forty-three

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Rebecca tenta de chasser l'image candide de Melinda qui infestait son esprit. Elle avait accordé suffisamment de minutes inutiles en sa faveur lorsqu'elle se leva en guettant l'humeur du temps par la fenêtre.
Aussi somnolente qu'une endormie en état somnambule, Rebecca tenta de saisir la tasse près de la cafetière. Lorsque celle-ci tomba à même le sol, sans qu'elle ait eût la réflexion de s'apercevoir que ce fut d'un geste brusque qu'elle se jeta dessus.

Les monceaux en éclats, tels l'amitié brisée qui la découpla de son agent. Elle l'avait pourtant sortie de son trou perdu des États-Unis, en lui offrant un travail qui semblait loin d'être à la hauteur d'une novice de son acabit. Toutefois, la jeune femme l'avait profondément mise en confiance. Une pointe de sincérité dans la lueur des yeux cernait-elle.
Mais, Celena avait raison.

Tant de fois l'avait-elle mise en garde : trop ingénue ; pas assez mâture pour entreprendre une vie aussi mouvementée que la sienne, tous les motifs y passèrent. Rien n'eut l'air de trouver grâce à ses yeux.
Melinda représentait la bête noire de Celena, elle le savait, mais ce qui la tortilla nerveusement était le rapport qui pouvait étrangement les lier.

Dans toute cette noirceur d'âme qui les entachait, il y avait un point blanc à l'étrange comparaison du ying yong.
Qu'y-avait-il entre elles ? Lui cachaient-elles quelque chose ? Celena était-elle aussi honnête qu'elle le laissa transparaître ?

Rebecca se mit soudainement à en douter. Même si elle était un membre de sa famille, le dernier qui lui restait depuis la mort de maman, et l'abandon de son père, il y avait une nette impression qu'elle jouait un rôle. Comme si une chose l'intéressait vaillamment chez elle au point de lui jeter de temps à autre de briefs regards indécents lors des soirées mondaines où elle la sortait. Partout où elle fut trimballée, Celena y saisissait bon nombre d'occasions pour dégoter un homme qui veuille prendre sa main.
Elle était toujours avec elle, du moins, elle faisait tout pour.

Il y avait quelque peu de la fausseté dans le fond de ses yeux bruns. Comme un attrait de lassitude feinte.
C'en était même parfois déstabilisant de constater intérieurement sans mot dire qu'une personne pouvait se nantir à travers son ombre, en toute impunité. Comme si un étranger se servait dans un meuble quelques minutes après avoir été accueilli par le propriétaire des lieux.

Rebecca y scellait la même chose. Sa cousine se nourrissait de sa position de "seule compagnie".

Il y avait là une agonie déguisée par une manipulation aux airs de soutien sur lequel elle pouvait compter. Un lien malsain entre une actrice naïve et une cousine opportuniste.

Combien de fois la jeune femme épongea ses infras onéreux dans les jeux d'argent. Les sommes étaient telles que jamais Rebecca ne se serait permise de miser, même si elle avait une large étendue de connaissance en matière de bon fric. Du moins, elle se préservait de dépendre de vices en tout genre dans ce domaine.

Son outil de survie ne se puisait que dans l'âme du cher David, qu'elle aimait encore.
Bien qu'il ne l'épargna point de main morte, elle ressentait néanmoins des sentiments aussi forts qu'elle s'insurgeait martèlement de faire taire durant ses instances de réflexion.

Malgré ces efforts, ils étaient toujours là, les sentiments d'autrefois. Aussi vivaces que fleuris, aussi éteints que la brèche sur le feu, de temps à autre.

Toute une vie passée à côté de personnalités aussi ingrates les unes que les autres. L'amour s'était enfreint au moment où Cupidon le lui envoyait gracieusement.
Il y avait pourtant un petite idée qui trottait tortueusement dans sa tête au sujet de leur liaison. C'est qu'une fois la série terminée, les sentiments de David s'atténuèrent.
Peut-être était-ce le personnage de Joris épris d'amour grandissant pour la belle Tarrah qui l'influença dans sa vie personnelle ? C'était l'une des ultimes questions qu'elle se posa.
Or, Rebecca avait réussi à faire la part des choses. Selon elle, certains attraits pouvaient nettement différencier le personnage de son acteur. Comme la poésie, Joris en avait la parole spontanément mélodieuse alors que David s'exprimait de manière très dure. Il avait le potentiel argumentatif pour tenir tête au metteur en scène ou aux scénaristes quand il pensait que certains passages ne concordaient pas.
C'était ce qui lui plaisait dès l'instant où il grandit avec elle sur les plateaux. Un caractère de plus en plus affirmé.
Rebecca avait appris à l'aimer en même temps que Tarrah se mettait à aimer Joris.
Le mariage qui eut lieu dans le dernier épisode n'était pas que celui des personnages qu'ils interprétaient, il fut également celui de David Ramsey et Rebecca Eldman.

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