Chapitre 52 - Deux Fous

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Tu m'as abandonné, June. Tu m'as laissé seul.

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PDV JUNE

Tristesse et surtout rage.

Cinq jours que j'attends. Que je suis enfermée, séquestrée.

Cinq jours que je suis plongée dans le noir ayant pour seule source de lumière, cette porte qui s'ouvre et se claque tout aussi directement, à l'heure de mes repas: Ce rectangle lumineux découpé par l'horrible silhouette stricte de ma belle-mère. Mon horrible belle-mère qui me condamne à vivre dans cette cave sombre. Cette sorcière!

Les premiers jours, je l'ai suppliée de me laisser partir ou même de simplement me laisser sortir. Je l'ai suppliée. J'étais désespérée.

Elle n'en a rien fait, elle m'a simplement lancé un regard méprisant.

Finalement, face à son indifférence, ma rage a pris place. Je l'ai insulté de tous les noms, j'ai hurlé, je lui ai même craché dessus avec dégoût et irrespect.

En réponse, elle a diminué considérablement ma quantité de nourriture me laissant le ventre creux le long de ses dures et longues journées devenues encore plus insupportables.

Cette femme serait capable de me tuer simplement pour inspirer du respect. Je la hais.

Maintenant, je ne lui adresse plus un mot, plus un seul.

Je ne bouge plus. Mes journées consistent seulement à manger et dormir.

Je ne fais rien, je survis seulement.

Aujourd'hui, je suis comme à mon habitude, plongée dans le noir, recroquevillée sur moi-même. J'ai complètement perdu la notion du temps.

Est-ce qu'il fait jour? Est-ce qu'il fait nuit?

La porte en haut des escaliers s'ouvre dans un petit grincement discret. Seule une faible lueur bleutée me parvient: Il fait nuit.

Maintenant je me pose une autre question:

Est-ce qu'on vient pour me jeter mon petit-déjeuner ou bien mon souper?

Et puis soudain, je me fige.

Cette fois-ci la silhouette qui se forme dans l'encadrement de la porte est différente. Je connais cette silhouette. C'est sa silhouette.

J'hallucine, je rêve, ce n'est pas possible!

Je me frotte les yeux.

Non. Impossible. C'est trop beau, c'est un rêve, il ne peut pas être là!

Impossible!

Je n'en crois pas mes yeux, d'ailleurs je continue à les frotter sans cesse m'attendant à voir disparaître cette forme d'un moment à l'autre.

- James, je prononce dans un souffle, James, c'est vraiment toi?

Il place un doigt sur sa bouche en signe de silence et accourt discrètement jusqu'à moi pour me prendre dans ses bras.

Il me serre contre lui tremblant, comme si j'allais disparaître d'une seconde à l'autre.

- Je suis venu te chercher.

Je reste sans voix un long moment alors que les questions se bousculent dans ma tête. Je suis incapable d'émettre le moindre son, tant je suis surprise.

Alors qu'aucune parole n'a encore franchi la barrière de mes lèvres, James m'entraîne en haut des escaliers d'une poigne solide.

Je le suis, pantelante, abasourdie par sa soudaine apparition.

Vivre Dans La Peau d'Un Garçon - TERMINÉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant