Le temps des secrets. [EN RÉÉCRITURE]

XLVIII.

« - Viens Kehan, on s'en va. » S'exclame Ethel, furibonde en sortant de la chambre de son père.
Moi qui pensais qu'elle allait rester dans la chambre pendant des heures entières, je suis particulièrement surpris de la voir ressortir aussi vite. Je fronce les sourcils lorsqu'elle passe devant moi. Son visage est fermé, mais je croise brièvement son regard : colère. Rage. Haine. Il s'est passé quelque chose dans cette chambre qui m'échappe totalement. Voyant que je ne bouge pas d'un poil, Ethel m'attrape la main et me traîne de force derrière elle. Hébété, je la laisse faire. Je ne comprends rien. Elle m'a hurlé dessus toute la nuit pour que je l'emmène ici, et une fois que nous sommes-là, elle reste tout juste une demi-heure dans la pièce ! Qu'est-ce qui s'est passé la-dedans ? 

Lorsque nous arrivons près de ma voiture, je me stoppe, et l'oblige à me faire face. Des larmes coulent de nouveau le long de son visage de poupée. Des larmes. Toujours des larmes. Encore des larmes. Instinctivement, je la serre contre moi. C'est devenu une habitude avec elle, je suis toujours-là lorsqu'elle se retrouve dans une situation de merde. Elle se laisse aller dans mes bras pendant un long moment. Elle a l'air totalement à bout.

« - Qu'est-ce qui s'est passé Ethel ? » Je lui souffle, à bout du compte. J'ai besoin de savoir ce qui peut la mettre dans un état pareil. Si je ne l'apprends pas, ça va me rendre totalement dingue.

« - Emmène moi autre part. » Réplique-t-elle, déviant ainsi la conversation. Elle ne veut pas que je sache, ou elle n'a pas envie d'en parler ? Je ne sais pas qu'elle hypothèse est la plus correcte. Elle ne laisse strictement rien passer, aucune émotion qui me guiderait dans un sens ou dans l'autre.

« - Dis moi ce qu'il s'est passé. » J'insiste, en caressant du bout des doigts l'une de ses joues. Mais elle secoue la tête une seconde plus tard, non, elle ne veut pas en parler. 

« - S'il te plait, Kehan. » Me supplie-t-elle. Et le regard qu'elle me lance, ne laisse, place à aucune hésitation de ma part, elle a besoin qu'on s'en aille d'ici.