Tout oppose Ethel et Alistair, faux jumeaux, pourtant, ils partagent une complicité à toute épreuve. Alors que leur année de première arrive à sa fin, leur père, qui les a élevé seul après le départ de leur mère lorsqu'ils étaient petits, leur annon...
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« - Emmènes-moi à la plage ! » Je m'exclame soudain, alors que nous sommes dans ce couloir depuis ce qui me semble être des heures. Mes larmes ont arrêté de couler, a présent, et je n'ai qu'une envie : partir le plus loin possible d'ici. Laisser tout ça derrière moi. Aller dans un endroit où je me sens bien.
« - Ethel, ton père vient de mourir, je ne suis pas sûr que.... » Commence-t-il, mais je le coupe avant qu'il puisse aller plus loin. Je n'ai pas envie de discuter avec lui, ni de me disputer.
« - Emmènes-moi à la plage, s'il te plais, Kehan. » Je murmure, en détachant bien chacun des mots.
Il me lance un regard désespéré, avant de pousser un grognement, et de m'attraper la main. Après ça, on traverse le dédale de couloirs, jusqu'à finalement parvenir à la sortie. À peine dehors, je lève les yeux, et constate, que le ciel qui était tellement bleu ce matin a pris une étrange teinte grise foncée. Il va y avoir de l'orage, je le sens au plus profond de mes tripes. Je me dis que peut être le ciel veut lui aussi pleurer la mort de mon père, ça a quelque chose de réconfortant au fond, de me dire qu'Alistair et moi, nous ne sommes pas les seuls à pleurer notre père.
Ma contemplation du ciel est cependant interrompue, lorsque nous arrivons près de la voiture de Kehan. On grimpe rapidement à l'intérieur, puis une fois que nous sommes attachés, il démarre. Aucun de nous ne parler pendant tout le trajet, ce qui ne m'étonne pas tant que ça finalement. Il ne sait probablement pas quoi dire, et moi non plus. Mon père vient de mourir. Je n'ai pas eu le temps de lui dire adieu. Il est mort avant que l'on se soit réconciliés. Il n'y a pas grand-chose à dire, mise à part que Kehan avait raison. Je regrette à présent de ne pas l'avoir écouté et de ne pas avoir été voir mon père lorsqu'il m'a dit de le faire, d'avoir toujours repoussé la chose au lendemain. Nous nous sommes séparés sur une dispute. Mon père est mort. Un sanglot m'agite. Je devrais être en colère, triste, dévastée, mais non, je me sens simplement terriblement vide à présent. Peut-être parce que j'ai évacué toutes les larmes que mon corps avait dans ce couloir sinistre. Il n'y a peut-être plus d'eau en moi pour créer des larmes.
L'avantage de se rendre sur la plage alors que le ciel menace de s'écrouler, c'est qu'il n'y a strictement personne pour nous déranger. Kehan a déniché un grand plaid dans le coffre de sa voiture et des serviettes (j'imagine qu'il a eu raison de les prendre, avec moi, on ne sait jamais), et nous nous sommes glissés sous une falaise, qui forme une espèce de grotte. Nous sommes toujours sur la plage, mais protégés de la pluie. Enfin, peu importe. Je me laisse tomber sur le plaid, terriblement lasse. Je sens Kehan se glisser derrière moi, il me prend dans ses bras et commence à me bercer doucement. Je sais qu'il cherche simplement à m'aider et à me réconforter, mais ça m'embête plus qu'autre chose. Je n'ai pas envie d'un câlin ou de quoi que ce soit d'autre, je veux juste qu'on me laisse tranquille. Kelan, malheureusement, ne semble pas être de cet avis, et enroule ses bras autour de moi, pour me serrer contre lui, ce qui me met les nerfs encore plus a vif, et qui me pousse à me dégager de son emprise.