Fifty-eight

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- Bonjour mademoiselle Irving ! Je suis votre plus grande fan !
Est-il vrai qu'une actrice hanterait la villa où son suicide a eu lieu ? Demanda une femme au regard illuminé par tant de fantaisies.

Lorsque la femme au grand chapeau noir leva les yeux vers elle, elle lui répondit d'un grand sourire teinté d'un rouge à lèvres vif en fermant la page sur laquelle elle venait de signer une sympathique dédicace.

- C'est ce que l'on raconte... Tendit-elle à la femme au carré roux, rondelette dans un imperméable aux nuances aubergines.

- Oh merci ! Je m'en vais le lire de ce pas ! Se réjouit la bonne femme, tapotant la couverture. Le sourire souligné par de petites dents jaunâtres.

- Faites dont ! Avant que le prochain tome ne paraisse vite.

Hollywood martyrs se vendit avec succès à travers le monde, et principalement dans la ville où l'on souhaitait ignorer jusque-là les revers du milieu des paillettes. Surtout depuis que l'énigme sur l'identité de cette femme resta un mystère majeur pour les plus grandes langues de vipère dont la curiosité n'eut été jamais satisfaite.

Cette charmante jeune femme semblait en jouer avec malice et confiserie. Pour maintenir un effet aussi captivant, Alicia Irving demeurait si silencieuse au sujet des réelles identités des personnages, qu'une foule de journalistes et détectives s'étaient mis à la recherche du moindre petit indice pouvant les mener sur la voie.
Pourtant, il n'était pas bien difficile de reconnaître la sublime Tarrah Laynor à travers son interprète.  Même si Tarrah était Shannon et Rebecca Eldman : Stessie Evans. Melinda connut l'agréable nom de Samantha Fergusson : "la petite ingrate du monde des artistes qui vivait dans l'ombre de celle qui la faisait vivre".

Ce fut sous cet angle que Melinda préféra glorifier son personnage, quitte à se faire passer pour la peste invétérée qui balance.

Toute cette mondanité n'était rien face à la médiocrité qui infestait la Ville Lumière.

Melinda Riley resterait l'unique survivante des ragots visés malencontreusement sur les âmes les plus sensibles. Aussi cucul que cela puisse paraître,  le vrai personnage de Melinda est resté vrai du début jusque la fin de la véritable histoire.

Beaucoup comme Celena ne connut de fin heureuse. Pour sa part, ce n'était que pièce méritée pour avoir tenté de saboter la réputation de sa chère et tendre cousine à qui elle faisait croire mondes et merveilles devant sa mine déprimée. Un manque crucial de bienveillance à son égard que cette attitude la mettait hors d'elle. 
D'ailleurs, elle ne contredit jamais le fait que si son ancienne employeuse s'était rendue à son appartement, ce n'était que par une idée soufflée par cette dernière afin de la déguerpir. Car la ravissante et fidèle cousine désirait l'évincer de l'entourage de cette dernière. Rebecca.
Déjà suffisamment seule et déprimée par des sentiments jamais recevables, et des amitiés absentes dans le temps qui la reliait à elle. La malheureuse fut davantage consumée par la découverte cinglante de lettres de fans dégénérés qui lui étaient dédiées. Or, c'était justement ce terrible fardeau qu'elle souhaitait éloigner de sa fragilité morbide.
Peut-être serait-elle encore en vie à l'heure qu'il est. Possiblement retranchée dans ses sauts d'humeur virevoltants qui seraient d'un supplice insupportable pour le prochain agent.
Pour Melinda, chaque instant gratté en sa compagnie même des plus lamentables qui furent représentait une chance et un abord infiniment plus pénétrant dans la vie intime d'une femme aussi douce qu'était Rebecca. 
Et c'est là que la vénéneuse Celena Mortis y fit son apparition. Depuis qu'elle l'eût perçu entrain d'embrasser le portrait de Rebecca sur le seuil, Celena ne s'en servait que pour la faire chanter. Bien qu'elle faisait toujours mine de ne jamais rien dévoiler sans être suffisamment bonne actrice pour cacher ses réelles intentions.
Melinda s'en méfiait comme de la peste. Dailleurs, lorsqu'elle eut l'intention de révéler son manège auprès de son ancienne employeuse, Celena tenta aussitôt de la désoeuvrer à sa manière.  En pensant vainement que c'était la meilleure façon pour la faire taire.

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