Chapitre 40 - Flash

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C'est la fin, c'est fini, il a découvert mon secret ou du moins il le découvrira, il m'en voudra, je vais retourner vivre chez ma belle-mère, je ne vais plus jamais le voir, je ne vais plus pouvoir revoir personne...
Je tente pour une dernière fois de me libérer de l'emprise de ces mains mais j'ai beau forcer, je ne parviens même pas à le faire réagir.
Tout en continuant de me fixer droit dans les yeux, d'une main, James retient mes deux poignets au-dessus de ma tête et de l'autre il commence tout doucement à soulever mon t-shirt trempée.

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PDV JAMES

Il se tient là. Face à moi. Tout tremblant. Horrifié. Il semble si fragile...

J'arrive  avec une telle facilité à retenir ces deux bras... J'ai l'impression  que si par malheur, je resserrais mon poing, ses poignets se  briseraient entre mes doigts comme de simples brindilles...

Il me semble si naïf. Si frêle, si fragile. Il me semble si précieux.

Et puis ce bandage qu'est-ce que c'est?

Pourquoi est-il si retissant à me le montrer?

Ce n'était pas un problème avec ses muscles n'est-ce pas?

Ça a un rapport avec son passé? Son père? La mort de son père peut-être?

Et puis après tout, son père est-il vraiment mort? Je l'ai juste entendu prononcer son nom dans son sommeil. Rien d'important sûrement...

Après tout, je ne connais quasiment rien de cette personne face à moi. Je connais sa façade, ses réactions, sa vie actuelle,... Mais son passé? Je ne connais rien de son passé.

Je ne sais pas pourquoi mais je veux savoir la signification de ce bandage. J'ai besoin de savoir. C'est comme si, en lui enlevant ce bandage, je pourrais en savoir plus sur lui. Je veux en savoir plus sur lui. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai ce besoin irréversible de tous connaitre de lui. De savoir qui il est réellement.

Il y a trop de mystères qui tournent autour de lui. Ça me rend malade. Je veux être la personne qui sait tout de lui, qui le connait le plus, la personne la plus proche de lui.

Après tout, ce bandage cache sûrement une grave blessure. Une blessure de son passé.

Mais pourquoi est-ce une blessure qu'il tente à tout prix de cacher?

Se fait-il battre? A-t-il eu de graves problèmes? L'a-t-on frappé?

A ces simples pensées, je serre mon poing jusqu'à sentir mes ongles me perforer la peau.

Imaginer quelqu'un lui faire du mal me met dans une énorme fureur. Qui?!

Hors de moi, je saisis le bas de son t-shirt et commence peu à peu à le soulever, ne voulant en aucun cas lui faire du mal en cognant la blessure camouflée sous son bandage.

_"JAMES! STOP, ARRÊTE! JAMES!"

Je ne prends pas compte des lamentations d'Andrew et continue à remonter son t-shirt avec tout autant de douceur.

Soudain, une lumière nous inonde.

Clic-clac

Alerté par le bruit, je me tourne en direction de sa provenance.

Mes yeux restent aveuglés par la lumière quelques secondes mais une fois mes yeux habitués à la lumière, je reconnais Addison et Sharon.

Addison et Sharon. La dernière fois que je les avais vues,c' était au bal du printemps lorsque je dansais avec Andrew et qu'elles nous avaient surpris, une fois de plus, avec leur appareil photo.

Voyant que je les aient remarquées (ce qui semble évident étant donné de l'énorme lampe torche qu'elles tiennent) elles détalent comme des lapins, se cacher au fin fond de la forêt, leurs précieuses photos en main.

J'ai un temps de réaction avant de me lancer à leur poursuite.

PDV JUNE

Je reste choquée par les événements. Là, appuyée contre cet arbre, mes jambes flanchent et je tombe à terre.

J'ai les yeux écarquillés, je ne fais pas un seul mouvement. Je reste là, à fixer dans le vide. Je me repasse les événements dans ma tête.

J'étais si proche, si proche de la fin. De la fin de mon histoire dans ce lycée, de la fin de ma petite vie paisible, de la fin de ma colocation avec James. J'étais si proche.

Il a failli tout découvrir.

Je m'en veux. Je m'en veux parce que pendant une seconde, j'ai voulu qu'il sache la vérité. Que je sois libérée de tous ses mensonges. Que je puisse enfin me reposer. Ne plus être tourmentée nuit et jour de leur mentir. Pendant une seconde, j'ai voulu qu'il sache que je suis une fille. Je l'ai voulu.

Je reste là, à ressasser les événements. Le lac, James et le flash. Le lac, James et le flash. Le lac, James et le flash. Je les ressasse sans cesse avant de finalement prendre sur moi et décider une bonne fois pour toute de me relever. De me relever et plutôt que de m'apitoyer sur mon sort, agir. Être forte.

James reviendra d'ici quelques minutes. Il faut que je parte, que je m'éloigne de cet endroit. Il faut que je fuis au plus vite.

Je traverse la forêt en courant, les branches me fouettant le visage, les épines me perforant la peau et les racines qui manquent de me faire tomber à plusieurs reprises. Tout en me félicitant d'avoir retenu le chemin, j'arrive enfin au bâtiment, les baskets boueuses et une tête qui fait peur à voir. Le bâtiment, cette masse sombre qui se dresse devant moi me parait immense. Je le contourne et arrive devant les deux grands battants servant de porte d'entrée.

Je tente de les pousser mais ils sont bloqués par quelque chose. Ou sinon... Ils sont tout simplement fermés. Fermés par des clés parce qu'il est plus de 21 h. Que le couvre-feu est dépassé. Que chaque élève devrait être à l'intérieur et non pas à l'extérieur se baignant dans un lac quelconque.

Mais pourquoi n'y ai-je pas pensé plus tôt?

Je suis là, seule, enfermée dehors...

Je contourne le bâtiment plusieurs fois à la recherche d'une simple fenêtre ouverte ou bien même, d'une corde. Je ne trouve rien.

Je continue pourtant à effectuer mes tours avec le mince espoir que viendrait à l'idée de quelqu'un d'ouvrir sa fenêtre au beau milieu de la nuit...

Comment vont faire les autres? Jeff, Alexander, Ethan, James, tous les autres élèves?

Ah bien sûr, je suis bête. Ils l'avaient prévus. Ils savaient.

Je suis prête à parier, qu'une fois de plus, ils ont pris leurs tentes.

Ils vont dormir là-bas.

Et moi, je ne peux pas les rejoindre. Du moins, je ne peux pas rejoindre James. Je ne dois pas croiser James. Je ne dois pas voir James. Ou plutôt il ne doit pas me voir.

Autrement dit, impossible pour moi de retourner au lac.

Je suis d'une certaine façon: Enfermée dehors.

Je n'ai plus d'autres choix que de passer cette nuit dehors. La question que je me pose maintenant c'est : Où?

Au pied du bâtiment, sur le goudron est trop risqué. On pourrait me voir.

En bordure de forêt, sur le gazon, encore une fois, je ne serai pas à l'abri des regards.

Il ne me reste plus que dans la forêt.

Une nuit seule, complètement trempée, dégoulinante, frigorifiée dans la forêt. Seule. Dans la forêt sombre, seule. Complètement seule.

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>Whaaa deux chapitres en une journée, je suis trop forte non?😎😂En tout cas vous avez la preuve que je suis motivée!😁
>Bref, j'espère que vous aimez ce chapitre, oubliez pas de laisser un commentaire😉

Vivre Dans La Peau d'Un Garçon - TERMINÉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant