Le temps des secrets. [EN RÉÉCRITURE]

XXXV.

    C'est, énervée que moi-même je m'éloigne un peu. Je marche un peu, pendant à peine cinq minutes, en donnant des coups de pied dans le sable, histoire d'extérioriser ma colère. C'est lorsque j'entends des cris, que je me rends compte que je n'entends plus la musique. C'est une fille qui crie. Je ne réfléchis pas, et m'avance en direction des cris, qui viennent de derrière un roché, cinq mètres plus loin. Grâce à la lune qui se reflète et qui émet une légère lueur, je parviens à distinguer les gens qui se trouvent là. Il y a deux garçons vraiment baraqués, que je n'ai jamais vu de ma vie -ce qui me rassure en même temps, sinon ça voudrait dire qu'un des mecs de la bande à Kehan serait en train d'agresser une fille-, et une fille, qui a le visage caché derrière ses longs cheveux roux. Lorsqu'un des garçons lui met une gifle, ses cheveux volent, et je reconnais Alice. Apparemment, ils lui ont retiré sa tresse.

Je reste figée là pendant un dixième de seconde, puis, après m'être traitée d'imbécile, je m'élance vers eux, en étant certaine que je ne pourrais pas faire grand-chose, mais bon, c'est l'intention qui compte, n'est-ce pas ? C'est en tout cas ce que je me dis, quand je saute sur le dos d'un des gars, qui surpris lâche complètement Alice. Lorsqu'il s'est remis de sa surprise, et qu'il a arrêté de me regarder avec un air complètement hébété, il m'attrape, et me balance sur le sable.

« - Tiens, tiens, tiens. Une nouvelle copine pour s'amuser. En plus, tu sais quoi Axel ? On a touché le gros lot, c'est la nana qui dansait avec Kehan. » Marmonne celui qui m'a balancé au sol, en m'attrapant par les cheveux. Je grimace de douleur.
« - Occupes-toi d'elle, Tristan, moi je me charge de la petite Alice. Ça apprendra à Kehan et Maxence à venir nous chercher des emmerdes ! » S'exclame l'autre, en administrant une seconde gifle à Alice. 

Je me demande ce que Kehan et Maxence ont bien pu leur faire pour les mettre autant en rogne, mais je n'ai malheureusement pas l'occasion de me poser plus longtemps la question. Le dit Tristan m'oblige à me lever, m'arrachant quelques cheveux au passage, et m'envoie un coup-de-poing dans l'estomac qui me laisse sans voix. À partir de ce moment-là, je ne m'occupe plus vraiment d'Alice, je suis bien trop occupée à essayer d'échapper à cet abruti de Tristan et à ses mains douteuses, qui entre deux gifles et un coup-de-poing s'immiscent sous mon débardeur.