Je reste statique tandis que la porte s'ouvre lentement, comme au ralenti. C'est comme si mon coeur avait cessé de battre et que j'étais clouée au sol. Je pense un instant à me cacher derrière la porte mais la peur m'en empêche et je reste immobile.
Un gars entre prudemment dans la pièce et se fige lorsqu'il me voit. Il paraît surpris et ses sourcils se dressent pendant un instant, puis son corps se détend et un sourire s'installe sur ses lèvres.
Moi, je ne bouge toujours pas, espérant un miracle, qu'il ne me voit et qu'il ressorte de la pièce comme si de rien n'était. Comme si j'étais invisible - si seulement-. Sauf que pour l'instant il me fixe donc je présume qu'il m'a vus et donc que je suis grillée. Mais hormis sourire il ne fait rien ce qui me prend au dépourvu. Je pensais qu'il serait en colère moi, alors pourquoi il sourit ?
Je me demande un instant si ce ne serait pas une façade et qu'en faites il est très énervé mais encore une fois, il sourit alors je ne pense pas. Donc il ne va pas me frapper ; et c'est une bonne chose.- Alors, la d'moiselle est réveillée ?
Sa voix grave me fait légèrement sursauter en me faisant sortir de mes pensées . C'est à moi qu'il parle ? Évidemment idiote, qui d'autres ?
Je ne sais pas si je dois lui répondre. Est ce que je lui dis bonjour ? Ou je tente une petite blague pour radoucir l'atmosphère ? Puis je me souviens que c'est très probablement de sa faute si je suis là.
Mes sourcils se froncent pour lui adresser un regard noir, et l'envie d'être sarcastique me démange. Sauf que je remarque à ce moment qu'il a l'air foutrement musclé et qu'en plus il est grand (genre 1m80). Avec mon 1m60 je ne fais pas le poids, et il doit me trouver bien ridicule à le regarder comme ça. Je déglutis, mal-a-l'aise, et il s'approche de quelques pas.
Quand il d'avance d'un pas, j'en fais deux en arrière.
Mais très vite, je me retrouve coincée contre le mur tandis qu'il continue d'approcher, me surplombant de plus en plus. Je ne quitte pas ses yeux bleus du regard, le suppliant intérieurement de ne pas me faire de mal. Lorsque nos corps sont à deux doigts d'entrer en contact il s'arrête, et par réflexe je ferme les yeux.
Je me fige, les yeux clos, prête à amortir en éventuel coup, qui heureusement ne vient pas. Je rouvre les yeux et le surprend à observer attentivement chaque centimètre de mon visage. Cette attention me mène à me demander si il me connait. A moi, il ne me dit rien ; mais lui à sa façon de me regarder, c'est comme si il me retrouvait après un long moment et qu'il m'examinait attentivement pour mémoriser chaques traits de mon visage.
Peut-être qu'il est venu m'aider et nous sortir de là ?Cette proximité me permet de le détailler du regard. Ses cheveux noirs sont relevés par du gel, qui, je dois bien l'avouer, donne un assez joli résultat. Un écarteur noir d'au moins 1cm vient orner son lobe droit et je remarque un piercing sa narine droite. C'est un petit anneau en argent semblable au mien.
Le sourire du gars s'élargit, lui révélant des fossettes, tandis que je relève les yeux me demandant pourquoi. Je comprend immédiatement en croisant son regard qui semble dire "Je t'ai vu me mater" et je baisse les yeux, honteuse, les joues en feu. Un léger rire s'échappe de sa poitrine avant qu'il ne s'éloigne de quelques pas comme pour me rendre mon intimité. Cette pensée me ramène brusquement à la réalité. J'ai l'air stupide. Ce gars est probablement mon kidnappeur et moi je suis là à l'observer et à me dire qu'il est plutôt mignon. Quelle idiote. Il faut que j'arrête ça et que je m'enfuis. Mon plan établis tout à l'heure résonne dans ma tête : "S'enfuir, trouver la police et libérer les autres".-Shane ! Appelle-t-il brusquement en me faisant sursauter une nouvelle fois. Je crois que j'ai trouver la tienne. Elle est debout et réveillée.
Le gars se tourne vers moi et sourit de nouveau comme si la situation était drôle. J'ai compris qu'il parlait au gars dans l'autre pièce, mais je ne vois pas en quoi c'est drôle, surtout que je n'ai pas trop compris ce qu'il a dit. Pour le moment, j'essaie juste de calmer mon pauvre coeur qui bat à tout rompre et de ne pas laisser paraître mes émotions. Je ne dois pas lui montrer à quel point j'ai peur.

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N°2304
Mystery / ThrillerUn centre. Des garçons. Des filles. Une fille. Une salle. Des menottes. La peur. Le désespoir. Le commencement. Un garçon. Une cellule. Des voix. La douleur. La culpabilité. La fin. Ils n'ont aucunes idées de ce qui les attendent...