Le temps des secrets. [EN RÉÉCRITURE]

XVIII.

Cette fille est surprenante. Nous nous comprenons d'un regard, et alors même que nos bouches disent quelques choses, nos yeux ont une tout autre conversation. Elle sait que je mens lorsque je m'excuse, et je sais qu'elle me ment à son tour lorsqu'elle les accepte. Autour de nous, les autres semblent se détendre, comme-ci pour eux la hache de guerre venait d'être enterrée. C'est loin d'être le cas pourtant. Les prunelles d'Ethel brillent d'une étrange lueur qui semble dire : « Je vais me venger », je n'en attends pas moins d'elle.

 L'armistice n'a pas été signé ce soir, c'est la guerre qui vient d'être déclarée, et moi, je décide de commencer la bataille suivante directement, en retirant le t-shirt trempé qui commence à me coller à la peau. Sa réaction ne se laisse pas attendre, elle ne détache pas son regard de moi et semble observer mon torse dans les moindres détails. Elle est comme toutes les autres, incapables de me résister, au fond, même si elle me hait. 

Par contre, sa réplique me prend au dépourvu, je ne m'y attendais vraiment pas. Cette garce se retrouve en sous-vêtements devant moi, avant même que j'ai eu le temps de dire « ouf », je n'ai pas eu le temps de me forger un masque d'impassibilité, elle m'a prise par surprise, la sournoise et ma mâchoire se décroche lorsque je découvre sa peau d'albâtre sous sa combinaison. On dirait une poupée de porcelaine. Son sourire me ramène droit sur Terre, elle semble à son tour satisfaite de l'effet qu'elle a eu sur moi ce qui me rend furieux. Elle se trompe. La vue de son corps de me fait strictement rien, j'ai été seulement surpris qu'elle ai l'audace de se mettre à nue devant moi. Malheureusement, avant que j'aie eu le temps de lui dire quoi que ce soit, elle disparaît dans la piscine de Nine, hors de ma portée. Merde.

Je ne prends pas le temps de réfléchir, et ôte les derniers vêtements que j'ai sur le dos, pour finalement me retrouver en boxer. Rapidement, je la rejoins dans la piscine. L'eau est bonne, et me rafraîchit l'esprit. Je fais quelques mouvements de crawl, sans m'occuper d'elle, puis lorsque j'en ai marre, je la cherche du regard. Elle se tient du côté le plus éloigné de la terrasse, loin de la piste de danse. Loin de ma bande d'amis. J'avance vers elle rapidement, et m'arrête à deux mètres, pour continuer doucement, mon regard rivé dans le sien, du moins lorsqu'elle ne jette pas des regards à droite et à gauche. Une grimace s'étend sur son joli minois, elle vient de comprendre qu'elle a fait une erreur en se dirigeant précisément vers ce coin de la piscine. Le plus éloigné. Ou je peux faire ce que je veux d'elle. Un sourire s'étire sur mon visage, alors que nos corps ne se trouvent plus qu'a une dizaine de centimètres l'un de l'autre. Je sens son souffle caresser ma peau. Elle a pied là ou elle est, sur le rebord, moi pas. Je décide qu'il est temps de me mettre à jouer, et je romps les derniers centimètres qui nous séparent, pour venir coller mon corps au siens. Là, moi aussi, je suis sur le rebord, et je la domine d'une tête. Elle est obligée de lever les yeux pour garder mon regard dans le sien. Elle semble si fragile face à moi, et si effrayée même si elle tente désespérément de le cacher derrière sa moue colérique.

« - Tu as peur Ethel ? » Je lui souffle au creux de l'oreille, tout en glissant l'une de mes mains sur sa hanche. Je la sens trembler sous mes doigts, ce qui me fait sourire encore plus. Elle est à ma merci. Je peux m'amuser avec elle autant que je le souhaite.

« - Qu'est-ce que tu veux, Kehan ? » Demande-t-elle, en se mordillant la lèvre, pour cacher ses tremblements. Malheureusement pour elle, je ne suis pas dupe.

« - Te montrer ce que ça signifie, de se battre contre moi, ma belle. » Face à moi la petite poupée de porcelaine prend une profonde inspiration, et tente de me repousser, mais ses bras frêles ne peuvent pas grand-chose contre moi. Elle finit par le comprendre, et laisse tomber en me jetant un regard noir qui m'amuse énormément. Je vais m'amuser avec elle, je le sais.

« - Je n'ai pas peur de toi Kehan. » Réplique-t-elle avec véhémence. Elle a du courage, d'autres seraient partis en courant à sa place, mais cette fille me tient encore tête, alors que j'ai le dessus.

« - Tu devrais, je vais te briser. » Je réponds alors, mon regard profondément ancré dans le sien.

« - Et si c'est moi qui te brisait, Kehan ? » Questionne-t-elle d'une voix rauque. Ce qu'elle peut être amusante, lorsqu'elle s'y met. Elle ne me connaît pas et ne sait pas de quoi je suis capable. Elle finira comme toutes les autres : à pleurnicher dans un coin. Elle a voulu jouer, et bientôt Ethel le regrettera tandis que moi, je passerais à autre chose, comme toujours. Cette fille n'est qu'une distraction de plus.

« - Tu ne peux pas me briser petite fille. »

Et sur ce je brise les derniers centimètres qui séparent nos deux bouches, et je pose mes lèvres sur les siennes. Je l'embrasse, brièvement, parce qu'après un moment de surprise, elle me repousse brusquement. J'éclate de rire, amusé. La partie est lancée, et elle ne la gagnera pas.

« - Qu'est-ce que tu fais ? » Me demande-t-elle, ahurit par le baiser que je viens de lui voler.

« - Je commence à te détruire, Ethel. »

Son regard s'enflamme, au moment ou mon sang se met à brûler dans mes veines.
Elle n'est pas comme les autres.
Le jeu en sera plus amusant encore.

MUAHAHAH. 

Le chapitre suivant est arrivé. Tout beau tout chaud. Et la tension qui est encore montée d'un cran. Alors, que pensez vous de leur petite discussion ? La bataille qu'ils se sont déclarés  ? Comment tout cela va finir selon vous ? Et leur baiser alors, qu'est-ce que vous en pensez ?

Lucrezia.