James pose son front contre le mien en murmurant:
- June, je t'aime tellement...
Un cri retentit et nous nous redressons aussitôt, nous séparant l'un de l'autre.
Nous scrutons tous deux avec attention le paysage autour de nous. Personne. Ce cri était pourtant bien réel, si proche.
J'ai reconnu ce cri. Cette voix.
Je prie intérieurement pour m'être trompée, pour que ce ne soit pas cette personne...
Soudain, je vois une ombre remuer derrière un immense chêne.
Je vois ses cheveux... Je vois sa longue chevelure rousse.
La personne se place face à nous, mains sur les hanches.
- Tu n'as pas tenu ta promesse June, persifle Kimberley les larmes aux yeux, tu lui as dévoilé ta vraie personnalité!**********************
Je vous conseille d'écouter la musique que j'ai mis en couverture en même temps que de lire.😉
Sinon, bonne lecture😁**********************
Une heure.
Il a fallu d'une heure pour qu'elle arrive.
Pour que je revois son visage inchangé depuis ces quelques mois. Pour que je retrouve cette grimace qui n'était pour moi pourtant qu'un souvenir enfoui au fin fond de ma mémoire.
Il a fallu d'une heure pour que ma belle-mère arrive sous l'appel de Kimberley.
Une heure.
Seulement une heure avant qu'elle ne m'arrache à cet internat, à mes amis, à James, à ma vie ici.
Pour qu'elle m'arrache à mon bonheur.
Elle a hurlé. Elle a hurlé jusqu'à m'en percer les tympans.
Elle m'a traînée de force en dehors de l'internat. C'était la première fois que je lui résistais.
Mais elle a réussi.
Avec Kimberley, elles ont réussi.
Je me suis pourtant débattue de toute mes forces, mes larmes coulant en abondance sur mon visage.
- NE M'ARRACHEZ PAS A CET ENDROIT! NE M'ARRACHEZ PAS A MA VIE! NE M'ARRACHEZ PAS A JAMES! je criais hystérique.
Ça ne changeais rien. Personne n'entendait mes plaintes. Tout le monde était en cours, sûrement plongé dans un bouquin ou bien en train de résoudre un problème de mathématique. Alors que moi je hurlais, je pleurais, je résistais comme je pouvais pour ne pas quitter cet endroit.
Un endroit que, pourtant, grand nombre de personnes déteste.
Mais moi, c'est ici que j'ai commencé à vivre. Que je me suis reconstruis une vie. Que je me suis fait des amis. C'est ici que j'ai rencontré James. C'est ici que j'ai vécu une grande partie de mon bonheur. Entourée de gens que j'aime. De gens dont on me sépare maintenant.
On me sépare des personnes m'ayant sauvée, des personnes m'ayant fait sourire.
On me sépare d'eux, on me sépare de mon bonheur.
J'hurle jusqu'à m'en déchirer la voix.
- JAMES! JAMES! AIDE-MOI!!!
Mais lui non plus ne m'entend pas.
Des larmes salées s'écoulent dans ma bouche.
Je donne des coups dans tous les sens.
- NON! NON! LÂCHEZ-MOI! JAMES! JE T'EN SUPPLIE, AIDE-MOI! SAUVE-MOI! JAMES! LAISSEZ-MOI AVEC LUI! NE M'EMMENEZ PAS! NE ME SÉPAREZ PAS DE LUI! JAMES!
Les larmes ruissellent sur mes joues.
Je tends un bras en direction de l'internat qui s'éloigne de moi peu à peu. Je tends un bras comme pour le retenir. Comme pour retenir ma vie ici. Comme pour retenir mon peu de chance de pouvoir y rester. Y rester avec James. Dans les bras de James.
On me plaque soudainement un tissu humide sur le visage.
J'aspire une odeur étrange avant de sentir mon corps me quitter.
- James... je murmure dans un dernier souffle, une larme s'échappant de mes paupières, avant de perdre connaissance.
***
Noir complet. Comme d'habitude...
Ça fait maintenant trois jours que j'ai quitté l'internat. Ou plutôt qu'on m'a forcé à le quitter.
Ça fait trois jours que je suis enfermée dans cette cave sans lumière. Que je suis simplement nourrie de pain sec et d'eau, qu'on me lance avec dégout depuis le haut des escaliers.
Trois jours que je n'ai pas vu la lumière du soleil.
Je ne vois pas mon reflet mais je sais déjà que je dois avoir les yeux rougies et des poches sous les yeux à force d'avoir pleuré.
Je n'ai même plus la force de pleurer. J'ai vidé mon sac de larmes. Je me sens vide. Complètement vide.
Je suis épuisée.
Un trou béant a été creusé dans ma poitrine par le manque, par la tristesse.
Ça fait mal.
Je me sens si seule.
Je passe un bras autour de mes jambes me repliant sur moi même. Je pose ma tête contre mes genoux. J'ai peur...
J'ai si peur...
Jane, Gabriel, Christopher, Jeff, Alexander, Anthony, Ethan, April. Je ne vais plus les jamais les voir. Jamais.
J'ai l'impression qu'on me transperce le cœur.
James. Lui non plus je ne le reverrai plus. Je ne reverrai plus son visage. Je ne le reverrai plus jamais...
Je ne reverrai plus jamais son sourire enfantin quand il me taquine, je ne reverrai plus jamais ce sourire sublime qu'il a quand il est heureux, je ne reverrai plus jamais ce sourire éblouissant quand il tente de me rassurer, je ne reverrai plus jamais ce sourire, ce sourire qu'il avait avant de m'embrasser.
Une larme s'écoule le long de ma joue pour tomber sur mon menton.
Jamais, jamais je ne reverrai ces sourires. Jamais.
Je suis si seule.
Dans cette pièce noire, je me sens si petite, si vulnérable. Si seule.
Je me ressers encore sur moi-même tentant de me réchauffer.
J'aimerai tellement être serrée dans les bras de James. Au creux de ses bras. La tête contre son torse. Au chaud... Avec lui...
J'ai froid. Je suis seule. J'ai peur. Je suis triste.
Je suis séparée de mes amis. Je suis séparée de la personne qui m'a fait connaitre l'amour. Je suis séparée de mon propre bonheur.
Je ne suis plus qu'une personne triste et seule plongée dans le noire.
Une personne qui ne ressent plus que de la tristesse.
Une personne seule. Complètement seule sans eux. Sans lui. Sans James.
Sans James.
Sans James.
Seule.
Loin de lui.
Loin de James.
Écartée de lui.
Écartée de mon bonheur.
Séparée de lui.
Séparée de mon amour.
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> Une annonce à faire!😄
1) Ce chapitre fait partie des derniers car j'écris un autre livre (Nearly Human) donc si vous voudrez être au courant lors de la sortie du prochain tome, abonnez-vous à moi!😆
Maintenant dites moi ce que vous pensez de ce chapitre en commentaires et merci encore pour vos votes et commentaires adorables (que je lis tous sans exception et qui me font tous énormément plaisir!).❤️
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Vivre Dans La Peau d'Un Garçon - TERMINÉ
Novela JuvenilJe suis face à ma porte de dortoir. Je tourne la poignée de ma chambre et m'apprête à découvrir mon petit cocon pour cette année. Je tombe alors nez à nez avec mon futur colocataire. En ce moment même, j'aurais été très heureuse de découvrir une cha...