Tout oppose Ethel et Alistair, faux jumeaux, pourtant, ils partagent une complicité à toute épreuve. Alors que leur année de première arrive à sa fin, leur père, qui les a élevé seul après le départ de leur mère lorsqu'ils étaient petits, leur annon...
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Le voyage en voiture avec ma pseudo-mère s'est avéré extrêmement silencieux. Elle qui disait vouloir me parler, elle n'est pas très loquace. Tant mieux, comme ça, je devrais supporter moins longtemps l'histoire larmoyante que je suis quasiment sûre d'entendre sortir de sa bouche pendant cette conversation. Je rumine encore lorsque nous arrivons sur un parking qui surplombe la mer. Kehan m'y a emmené quelques jours après la fête. J'ai passé mon temps à observer l'eau, sans pouvoir en détacher mon regard. Je n'ai parlé à aucun d'entre eux de toute l'après-midi. Le paysage qui se trouvait devant moi m'avait totalement déconnecté de la réalité. Ce qui explique sûrement pourquoi tout le monde pense que je fais tout le temps la tronche. Mais, revenons-en à la réalité. Sam finis par ouvrir sa portière, et je la suis à contre cœur.
Nous descendons sur la plage en traînant toutes les deux des pieds, et je comprends qu'elle a autant envie que moi que nous ayons cette conversation. Seulement, nous n'avons pas le choix, nous vivons ensemble, il faut que nous mettions les choses au clair une bonne fois pour toute. Je soupire tout de même, l'après-midi risque d'être interminable.
On finit par s'arrêter de marcher, lorsque nous ne sommes plus à porté de voix des gens présents sur la plage. Seules, au milieu du sable, avec la mer devant nous. J'aurais dû prendre mon carnet à dessin. Machinalement, et comme la plupart des gens de ma génération, je sors mon téléphone portable et capture une image du paysage qui se dresse devant mes yeux... Je pourrais peut-être essayer de le reproduire plus tard. Je me laisse glisser sur le sable, et fixe mon regard sur l'horizon. Le ciel est haut dans le ciel bleu, il fait chaud, mais c'est encore supportable. La mer est calme, comparée à ma mère, qui semble sur le point de faire un infarctus tellement elle est tendue.
« - Tu vas te décider ? » Je la questionne, sans lâcher l'horizon des yeux. Elle sursaute, et je soupire, agacée. J'ai l'impression de soupirer à longueur de temps quand je me trouve avec elle. C'est sans aucun doute un signe, je sais déjà qu'elle va au choix : m'ennuyer / m'agacer.
« - On était jeunes, quand nous nous sommes rencontrés ton père et moi. On avait à peine 18 ans. On venait d'avoir notre bac, on était insouciant. » Je lève les yeux au ciel, je connais déjà cette histoire, mn père ne cesse pas de nous la raconter depuis que nous sommes gamins. Ils sont tombés amoureux. Nous sommes arrivés. Elle n'a pas supporté. Elle est partie. Point barre. Je ne l'interromps pas, j'ai promis à mon frère de l'écouter jusqu'au bout. « - J'avais été accepté en licence de Lettres à la Sorbonne. Il voulait faire des maths. En septembre, on a emménagé ensemble dans un petit appartement cosy, que mes parents m'avaient acheté. Au début, on était sur un petit nuage, tout était parfait. Puis je suis tombée enceinte. Là, nous étions au comble du bonheur, même si je pense que ton père était plus heureux que moi. Lorsque vous êtes arrivés, tout à commencé à mal tourner. J'ai arrêté les cours, pour m'occuper de vous. Ton père continuait d'étudier et il bossait comme un dératé. Mes parents m'avaient coupé les vivres, parce que j'avais baissé dans leur estime en me faisant engrosser si jeune. Je m'en foutais. On s'en sortait bien au début. On était fatigué, mais on s'aimait. Tout allait bien dans notre petit monde. » Mon regard s'était tourné vers elle au fil des mots. Mon père nous racontait les mêmes faits, mais pas de la même manière, leurs points de vues divergeaient à certains endroits. Elle mit rapidement un terme à sa pause, pour continuer sa petite histoire : « - Un jour, ça m'est tombé dessus. Je ne supportais plus d'être cantonné à mon rôle de mère. J'aspirais à plus, à beaucoup plus. J'ai commencé à détester ton père, parce qu'à cause de lui, j'avais abandonné mes études. Je vous ai détesté parce que vous m'empêchiez d'étudier, et de vivre pleinement ma vie de jeune adulte, d'être qui je voulais être. Toute cette colère, cette rancune a commencé à enfler en moi comme un ballon, et un jour ça a explosé. Je ne supportais plus d'être enfermée. Notre appartement était devenue une prison, ma prison et j'avais l'impression que je ne m'en échapperais jamais. J'avais trop de rancœur pour vous pour que mon amour passe au-dessus et y survivre. J'étais désemparée. Perdue. À bout. Un matin, après une énième dispute avec ton père, j'ai claqué la porte et je ne suis jamais revenue. »
Un éclat de rire traverse la barrière de mes lèvres. Elle nous détestait. Elle n'avait plus ressentit d'amour pour nous et en était venue à nous détester, parce qu'une petite vie simple ne lui convenait pas. Elle aspirait à plus. Et elle avait quoi de plus aujourd'hui ? Une belle maison. C'était ça son aspiration ? Une belle baraque dans le Sud, une femme ? D'autres gosses que les siens ? Elle nous avait abandonnés pour se trouver, mais je me demande si elle s'est vraiment trouvée ou si elle se voile la face. Après tout, elle ne possède pas beaucoup plus que la première fois. Un logement. Quelqu'un avec qui partager sa vie. Des enfants. Qu'est-ce que cette vie à de différente, par rapport à l'ancienne ?
« - Qui es-tu ? » Je lui demande, intriguée parce qu'elle a dit un peu plus tôt.
« - Comment ça ? Je ne comprends pas. » Me répond-elle, en fronçant les sourcils.
« - Tu as dis que nous t'empêchions d'être qui tu voulais être, alors qui es-tu ? »
« - Une photographe. Une artiste. Une mère. Une épouse. » Réplique-t-elle rapidement, visiblement prise de court par ma remarque.
« - En somme, tout ce que tu es, tu aurais pu l'être en restant avec nous. » Je lui fais remarquer.
« - Non. Il n'y avait plus d'amour dans notre foyer. On en serait tous venus à se détester. »
« - Je te déteste quand même. » Ce constat la rend triste, mais je m'en fiche royalement. Elle doit se rendre compte de ce qu'elle a fait, des conséquences de ses actes.
« - Je sais. Je ne regrette néanmoins pas mon choix. Si j'étais restée, ça aurait été pire. » Je suis indignée par sa réponse. Elle n'avait même pas un petit espoir que les choses s'arrangent. Elle a condamné notre famille sans lui laisser la moindre chance. Pourquoi moi, je devrais lui en donner une ?
« - Tu n'en sais rien. »
« - Non, mais j'imagine. »
« - Tu as préféré abandonné plutôt que de te battre pour essayer de sauver ta famille. »
« - Je n'avais plus le courage. » Soupire-t-elle, complètement las.
« - Tu étais faible, Sam. » Dis-je, ce qui conclut la conversation. Je vois dans ses yeux qu'elle a envie d'ajouter quelque chose, mais je ne lui en laisse pas le temps, et je me lève. Je commence à marcher vers la voiture, la plantant là, alors qu'elle avait encore envie de dire quelque chose.
Je n'ai pas besoin d'en savoir plus. Je ne veux rien savoir d'autre.
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HI CARAMBA !
La fameuse discussion avec la mère est enfin arrivée.... Alors, qu'en pensez vous ? La réaction d'Ethel est-elle (au purée ça forme son prénom .-.) disproportionnée ou justifiée selon vous ? Ethel parviendra-t-elle à pardonner à sa mère ? Pourront-elles avoir une relation normale un jour ? Qu'attendez vous dans le prochain chapitre ? Le retour des garçons et en particulier de Kehan, pas vrai ? ;) Je suis navrée de vous l'apprendre, mais dans le prochain nous auront le droit à une conversation père/fille mais ne vous inquiétez pas, Kehan va bientôt faire son grand retour !