Chapitre 14

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Sursaut. Des voix extérieures me tirent brusquement de mon sommeil, et je me redresse.
Qu'est-ce que c'est ?
Où suis-je ?
Ma mémoire s'éveille lentement et les souvenirs me reviennent tandis que je traverse la pièce du regard.
Ah oui. Je suis ici.
Les voix masculines grondent dans le couloir et le bruit de leurs pas lourds dans les escaliers métalliques me parviennent jusqu'ici. On dirait qu'ils viennent par là.
Je jette un coup d'oeil à ma gauche, mais voyant que Shane dort encore, je devine que je vais devoir me débrouiller seule.

Les pas se rapprochent et je peux maintenant discerner qu'ils sont deux.
La tension monte et il s'arrêtent.
Juste devant notre porte.
Je me fige et je cesse inconsciemment de respirer.
Le silence règne.

Inquiète, j'entreprends de réveiller Shane, mais la porte s'ouvre si violemment qu'elle le fait pour moi. Un cri m'échappe tandis que deux gardes aux uniformes bleus marines pénètrent dans la pièce. Shane se redresse précipitamment mais à peine a-t-il le temps de descendre du lit que le garde de gauche, taillé comme un rugbyman dégaine une tige télescopique. Il l'a déploie d'un coup sec et active un bouton qui la fait grésiller. Je comprends qu'elle est électrisée lorsque Shane recule, les yeux rivés sur cette arme étrange.

J'étais tellement concentrée sur ce curieux taser que je ne vois pas le second garde arrivé sur ma droite et m'attraper par surprise. Celui-ci étouffe immédiatement mon cris en plaquant sa main sur ma bouche, m'empêchant par la même occasion de reprendre mon souffle, et me tire pour m'obliger à sortir du lit.
Dans l'empressement, je manque à plusieurs reprises de trébucher, les pieds pris dans la couverture. Aussitôt surprise par la fraîcheur extérieure de l'air ambiant, j'arrive tout de même à baisser assez la tête pour me rendre compte que je ne suis vêtue que de ma culotte et de mon t-shirt orange m'arrivant au dessus du nombril.

-Attendez ! S'écrit Shane. Laissez-la au moins s'habiller !

-Ferme ta gueule, gronde le garde en lui collant son poing dans la figure.

Je pousse un cri étouffé par la main du garde lorsque je vois la tête de Shane effectuer un tour à 90°.

-Non ! Je cris de toutes mes forces malgré la main du garde sur ma bouche.

Le rugbyman le redresse violemment, et le plaque contre le mur, sa main gauche le tenant par les cheveux.

-Si t'essais quoique ce soit, je te fous mon taser dans le bide, menace-t-il en le plaçant juste devant son estomac.

-Arrête de bouger, s'il te plaît, marmonne le garde qui se malmène à me maîtriser. S'il te plaît, je...

Mobilisant toutes les quelques connaissances que j'ai dans l'art de la bagarre, je jette d'un coup sec ma tête en arrière, lui frappant violemment le front, et projette mon pied en arrière pour le repousser et atteindre son entre-jambe.
Un greignement pitoyable sort d'entre ses lèvres lorsque j'atteind ma cible, et ses mains me relâchent pour se plaquer douloureusement sur ses parties génitales. Alerté par ses cris, le rugbyman se retourne en fronçant les sourcils.

-Putain mais t'es même pas foutu capable de tenir une fille, peste-t-il.

Profitant du fait qu'il soit plié en eux, je m'élance sans réfléchir à la rescousse de Shane. Je prends mon élan pour lui sauter dessus et atterrir sur son dos, mais avant même de l'atteindre, cette armoire à glace m'assène un coups de coude phénoménale dans le nez, me mettant K.O. Je m'effondre au sol, sonnée par la violence du choc, tandis qu'un filet de sang dégouline de mes narines.

-Hannah ! Hannah !!

Les cris de Shane semblent venir de loin. Ils résonnent dans ma tête en boucle comme un disque vinyle qui aurait sauté.
Un choc fait trembler le sol, et je vois bientôt le sale visage du rugbyman entrer dans mon champs de vision alors que je m'efforce encore de retrouver mon souffle.
Il m'attraper sans ménagement par le t-shirt, se foutant du fait que mes tétons soient à deux doigts de pointer le bout de leurs nez, et me hisse sur son épaule, comme un vulgaire sac à patate.
L'autre garde bien plus petit et maigre que le rugbyman se relève enfin pour se mettre à notre suite.

N°2304Où les histoires vivent. Découvrez maintenant