Le temps des secrets. [EN RÉÉCRITURE]

XLV.

PDV KEHAN.

Ce sont des hurlements qui me réveillent. Ses hurlements. Ethel. J'ouvre de grands yeux, et me redresse précipitamment, m'attendant presque à retrouver son agresseur de l'autre jour sur elle. Cependant, il n'y a que nous dans la cabane. Elle et moi. Ethel dort. Enfin, c'est un bien grand mot. Elle doit être en train de faire un cauchemar, vu le sommeil agité qu'elle a. Je m'approche d'elle, me glisse sur son matelas, et je la secoue légèrement pour la réveiller. Lorsque ses yeux s'ouvrent et qu'ils rencontrent les miens, je découvre qu'ils sont remplis de larmes. Elle ne doit pas se rendre compte qu'il s'agit de moi, car elle se glisse entre mes bras, et se met à sangloter. 

Elle. Sanglote. Dans. Mes. Bras.

Je suis légèrement pris de panique, et je ne sais pas vraiment comment réagir. Qu'est-ce que les gens font, pour essayer de consoler les gens ? Je me souviens vaguement avoir vu Nine caresser le dos d'Alice, une fois alors je fais pareil, en espérant que ça n'ait pas l'effet inverse. Je la berce doucement aussi, et au fur et à mesure, du temps, elle finit par se calmer. Ses sanglots diminuent peu à peu, jusqu'à ce qu'elle reprenne une respiration douce et régulière. Je sais cependant qu'elle pleure encore, parce que ses larmes viennent directement s'écraser sur mon torse nu. 

« J'ai rêvé que je ne revoyais jamais mon père vivant. » Me souffle-t-elle, en se cramponnant à mon t-shirt comme-ci sa vie en dépendait. Ma mâchoire se serre. Qu'est-ce que je peux répondre à ça ? Je suis au courant des moindres détails de l'histoire. Je sais pertinemment que ce n'est pas Sam qui a fait revenir les jumeaux. Elle ne savait pas le moins du monde où ils se trouvaient. C'est le père d'Ethel qui l'a contacté, et qui l'a supplié de prendre les enfants, pour qu'ils ne puissent pas le voir, dépérir et mourir. Il se savait condamné. Sam a accepté de jouer le jeu, de passer pour la méchante qui voulait séparer père et enfants. Tout cela aussi n'était qu'un mensonge... Et si seulement il n'y avait que ça. Entre les problèmes de leur famille, et les problèmes de la mienne, on est vraiment une famille recomposée de dingue.