Chapitre 30 - Angoisse

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Je pose mes pieds humides sur le carrelage sale. Je peux enfin voir derrière le petit muret. Rien. Ah si! Un papier! Il ne me concerne sûrement pas mais tout de même curieuse, je le déplie.
« Bonne chance sans vêtements
Kimberley»
Oh la peste!

**********************

Plus de bruits... Je me lance!

Je sors à toute allure de ma cabine seulement vêtue de ma serviette.

En passant devant la rangée de miroir, je ne peux retenir un petit rire en me voyant, mon bandeau pour la poitrine sur la tête pour masquer un maximum mon visage.

Heureusement que Kimberley a oublié de le prendre!

Je me faufile dans le couloir. Personne. J'ai tellement de chance!

J'entends des voix se rapprochant de moi.

Finalement, je n'ai peut-être pas de chance.

Je me tourne dans l'autre direction, des bruits de pas arrivent aussi de ce côté-là! Je suis prise au piège!

Je n'ai pas du tout de chance en fait...

Ok! Enclenchement: June en mode taureau!

Je baisse la tête et me rue à toute allure sur les deux personnes arrivant sur ma droite.

En me voyant arriver, ils ne réagissent pas tant ils sont surpris.

En moins de 30 secondes, ils se retrouvent à terre, hébétés: Je les ai fait tomber comme des quilles de bowling!

Je ne prends pas le temps de m'arrêter et je cours le plus rapidement possible jusque la chambre la plus proche.

Une fois à l'intérieur, je commence à fouiller dans des valises trouvées sur le carrelage. Je cherche tel un voleur envoyant valser les habits dans tous les sens et finalement, je trouve enfin de quoi m'habiller.

J'enfile en vitesse les vêtements trouvés par-dessus mon bandeau et au moment où je termine de boutonner mon jean, la porte s'ouvre derrière moi.

- Mais c'est qui?

Je me retourne lentement.

Deux garçons qui me sont inconnus se tiennent sur le pas de la porte en me dévisageant.

- C'est mes vêtements?! continue le gars qui vient de parler.

Je reste pétrifiée en les fixant droit dans les yeux. Pendant quelques secondes, un silence s'installe.

- Désolée.

Je pars avec ce seul mot, les bousculant légèrement au passage, pour pouvoir m'échapper de cette chambre. Ils ne prennent pas la peine de m'arrêter sûrement trop étonnés pour réagir.

Après quelques pas dans le couloir, je me mets à courir, de peur qu'ils décident finalement de me rattraper pour m'obliger à enlever les vêtements pour leur rendre.

J'arrive donc essoufflée dans ma propre chambre cette fois-ci.

En me voyant arriver, mes colocataires me regardent étonnés mais très vite, leurs sourires se transforment en rictus machiavéliques.

- On a une idée pour ce soir.

Je m'attends au pire...

Je reprends mon souffle et les questionnent au sujet de leur fameuse idée.

- Il y a un vieux hôpital abandonné pas très loin d'ici...

Oh non, pas ça...

- ... On pourrait y faire un tour!

Noooooon!!! Je suis une grosse froussarde pour les trucs comme ça!

Je m'apprête à sortir une excuse quelconque mais je suis coupée dans mon élan par Alexander:

- A moins que tu aies peur, Andrew?

- Non!

Et voilà, ma fierté a encore pris le dessus...

Je suis maintenant obligée de me balader dans un endroit qui me fout les jetons, tout ça à cause de ma fierté qui a pris possession de mon corps pendant quelques secondes...

Je me maudis en silence alors que tout le monde se couvre déjà d'un manteau. Mais au fait! Comment on va faire pour sortir? Hors de question que je descende une fois de plus à la corde!

Anthony semble partager mon idée car il intervient avant moi, exprimant sa crainte.

J'approuve ses paroles d'un signe de tête et Jeff nous rassure:

- C'est pourquoi, on va simplement sortir par la porte principale avant le couvre-feu.

Perdue, je demande:

- Donc, on fera comment pour rentrer après le couvre-feu? A moins que vous voulez rentrer avant le couvre-feu?

Ce qui me rassurerait plus étant donné qu'un hôpital abandonné est beaucoup moins flippant en journée...

- Non!...

Zut!

- ... On va dormir dehors!

- Comment ça? questionne James.

Jeff ne répond rien pendant quelques secondes, faisant régner le suspens. Il sort finalement trois ronds en toiles de son sac.

- Des tentes! reconnait Anthony.

Jeff a vraiment tout et n'importe quoi dans son sac... Déjà la corde, maintenant trois tentes et après qu'est-ce que ça va être???

Il range les tentes dans un grand sac qu'il balance sur son dos.

- Prêts?

Quinze minutes plus tard, nous sommes tous dehors et le soleil commence à décliner colorant le ciel d'un dégradé brillant de couleurs orangées.

Sans même que je le remarque, nous nous enfonçons dans les bois. Bientôt, la nuit a complètement pris place nous encerclant de sa brise froide et de son obscurité. Nous sommes seulement éclairés par la faible lumière nous parvenant de la lune totalement ronde en cette nuit noire. Les grandes ombres menaçantes des sapins me font frissonner et, à chaque bruissement, je sursaute.

Alors que nous marchons dans l'immense forêt qui me semble sans fin à ce moment précis, Jeff entame une légende:

- Il est dit qu'autrefois, dans cette sombre forêt, vivait un couple. Un jour où l'homme était partit chasser, la femme se fit attaquer par un ours. A son retour, l'homme découvrit sa femme au bord de la mort, l'estomac totalement éventré. Affolé, il l'emmena à l'hôpital le plus proche. Malheureusement, les médecins ne purent soigner la jeune femme et elle mourut dans d'atroces conditions. Le mari rendu fou par la mort de sa femme tua les médecins un à un, les trucidant à l'aide de sa hache et se finalement suicida à son tour. Il est dit que maintenant, son fantôme hante cet hôpital et qu'il tue quiconque ose s'approcher du lieu de mort de son épouse.

- Et nous voilà devant cet endroit, ajoute Alexander.

Je relève la tête absolument terrifiée.

Au milieu de la forêt, une clairière. Au milieu de la clairière, un hôpital délabré.

L'hôpital éclairé faiblement par la lune émet des sons terrifiants, le vent sifflant contre les parois et faisant claquer les fenêtres cassées. Plusieurs fois, je crois apercevoir une ombre courir dans les couloirs du bâtiment.

Alexander pousse la porte qui émet un grincement inquiétant.

Terrorisés, James et moi sommes poussés par nos amis dans l'hôpital lugubre.

Au moment même où nous posons nos pieds sur le parquet grinçant, la porte se claque derrière nous, nous laissant, James et moi, enfermés dans cet hôpital effrayant.

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Vivre Dans La Peau d'Un Garçon - TERMINÉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant