Tout oppose Ethel et Alistair, faux jumeaux, pourtant, ils partagent une complicité à toute épreuve. Alors que leur année de première arrive à sa fin, leur père, qui les a élevé seul après le départ de leur mère lorsqu'ils étaient petits, leur annon...
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Je suis à un bout de la pièce, tandis que Kehan est complètement à l'opposé. On ne s'est pas adressé la parole, depuis que nous nous sommes embrassés. C'était la première fois qu'on s'embrassait où c'était le désir brut qui parlait, et pas l'alcool, l'adrénaline ou un jeu. C'est bizarre. Différent de d'habitude. Plus intense, peut-être. Déjà que d'habitude, un seul de ses baisers me fait décoller, mais là... Je suis carrément dans l'espace. On se regarde droit dans les yeux sans rien dire. Et c'est comme ça depuis un très long moment. Une heure, peut-être. « - Pourquoi avoir mentis ? Je croyais que tu détestais le mensonge plus que tout au monde. » Finit-il par lâcher. Je savais que j'aurais le droit à ce genre de remarque de sa part, c'était prévisible.
« - Je n'ai pas envie de créer quelque chose, seulement pour quelques mois. Je ne veux pas laisser quelque chose prendre de l'importance. Je ne veux pas risquer de m'attacher à toi et de renoncer à partir. » Je sais que je ne parais pas convaincante, mais c'est la stricte vérité. Une relation avec lui n'aurait aucun intérêt et pire encore, elle pourrait rendre les choses encore plus difficiles.
« - Je ne comprends pas le moins du monde ton obsession de partir, Ethel. Tu pourrais rester. Maintenant que tous les mensonges ont été dévoilés, plus rien ne t'empêche de repartir sur des bases solides. » Kehan semble véritablement déboussolé. Je sais que personne ne comprend ma réaction, mais c'est comme ça et pas autrement. J'ai pris ma décision.
« - Tu ne comprends pas... J'ai besoin d'échapper à tout ça. De me trouver. À cause de tous leurs mensonges, j'ai l'impression de ne pas savoir qui je suis. Et je sais que je ne pourrais pas me trouver si je reste ici, parce que je serais toujours plongée dans le mensonge. Je ne pourrais pas regarder mon père ou ma mère en face, sans me souvenir de ce qu'ils m'ont fait. » Je tente de lui expliquer encore une fois.
« - Alors tu vas tout abandonner ? » Me demande le brun, la mâchoire crispée.
« - C'est ce que font la plupart des gens. Ils abandonnent tout, s'en vont. C'est la vie. »
« - Tu sais très bien que c'est faux. La plupart restent là où est leur famille. » J'ai envie de lui dire que je ne suis pas la plupart des gens, mais je pense que cela serait terriblement présomptueux.
« - La plupart des gens n'ont pas basés leur vie sur un mensonge. » Je réponds alors, plus simplement.
« - Tu es tellement bornée ! Tu ne comprends pas que tu risques de passer à côté de choses merveilleuses à cause de ça ? Ton obstination à vouloir les détester pour leurs mensonges te rend complètement opaque à tout le reste ! Il faut que tu avances, que tu t'ouvres de nouveau. Tu ne peux pas rester indéfiniment bloquée sur le passé. Continue de marcher. Pardonne. Passe à autre chose. »
« - Tu as pardonné à ton père, toi ? » Il grimace. Je suis reparti sur un terrain glissant, mais il devait bien se douter que je remettrai son père sur le tapis alors qu'il me parle de mes parents.
« - Ce n'est pas la même chose. » Réplique-t-il froidement, en me lançant un regard d'avertissement.
« - Si, c'est exactement pareil. Tu me dis que je dois pardonner a mes parents qui m'ont fait du mal, mais toi, tu refuses de le faire avec ton père ! » Je m'exclame. Ma remarque me parait tout à fait légitime, mais Kehan n'a pas vraiment l'air de penser la même chose, il se rembrunit encore.