XLVII

195 27 6
                                    


Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.


Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.


« - Tu me rends totalement dingue, Ethel. »


Cette phrase résonne encore dans mon esprit, lorsque je passe la porte de l'hôpital, à huit heures du matin. L'heure des visites a commencé depuis approximativement une minute. La main de Kehan est posée dans le creux de mon dos. C'est une sorte de réconfort. Après cette nuit, tout semble si différent. Il s'est livré à moi, avec ce baiser, cette phrase. Il m'a confié un bout de ce qu'il ressent. Je repousse tout ça au fond de mon cerveau, au moment où nous arrivons devant la chambre d'hôpital de mon père. La main de Kehan se détache de mon corps lorsque je rentre à l'intérieur de la pièce. Cette sensation de réconfort disparaît au même moment. 


Mon père est allongé sur son lit. Son visage est tourné vers la fenêtre, il ne me voit pas entrer. J'ai alors le loisir de l'observer, avant qu'il ne prenne conscience de ma présence. Il a maigri, c'est ce que je remarque en premier lieu. Il n'était pas spécialement épais, mais là, la différence se voit directement. Il n'a que la peau sur les os. Un hoquet de surprise s'échappe de ma bouche, et attire son attention. Son visage se tourne vers moi. Il a l'air fatigué. Terriblement fatigué. Des larmes affluent de nouveau à mes yeux, et cette fois-ci, je ne parviens pas à les contenir. Je comprends la gravité de son état rien qu'en le regardant. Je sais qu'il n'a plus longtemps à vivre.


« - E.T » souffle-t-il, d'une voix à peine audible. Je me précipite vers lui. Il grimace, lorsque je le prends dans mes bras et je me recule brusquement, inquiète. J'ai peur de lui avoir fait mal. Il sourit, mais je comprends que c'est pour cacher sa douleur.


« - Tu m'as manqué, ma petite fille. » Me murmure-t-il de sa voix maladive. Je suis debout, près de son lit. Je glisse ma main dans la sienne, il est froid. Je me mords l'intérieur de la joue pour tenter de retenir mes larmes, mais l'une d'entre elles parvient à s'échapper et est bientôt suivi de beaucoup d'autres. Mon père lève la main vers mon visage, et essuie mes larmes de son pouce. « - Ne pleures pas, Ethel. C'est dans l'ordre des choses. » Je serre les dents, pour retenir les gouttes salées qui s'écoulent encore le long de mon visage. 

Le temps des secrets. [EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant