans ces moments-là que je le ressentais le plus, quand je l'observais rejoindre un groupe alors que moi, je restais sur le bas-côté, terriblement seule. Lui, n'avait aucun mal à se faire accepter, moi, je ne voulais pas appartenir à un autre groupe que celui que nous formions, Alistair, mon père et moi. Notre famille me suffisait amplement. J'étais une solitaire dans l'âme, comme mon père. Encore quelque chose qui faisait toute la différence entre ma mère et moi...


Au premier étage de la grande bâtisse, tout est terriblement calme. J'ai finalement décidé de prendre une douche, pour évacuer tout ce que j'ai sur le cœur et pour me détendre. Ma salle de bains, je dois la partager avec Kehan, ce qui ne me dérange absolument pas après avoir passé les dix-sept dernières années de ma vie à partager celle d'Alistair et de mon père. Cela n'est pas pour moi un aussi gros changement que ça... Avoir ma propre salle de bains aurait été plus perturbant pour moi, je pense.


Une fois de plus en pénétrant dans la petite pièce coincée entre nos deux chambres, je suis surprise de constater que ma nouvelle salle de bains est plus luxueuse que l'ancienne, dans mon appartement parisien. Une douche à l'italienne, un lavabo en pierre, des murs blancs immaculés. Niveau décoration, ma mère et Isabelle ne font décidément pas dans la demi-mesure, c'est tout du moins l'opinion que j'ai, maintenant que j'ai visité toute la bâtisse. C'est à peine si depuis mon arrivée ici, j'ose poser mes mains sur les meubles, de peur de les abîmer.


La chaleur de l'eau me procure un bien fou, et je reste sous la douche plus de temps que nécessaire comme-ci cette pièce me maintenait à l'écart de tout le reste. Non en fait ce n'est pas qu'une impression, cette pièce me maintient réellement à l'écart de tout le reste. Sous l'eau de la douche, les yeux fermés, je peux m'imaginer n'importe où, je ne suis plus obligée d'être sûr la côte d'Azur. Pendant ce laps de temps, je peux faire comme-ci j'étais réellement chez moi.


Après un long moment, je sors finalement de la cabine, et je m'enroule dans une serviette blanche que j'ai dénichée dans un placard. Elle est moelleuse et me procure une sensation de douceur, c'est agréable. Je passe plusieurs minutes encore dans la salle de bains, à me sécher les cheveux, puis j'enfile mon pyjama, qui se compose d'un shorty et d'un débardeur après quoi je quitte la petite pièce, en prenant soin d'éteindre la lumière derrière moi.


À peine sortit, je me retrouve nez à nez avec Kehan, qui vient de sortir de sa chambre, une guitare à la main. Il m'ignore royalement, et me dépasse sans rien dire. Finis, les sourires joyeux, je sais qu'il est en colère à cause de la manière dont j'ai parlé à sa mère. Je le serais aussi probablement à sa place. Exténuée, je pousse la porte de ma propre chambre et m'y engouffre. J'ai bien l'impression que cette pièce va vite devenir mon refuge.


Plus tard dans la soirée, Alistair passe me voir. Il entre sans frapper, c'est comme ça que je sais que c'est lui. Il se glisse à côté de moi, assit sur le sol de ma terrasse privée. Il prend une cigarette dans mon paquet et l'allume, ensemble, nous fumons en regardant les étoiles. Ici, nous avons une vue dégagée, avant ce n'était pas le cas. Nous n'avons jamais pu regarder les étoiles comme ça quand nous habitions à Paris, c'est un grand changement. Le silence aussi, me change. Alistair et moi ne nous disputons pratiquement jamais, mais là, je sais qu'il est terriblement en colère contre moi, il finit par soupirer et je m'attends à ce qu'il me fasse la morale.

« - Sois plus gentille, E.T » Finit-il par lâcher après avoir tiré plusieurs bouffées de cigarettes, en utilisant mon surnom extraterrestre. D'habitude, nous éclatons tous les deux de rire quand l'un de nous utilise ce surnom débile, mais là, nous restons étrangement sérieux. Je sais que je dois faire des efforts.

« - Je ne vois pas ce qu'on vient faire ici. Ils semblent être la petite famille parfaite... » Je réponds, terriblement mal à l'aise. Alistair noue ses doigts aux miens, et je pose ma tête sur son épaule. Je me demande vraiment ce qui a bien pu pousser notre mère à nous faire venir ici, voulait-elle nous montrer à quel point elle avait réussi sans nous ? Voulait-elle nous faire encore plus de mal qu'elle n'en avait déjà fait en nous quittant sans que nous ayons ne serait-ce qu'appris à la connaître ? Je suis paumée.

« - Laisse leur une change. » M'a-t-il demandé un peu après, et j'ai fini par accepter, parce que je ne peux rien refuser à mon jumeau. Nous sommes restés là pendant de longues minutes, blottis l'un contre l'autre, avec nos cigarettes, en regardant le ciel. Puis il est parti, et moi, je suis restée là, à contempler les étoiles, en espérant que tout cela ne soit en fait qu'un rêve.

 Puis il est parti, et moi, je suis restée là, à contempler les étoiles, en espérant que tout cela ne soit en fait qu'un rêve

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Le temps des secrets. [EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant