À peine ai-je sauté dans ma voiture que je me détends enfin. Et puis, plus nous nous éloignons de la villa, et mieux, je me porte. Cette fille m'insupporte au plus haut point depuis son arrivée ! J'ai besoin de prendre l'air et de m'éloigner d'elle, un moment au moins. Pour qui se prend-elle à la fin ? D'abord, elle envoie valdinguer ma mère comme une malpropre alors qu'elle cherchait juste à être gentille avec elle pour qu'elle se sente bien parmi nous, et puis il y a eu le petit-déjeuner de ce matin avec Kiara où j'ai eu l'impression de passer pour un connard à cause d'elle. Après tout ça, je n'ai qu'une seule et unique envie, la voir partir très loin d'ici et retrouver la petite vie tranquille que je menais jusque-là sans elle. Je veux bien garder Alistair en revanche, un peu de testostérone dans cette maison remplit de femmes fait du bien, et il est plutôt cool pour ce que j'en ai vu depuis hier. Il est en tout cas beaucoup moins casse pied que sa cinglée de sœur. Ethel, rien que son prénom m'horripile.
Bientôt, je vois ses traits se glisser dans mon esprit. Ses yeux verts. Ses cheveux blonds vénitiens, comme ceux de Sam, même si ceux d'Ethel sont beaucoup plus longs. Elle a la peau blanche, comme-ci elle ne prenait jamais le soleil. Déconcentré par son visage qui se glisse dans mon esprit, je ne fais plus attention à la route, heureusement, je réagis juste à temps pour ne pas me prendre la voiture juste devant. J'appuie brusquement sur la pédale de frein et la voiture s'immobilise. À côté de moi Alistair ne semble même pas avoir remarqué que nous avons frôlé l'accident, il a le regard rivé sur le paysage. Il parait presque hypnotiser. C'est vrai qu'ils n'ont pas beaucoup dû voir la campagne à Paris, ni les paysages qu'on peut voir ici à longueur de temps. C'est étrange pour moi de penser que tout ce que je connais depuis que je suis né, ils ne l'ont jamais vu ou alors seulement en photo.« - Comment tu fais pour supporter ta sœur ? » Je demande soudain, trouvant étrange que l'habitacle soit si silencieux. Ce n'est pas dans mon habitude d'avoir autant de calme autour de moi, mais bon, je n'ai pas envie de faire flipper Alistair dès notre première sortie, en mettant le son à fond dans ma caisse comme j'ai l'habitude de le faire. Je perçois un mouvement à ma droite et devine qu'il a tournée la tête vers moi, je lui jette un bref regard en coin avant de finalement me re-concentrer sur la route. Avoir presque failli rentrer dans une voiture me suffit pour aujourd'hui. Alistair près de moi soupire doucement, avant d'enfin prendre la parole :
« - Ethel n'est pas tout le temps comme ça. Elle n'a juste pas l'habitude de se retrouver avec des gens qu'elle ne connaît pas. Puis, elle n'est pas franchement très sociable, alors elle ne sait pas comment réagir face à tout ça. Elle est plutôt sympa d'habitude. » Il débite comme ça sans s'arrêter pendant plusieurs secondes, moi, je hoche la tête, peu convaincu. J'imagine mal pouvoir utiliser les mots Ethel et sympa dans une même phrase, car elle est tout au plus supportable à mon avis, et encore quand elle ne nous donne pas envie de l'étriper. Je retiens néanmoins l'autre information importante qu'Alistair à laisser filtrer : Ethel n'est pas sociable. Je suis sûr qu'il y a quelque chose à faire avec ça. Quelque chose de très amusant... Pour moi, et non pour elle. J'esquisse un sourire en coin, la pauvre, elle ne sait pas contre qui elle est tombée.
« - Je la trouve égoïste, et puérile. Elle réagit comme une gamine, il n'y a qu'à voir comment elle a répondu à ma mère à table hier soir. »
« - Je te l'accorde, elle a été désagréable. »
« - C'est un euphémisme. »
« - Vous avez peut-être plus en commun que ce que tu crois. » Propose Alistair, et je hausse les épaules. Impossible, je n'ai rien à voir avec elle, bien au contraire.
Après ça, le silence se fait long et lourd dans l'habitacle. Aucun de nous deux ne le rompt avant un long moment, moi, je reste concentré sur la route, et Alistair à les yeux rivés vers le paysage, plus encore lorsqu'on commence à longer la mer.
« - Tu as déjà vu la mer ? » Je le questionne, rompant enfin cette tranquillité devenue trop oppressante.
« - Une fois, notre père nous a emmené à la mer, pour nos douze ans. » Je ne parviens pas à empêcher mes yeux de s'écarquiller. La mer vue qu'une seule fois ? Je la vois quoi... Au moins une fois par semaine ? Presque tous les jours quand viennent les beaux jours.
« - Je t'emmène à la plage. » Je m'exclame, sans lui demander son avis. Hors de question de le laisser passer un été sans qu'il voie la mer le plus souvent possible.
C'est mon nouveau pari de l'été.
Salut Salut !
Alors ce point de vu de Kehan ? Comment vous le trouver ? Comment pensez vous que la relation Kehan/Alistair va évoluer ? Et celle de Kehan et Ethel ? Comment trouvez vous ce chapitre ?
Je vous retrouve très bientôt !
Lucrezia.
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Le temps des secrets. [EN RÉÉCRITURE]
Roman pour AdolescentsTout oppose Ethel et Alistair, faux jumeaux, pourtant, ils partagent une complicité à toute épreuve. Alors que leur année de première arrive à sa fin, leur père, qui les a élevé seul après le départ de leur mère lorsqu'ils étaient petits, leur annon...