Le temps des secrets. [EN RÉÉCRITURE]

XXXIX.

« - Ethel ! » S'exclame mon frère, alors que nous nous dirigeons vers les voitures. 

Il a essayé de me parler en arrivant, mais je l'ai évité. Je ne suis toujours pas prête à lui pardonner, ni même à lui faire face. C'est précisément pour cette raison que j'ai demandé à Kehan de me laisser, monter en voiture avec lui, je voulais encore éviter mon jumeau. Alistair a cependant réussi à me coincer. Sa main est fermement posée sur la portière de la voiture, ce qui m'empêche de l'ouvrir et de me réfugier à l'intérieur. Il est dans mon dos, son souffle caresse ma nuque. 

« - Pas maintenant, Alistair, ce n'est pas le moment. » Soufflais-je froidement. Alistair se recule brusquement, comme si le ton de ma voix agissait comme un coup-de-poing. Sa main finie par retomber, et je me glisse précipitamment à l'intérieur de l'habitacle. Une fois assise, je lève les yeux vers lui, il semble terriblement triste. Je m'en veux de le mettre dans cet état, mais c'est lui qui a commencé à me faire du mal. Nos regards se croisent pendant une demi-seconde, mais je suis incapable de le supporter, alors je tourne la tête. 

Kehan est assis à côté de moi, et me regarde avec un drôle d'air mi amusé, mi-agacé. Il s'apprête à dire quelque chose, mais je l'arrête d'un geste de la main. Il hésite, mais finis par renoncer. Je ne suis pas vraiment d'humeur à l'entendre me faire la morale sur l'histoire avec mon frère.

En fait, tout me lasse. Aller provoquer les mecs qui nous ont agressés hier soir m'agace. Je suis juste les traces de la bande. Je n'ai pas envie qu'il arrive quoi que ce soit à mon jumeau. Puis, je connais suffisamment Kehan pour savoir qu'il ne va pas facilement se calmer. Et enfin, c'est surtout parce que je n'avais aucune envie de rester toute seule dans la villa.

[...]

Le temps de voiture s'est fait dans un silence de mort, alors je prends l'arrivée comme un extrême soulagement. On est exactement à l'endroit ou la fête s'est déroulée hier. Kehan à apparemment reçut un message lui disant que les deux abrutis n'avaient pas encore vidé les lieux. Il n'avait pas laissé passer l'occasion, et avait conduit toute sa bande là-bas. Il n'a pas hésité un seul instant, et nous a fait venir jusque ici. Il ne nous a pas dit ce qu'il comptait faire, mais il aurait fallu que je sois dupe pour ne pas le comprendre. Ils vont se battre. Rien de ce qu'Alice et moi avons pu lui dire ne la fait changer d'avis, et les autres étaient d'accord avec lui. Tristan et Axel méritaient une belle correction.