Ils sont partis. Je les ai vus par la baie vitrée de ma chambre. Ils ont pris la luxueuse voiture de Kehan, puis on foncé droit hors de la propriété, sans un regard en arrière. J'espère simplement que cet abruti ne va pas attirer d'ennuis à Alistair, après tout, nous ne le connaissons pas vraiment et ne savons pas de quoi il peut être capable...
Je suis dans ma chambre depuis une longue heure lorsqu'Isabelle entre, après avoir toqué. Je lève les yeux du livre dans lequel je suis plongée, Madame Bovary, et plonge mon regard dans le sien. Face à moi, je la sens hésiter, et je me mords la lèvre, m'en voulant encore intérieurement pour hier soir. Je ne l'avouerais cependant jamais, ce n'est pas mon genre de revenir sur les choses passées. Je suis plus du genre à vivre au jour le jour, sans me soucier ni de ce qui est derrière moi, ni de ce qui est devant. C'est pour cette raison précise qu'il m'arrive souvent de m'attirer des ennuis : je ne pense jamais aux conséquences.
Isabelle, que j'ai pratiquement oublié prend une profonde inspiration, puis se lance, alors que je fais tout pour rester concentrer sur sa voix et ne plus me perdre dans mes pensées :
« - Je veux te montrer quelque chose, je pense que ça va plaire à l'artiste qui est en toi. » Dit-elle, piquant au vif ma curiosité. Je me demande bien de quoi il s'agit, de la peinture peut-être ? Un carnet de dessin tout neuf ? Je ne peux pas retenir ma curiosité, et saute sur mes pieds abandonnant mon ancienne activité. Je sens l'appel de l'art, c'est plus fort que moi !
On sort de la maison pour rejoindre l'endroit qu'elle veut me montrer, pas du côté de la cours, mais du jardin. Perpendiculairement à la maison il y a une espèce de grande pièce, une véranda. Je n'ai même pas besoin de rentrer dedans pour être complètement subjuguée. Il s'agit d'un atelier, un vrai ! Il y a des chevalets partout, des toiles dans tous les coins, des palettes, de la peinture, des crayons, tout, tout et absolument tout ce qui pourrait servir à une artiste. Pour moi, c'est le paradis sur Terre, littéralement. Je sens déjà que cette pièce va être mon endroit préféré dans cette maison. Il est juste... Wahou. Je n'ai même pas de mot pour le décrire.
« - Bienvenue à l'atelier... On le partage entre ta mère, Kehan et moi, mais c'est... » Je ne lui laisse même pas le temps de finir sa phrase, et je la coupe :
« - Fabuleux. » Je dis, la bouche grande ouverte. Si j'avais pu croiser mon regard à ce moment précis, je suis pratiquement certaine que j'aurais pu y voir briller des étoiles. Quand je parviens enfin à détacher mon regard de la véranda, je constate qu'Isabelle s'est détendue, et qu'elle affiche un léger sourire de contentement.
« - Je savais que ça te plairait ! » Me lance-t-elle, en m'invitant à entrer à l'intérieur. Tu m'étonne que ça me plaise ! Cette pièce est géniale. Un atelier à la maison ? C'est inespéré. Chez mon père je me contentais de ma chambre et bien que ça m'ai toujours suffis, je manquais cruellement de place. J'ai l'impression d'être tombée dans la caverne d'Ali baba. C'est trop beau pour être vrai, j'ai l'impression de rêver. Je me pince même, pour vérifier que je suis bien éveillée et je finis par en venir à la conclusion que tout cela est bel et bien réel, aussi fou que cela puisse être.
« - Si c'est une manière de chercher à m'amadouer.... Ca marche très bien. » Je lâche soudain, alors que mon regard vient de se poser sur un appareil photo dernier cri. Même dans mes rêves les plus fous je n'aurais jamais imaginé pouvoir toucher ce genre d'objet. Derrière moi j'entends Isabelle éclater de rire, et sans que je puisse m'en empêcher, un plus large sourire s'épanouit sur mes lèvres.
« - Heureuse de l'apprendre ! » S'exclame la jeune femme, avant d'ajouter : « - Je te laisse de familiariser avec les lieux, j'ai des rendez-vous en ville aujourd'hui. Tu peux toucher à tout, sauf aux travaux déjà engagés ! » Je crois bien qu'il va me falloir bien plus qu'une journée pour me familiariser avec tout ça, mais je n'en dis rien à Isabelle, je me contente d'afficher mon sourire le plus extraordinaire, en ces circonstances ce n'est pas vraiment difficile.
« - Bonne journée Isabelle ! » Je lance, et elle rebrousse chemin. Juste avant qu'elle ne passe la porte de la véranda, je murmure : « - Merci de m'avoir montré cet endroit. » Elle ne me répond pas, mais je jurerais avoir vu son regard pétiller dans le reflet de la vitre en face d'elle. Néanmoins, je ne reste pas bloquée bien longtemps sur ce que j'ai cru voir, et alors qu'Isabelle vient de sortir de mon champ de vision je me rabats sur la pièce, prête à tout essayer.
Salut Salut !
Et voici le nouveau chapitre ! Pensez-vous qu'Ethel va finir par accepter la situation ? Et comment croyez-vous que la relation Ethel/Kehan va-t-elle évoluer ? Qu'espérer vous pour la suite ?
Dans le prochain chapitre, c'est le point de vue de Kehan que nous suivrons, alors accrochez-vous !
Lucrezia.
VOUS LISEZ
Le temps des secrets. [EN RÉÉCRITURE]
Genç KurguTout oppose Ethel et Alistair, faux jumeaux, pourtant, ils partagent une complicité à toute épreuve. Alors que leur année de première arrive à sa fin, leur père, qui les a élevé seul après le départ de leur mère lorsqu'ils étaient petits, leur annon...