Hollywood Suicide

Seven

Le moteur encore vibrant, comme s'il était prêt à bondir du capot, Celena stationna devant le portail en fer forgé. Un regard suffit à déceler encore la désolation que l'actrice à ses côtés subissait fâcheusement.

- Voilà. Tu as besoin de quelque chose ?

- Non ça va. (Le regard baissé, tel un chien battu.)

Celena remarqua sa petite envie de rester encore quelques instants. Même si la jeune femme ne laissa rien transparaitre de la pulsion qui la traversait. Celui de presser l'embrayage. Cependant, la germaine était si fragile qu'un pas de travers serait susceptible de la rendre encore plus peineuse et insatiable qu'elle ne l'était. Un fichu caractère de mauviette se disait-elle souvent en la voyant. Mais Rebecca était sa cousine, et elle se sentait redevable envers elle.

- À demain alors ?
"Même si on ne sait jamais ce qu'il en sera." lui parvint une idée impromptue.

- À demain. Laissait-elle sous-entendre. L'air subtilement déçue.

Une bise sur le front aurait suffit à la faire aussitôt décamper. Mais elle resta encore là, un court instant.
Lorsqu'elle décida de descendre, Celena se retint de laisser échapper un soupir.

Même de dos, la germaine paraissait indignement frappée par la misère. Dans sa robe pâle, dont les bas évasés semblaient danser que d'un côté.
Ce fut comme cette fameuse fois où elle apprit que David flirtait avec Fendi, elle clopinait de la même manière.

Décidément, Ashes & Carlton ne serait guère un second souffle à sa carrière pensa-t-elle farouchement. Celena ne put s'empêcher de laisser l'enthousiasme la gagnait peu à peu. Les instants où la germaine se comportait de cette façon lui rappelèrent à quel point ils pouvaient paraitre longs jusqu'à s'éterniser jusqu'au lendemain.

"Allez, en route ma jolie. Ce soir, nous avons une descente à fêter !"

Le moteur embrayé, elle s'élança en accélérant comme si elle se trouvait sur une course de karting. À la recherche de celui ou de celle qui allait passer une douce nuit en sa compagnie. Direction le Pump Ride, une des discothèques les plus prisées de Los Angeles.

Le rythme enjoué du tube incontournable de Robyn, show me love reflétait sans mal la caractéristique de ses envies.

Montre-moi l'amour de mon chemin, de la gloire et du succès. Montre-moi la direction à entreprendre si tu veux m'emmener. Montre-moi tout simplement où je dois être.

Voilà où la jeune femme reposait. Sur cette quête d'espoir ravivant toutes les étincelles qu'elle eut du mal à faire chasser de son esprit depuis qu'elle était gamine.

Elle se sentait encore suffisamment désirable pour être approchée. Elle avait nullement l'intention' de jouer la diva à repousser les plus irrésistibles qui se mettaient à l'aborder. Quand un jeune homme, plus jeune que la trentaine l'approcha. Les cheveux châtains, très courts. Une allure plutôt sportive mais pas assez grand pour oser représenter l'amant idéal. Un t-shirt clair mettant en évidence la plaquette de béton qu'il s'y cachait et des pectoraux taillés comme dans de la pierre. Il n'en fallut pas plus pour commencer à l'émoustiller.

- Hey, tu serais pas la cousine de cette nana qui joue à la télé ? Glissa-t-il finement dans l'oreille. Une série je sais plus le nom.

L'exaspération n'était guère la première impression qui la traversait quand quelqu'un l'abordait de cette manière. Malgré cet éternel récapitulatif, la belle Celena avait appris à jouer de la célébrité de sa cousine pour attirer le monde, et les projecteurs sur elle. Comme cette fois où Rebecca annonça en public la fin de son personnage dans le feuilleton', une conférence où toutes les caméras étaient au rendez-vous. Elle lançait quelques brefs petits signes au journaliste blond en bas de l'estrade pour être soigneusement repérée.

- Ça se pourrait... Sourit-elle, laissant transparaître une once d'affinité dans le regard.

Une main glissée lentement sur son fessier l'eût suffit pour se tourner contre le mur. Elle se voyait presque entrain de faire une petite galipette sur place, tant la chaleur évocante commençait progressivement à monter en elle. Comme une flamme qu'on ne pouvait éteindre.
Elle le sentait s'approcher un peu plus, caressant le rebord avec son buste. La jambe effleurant sa cuisse frétilla alors tous ses sens. Elle se sentait réellement capable de se laisser ses pulsions la bloquer contre ce mur.
Lorsqu'il la fit basculer sur le côté, il se colla un peu plus à elle.

- Que dirais-tu si on allait dans un endroit plus tranquille ? Souffla-t-il dans le creux de l'oreille. La voix libérant une vague de frissons à laquelle elle ne pût s'attendre.

- Suis-moi.