thirty-five

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"- 13 novembre 1991, la police découvre une autre femme du nom de Lessie Jansen décomposée en huit parties dans le fleuve du Minnesota. Son mari avait envoyé une alerte à l'enlèvement quelques semaines plus tôt. Il évoque ne plus avoir eu de nouvelles depuis une certaine dispute survenue chez sa belle-sœur, au sujet d'une prétendue infidélité.
Le mari est alors suspecté de l'avoir assassiné."

- Incroyable cette affaire. On en entend parler chaque semaine !
S'exclama Celena, allongée aux côtés de son amant slave.

- C'est pour cela que je t'ai suivi hier soir.

- Ah bon ? Ça n'était pas plutôt pour me prendre en flagrant délit avec un autre homme ? Demanda-t-elle un léger rictus au coin des lèvres.

- Non, je te promet que c'est la vérité.

- Je plaisante. Mais j'ai vraiment eu peur tu sais. J'ai vu quelqu'un roder autour de la cabine.

- Depuis bien avant tu étais observée... Dès que l'on m'a averti qu'un suspect potentiel se trouvait dans la rue Paintsfall, je me suis souvenu que tu sortais beaucoup dans ce quartier. Alors j'ai envoyé quelqu'un te suivre avant que j'accours vers toi...

- Oh...que c'est romantique. Imagine si tu n'étais pas intervenu à tant, tu aurai certainement eu de mes nouvelles autrement. Tu te rappelle cette femme dont un membre avait été envoyé à l'une de ses voisines ?
Tu aurais peut-être reçu ma main nue d'alliance...

- Je vois où tu veux en venir bébé. Mais pas maintenant OK ? J'ai encore la pension à verser à mon ex et à ma fille aussi. C'est pas trop le moment de...

- D'accord. Très bien. Je vais me doucher. J'ai encore d'autres gens à aller voir de toute manière. Répliqua la jeune femme agressivement.

À peine sortie, elle saisit son sac posé sur le rebord du sofa puis quitta la chambre d'hôtel sans dédaigner un seul regard envers Ostav.

"Il peut aller au diable avec ses acolytes. J'ai pas besoin de sa protection." se dit-elle.

Aucun d'eux ne semblait vouloir partager sa vie avec elle, Celena le cernait parfaitement. Cependant, après les efforts qu'elle eut fait pour satisfaire leur ego masculin', apaiser leur crainte ou même détruire un sombre doute déflagrant leur confiance virile, elle s'attendait au moins à une petite demande en mariage.

Même les pires moments, elle savait les vivre en leur compagnie. De Cameron prisonnier de ses créanciers qui ne tardèrent jamais de lui rappeler à l'ordre l'œuvre de leur contrat ou encore ce petit avocat qui savait lui promettre une vie parée de diamants.
Celena ne rencontrait que des instables échéances à travers ses relations intimes. Chacun de ses amants lui étendait la couleur de leurs sentiments mais jamais présentée sur une parfaite panoplie. Le rose c'était pour le rose quant aux bêtes noires, il valait mieux les laisser chez soi.

La jeune femme s'en rendait malade au point de s'enfermer à double tour dans la salle de bain, sur le coup monté d'une lubie qui la traversa momentanément. Celena se disait parfois en proie à une certaine schizophrénie, parfois elle avait l'impression que c'était juste la maladie de l'amour qui faisait des siennes.

Malgré tous les efforts enjoués, Celena ne se contenta guère de s'exhiber en personne saine. Elle était tout sauf saine d'esprit.
C'était l'idée qui se forgeait farouchement dans un coin de sa tête, et qui pouvait perdurer de longues heures interminables.

Celena était persécutée par ce même syndrome qu'on qualifiait souvent chez les acteurs en mal d'être. Cette mélancolie adjacente qui martelait la pauvre samaritaine qu'elle était. Elle se voyait au bord d'un gouffre, prêt à l'enlacer dans un tourment déchaîné.

Il était tant de passer voir la cousine, celle qu'elle méprisa tant. Elle se rendait compte qu'une haine l'affectait sans toutefois s'insurger de remise en question quand la colère l'emportait. Dans ces instances de haine venimeuse, il valait mieux ne pas se trouver sur son passage. Car elle-même ne ressentait plus cette chose l'habiter lorsqu'elle en devenait mortellement possédée.


Plantée devant la porte d'entrée, Celena resta prostrée. Comme si un spectre venait d'apparaitre sous ses yeux.
Elle hésita encore un faible instant, le cour d'une nuit qu'elle eût traversé en bateau du plaisir avec cet homme dont elle ne connaissait rien. Truddy ? C'est comme ça qu'il fallait l'appeler.
Enfin, elle se décida de tirer la sonnette du donjon.

- Celena ?

- Je peux entrer ?

Hollywood SuicideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant