Le temps des secrets. [EN RÉÉCRITURE]

XIII.

Finalement, ça s'est plutôt bien passé. Alistair s'entend bien avec tout le groupe, si on fait exception du fait que Victor et lui se sont très peu adressé la parole... Plus par gêne qu'autre chose si vous voulez mon avis. Nine nous a demandé de venir à la soirée qu'elle fait chez elle ce soir, mais Alistair m'a pratiquement supplié pour qu'on emmène Ethel. Je m'en serais bien passé, mais je ne pouvais pas lui dire non, pas vrai ? Et puis, Nine veut la rencontrer, pour se faire son propre avis sur elle. Il faut avouer que l'idée de mettre Ethel et Nine dans ma même pièce est très alléchante, ma meilleure amie ne va en faire qu'une bouchée.

Quand nous arrivons à la villa, Alistair se dirige droit vers l'étage pour aller trouver Ethel, moi, je fonce à l'atelier pour voir ma mère. Malheureusement pour moi, ce n'est pas elle que je découvre derrière un chevalet quand je débarque dans la pièce, mais bien la petite peste. Elle ne se rend pas tout de suite compte de ma présence, et continue à peindre. De là où je suis-je peux voir ce qu'elle est en train de faire, et je dois bien me résoudre à le dire : cette fille se débrouille comme une professionnelle en peinture. On a l'impression de se trouver véritablement devant le paysage qu'elle a pourtant peint.

« - Qu'est-ce que tu veux ? » Me lance-t-elle soudain, alors que je ne m'y attends absolument pas. Je sursaute, et me sens rougir parce que je viens d'être pris en flagrant délit. Je toussote, pour tenter de me redonner une contenance, mais je sais que c'est peine perdue, à cause du sourire en coin qu'elle affiche. La colère se diffuse de nouveau à travers mes veines, et j'en viens à me demander quel est son secret pour parvenir à m'énerver en moins de trente secondes.

« - C'est pas toi que je cherchais à vrai dire, mais vu que je t'ai sous la main, Alistair et moi on va à une soirée chez une pote, il voulait que tu viennes. » Je finis par lui dire. Face à moi, je la vois hausser un sourcil, avant de soupirer doucement.

« - C'est pas mon truc les soirées. » Madame chiante que je vais l'appeler celle-là, tiens. Elle ne va pas me faire sortir tout mon arsenal pour accepter de venir à une soirée quand même, si ? Elle ne semble, pas le moins du monde, décidée à bouger son petit postérieur du tabouret où elle a pris place en tout cas. Je n'y crois pas, cette fille va vraiment finir par me rendre cinglé si ça continu comme ça.

« - Tu pourrais faire un effort pour ton frère, il a vraiment envie que tu viennes avec lui. » Ethel lève les yeux vers moi, et me lance un regard noir. Aurais-je touché son point faible ? Son frère. Moi qui pensais que ce serait beaucoup plus difficile que ça, je me trompais lourdement.

« - Je ne vais jamais en soirée. » Finit-elle par lâcher, au bout d'un moment. Mon espoir retombe d'un coup, et je sens la colère remonter crescendo. Cette fille est l'égoïsme même. Elle ne veut même pas faire ne serait-ce qu'un peu plaisir à son jumeau, en acceptant de venir à une soirée. Une soirée non de non ! Ce n'est pas en prison que son frère veut l'emmener, mais à une fête.

« - Et-ce que ça t'arrive par moment d'être gentille ? De ne pas être égoïste et de faire plaisir à quelqu'un au lieu de te plaindre et de faire la tronche tout le temps ? » Ethel me jette un regard noir. Je crois que si ses yeux avaient pu lancer des éclairs, j'aurais été grillé sur place.

« - Est-ce que ça t'arrive par moment d'arrêter de donner des leçons aux gens ? Tu n'es pas mieux, je te signale. » J'ai envie de lui mettre une gifle, vraiment, alors que je n'ai jamais levé la main sur une fille, mais avec elle, c'est plus fort que moi ! J'ai envie de la faire taire, de l'obliger à garder ses lèvres fermées ! De lui faire ravaler son sourire en coin, et ses regards las.

« - Tu te comportes comme une gamine ! On a tous compris que tu n'étais pas contente, pas besoin de continuer à être désagréable jusqu'à la fin de ta vie, ça ne changera rien. Ta vie est comme ça, et le fait que tu fasses la gueule à la terre entière ne va pas changer les choses, alors arrêtes ! » Ethel fait une drôle de tête, et pendant trente secondes, je me demande si elle ne va pas se mettre à chialer, tant pis, elle l'a bien cherché. Sans aucune compassion pour elle, je continue : « - Maintenant, tu laisses tes pinceaux de côté, tu vas enfiler une tenue un peu plus correcte parce que, que ça te plaise ou non tu vas grimper dans ma bagnole et tu vas venir en soirée avec nous, compris ? »

« - Ok. » Sur le coup, je crois ne pas avoir bien entendu ce qu'elle a dit, et j'attends qu'elle continue, seulement ses lèvres ont arrêté de bouger et plus aucun son ne sort de sa bouche.

« - Juste ok, comme ça ? » Je lui demande pour être sûr et certain.

« - Je n'ai pas envie que tu me prennes la tête pendant 100 ans, alors oui, juste ok. Je vais venir à ta fichue soirée, me caler dans un coin et attendre que vous vous décidiez à rentrer. »

Et ben.... La soirée s'annonce prometteuse.

Chose promise, chose dû, le nouveau chapitre est là !  

Un court chapitre d'introduction qui je l'espère vous convient tout de même ! Dans le prochain, je vous promet que l'on va s'amuser, muahah ! 

La suite, peut être ce soir ! 

Lucrezia.