Chapitre 44 - Lettre

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"James et Andrew ont des relations lors d'une sortie scolaire!!!"
Avec pour photo, James tentant de m'enlever mon t-shirt suite à la baignade au lac.
Cette fois-ci, je suis horrifiée. Je parcours le texte juste en dessous.
"Lors de la sortie, James Wilkins et Andrew Smith ont été surpris [...] Ils risquent une expulsion définitive."

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Je suffoque.

Je lis et relis le texte une bonne dizaine de fois. Ce n'est pas possible, ce n'est pas possible, ce n'est pas possible,...

Les mots « expulsion définitive » tournent sans cesse dans ma tête. J'ai un mal de tête assourdissant.

Je ne peux pas. Non. Non. Je ne suis pas d'accord. C'est injuste. Non. C'est impossible. C'est un cauchemard. Ça ne se peut pas. Je n'y crois pas. Je ne veux pas y croire.

C'est impossible...

Je tiens ma tête entre mes deux mains et j'ai l' impression que l'on frappe avec un marteau sur mon crâne.

Je vais devenir folle. Je suis peut-être déjà folle en fait...

C'est impossible! C'est horrible!

La sonnerie de mon téléphone me sort de mes pensées déprimantes.

J'éternue.

Devinez qui m'appelle? Devinez qui est la seule personne à connaître mon numéro? A m'appeler dans des moments comme celui-là?

- Allo Kimberley?

- Éloigne-toi de ce couloir. Va dans un endroit où personne ne pourra t'entendre.

Je m'exécute. Après tout, je n'ai plus rien à perdre...

Je m'éloigne du couloir bondé, des regards suivant avec insistance mon déplacement. Finalement, je m'assois sous un escalier, me fondant dans la pénombre tout en me recroquevillant le plus possible malgré les courbatures me tordant le ventre.

Je poursuis mon appel:

- Que veux-tu vraiment Kimberley?

- Ces affiches...

- C'est toi qui les as publiées, n'est-ce pas?! la coupé-je d'un ton brusque

- C'est le cas, affirme-t-elle d'un ton hautain, et c'est pourquoi tu vas devoir m'obéir si tu veux voir ces affiches disparaître et tes problèmes rentrer dans l'ordre.

Je serre mon poing autour du portable.

- Une fois de plus, qu'est-ce que tu veux?

J'entends son petit ricanement vainqueur à l'autre bout du fil:

- Écoute-moi bien. Tu vas retourner discrètement à ta chambre. Là-bas, tu trouveras une lettre sur ton lit. Tu devras suivre chacune des indications indiquées dessus mot pour mot. Si tu ne fais pas ne serait-ce qu'une seule d'entres elles, tu sais très bien ce qu'il se passera: Toi et James serez viré. VI-RÉ!

Je raccroche aussi immédiatement que j'avais décroché et retourne d'un pas rapide au dortoir. Sur mon trajet, je passe sans cesse du chaud au froid. Je suis glacée mais quelques secondes plus tard j'ai du mal à respirer tellement j'ai chaud.

Comment peut-elle faire ça à son propre petit-ami?! Le faire virer de son lycée pour une simple petite jalousie passagère?! A-t-elle au moins des sentiments pour lui?! Ou juste simplement des sentiments?!

Oui. Une chose est sûre elle a des sentiments. Ou du moins un seul: La jalousie.

Je passe le pas de ma porte la tête baissée et me précipite vers mon lit.

Elle est là. D'un blanc immaculé, proprement pliée, n'attendant qu'à être lue. La lettre. Cette lettre.

Seul le bruit de ma respiration saccadée vient briser ce silence de mort.

Coinçant la lettre entre deux de mes doigts, je la soulève délicatement.

Les mains tremblantes, je la déplie avec difficulté.

« LISTE DES ORDRES :

1) Tu as la formelle interdiction de parler à qui que ce soit de cette lettre.

2) Garde tes distances avec James. Évite-le, ne lui adresse pas la parole jusqu'à nouvel ordre.

3) Rends-toi ce soir à 21h au parc à proximité du lycée. Luke t'y attendra. Vous vous battrez. Il t'en veut de lui avoir volé son ex-copine, Mia. Il compte te flanquer une raclée. Ne préviens personne. Viens seule. Sans aucune arme imaginable. Vous allez vous battre à la loyale, poing contre poing. Si jamais tu fuis, tu connais déjà les risques encourus. Bats-toi et reste jusqu'au bout. Même si tu es à terre, prête à mourir, ne fuis pas. »

L'idée d'éviter James, de ne plus pouvoir le voir, de ne plus pouvoir lui parler m'attriste. J'en ai un pincement au cœur.

En relisant de nouveau la lettre, la tristesse se transforme peu à peu en un mélange de peur et de colère s'insinuant en moi. Comment peut-elle me demander de faire ça?!

Et surtout, comment est-t-elle capable d'écrire des mots si violents, si trash?!

«Même si tu es à terre, prête à mourir, ne fuis pas. »

Mourir...

Elle serait prête à me faire mourir pour assouvir sa vengeance? Sa jalousie qui la ronge peu à peu. Qui lui fait perdre la tête. Qui la rend folle.

Déterminée à surmonter cette dure journée qui s'annonce, je me lève d'un coup de mon lit mais aussitôt, ma vue se brouille et je me vois obligée de me rasseoir.

J'éternue.

Je tente à nouveau de me relever mais j'ai cette sensation d'être attirée par le sol.

Je pose une main sur mon front. Je suis bouillante.

Mon mal de crâne se fait plus intense.

Dites-moi que ce n'est pas vrai. Pas aujourd'hui. Je ne dois pas tomber malade aujourd'hui.

Je me force à me relever une nouvelle fois bien que mes courbatures me fassent grimacer.

Ça ne va pas durer. Je vais guérir. De toute façon, je n'ai pas le choix. Il faut que je parte de cette chambre avant que James n'arrive.

Me compressant le ventre d'un bras, je me faufile hors de la chambre.

Ce soir, je vais me battre. Il faut que je reprenne des forces.

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Vivre Dans La Peau d'Un Garçon - TERMINÉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant