Chapitre 15

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/!\ Caractères, crues, grossiers et violents qui peuvent choquer. Déconseillé aux plus jeunes et aux âmes sensibles /!\

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-Tu bouges pas.

La main de Logan quitte mon bras et Brutus fait demi-tour.

-Attendez ! Vous allez où ?Je m'inquiète en les voyant me laisser dans cet endroit sinistre.

-Tu restes ici, répète Logan d'un ton sec qui ne me donne pas d'autres choix.

Il m'adresse un regard sévère, sourcils froncés et lèvres serrées avant de se retourner et de suivre Brutus jusqu'à l'escalier en colimaçon, tandis que je me dandine d'un pied sur l'autre, partagée entre l'envie de lui désobéir et de les suivre, ou d'obéir pour éviter les problèmes. Seulement, je ne suis vraiment pas rassurée à l'idée de devoir rester seule dans ce sous-sol glauque.
Je me risque à les appeler de nouveau.

-Attendez !

Je tends l'oreille, mais seul leurs pas gravissant les marches en béton de l'escalier résonnent.
Et si quelqu'un allait venir pour me faire du mal ? Je déglutis en observant d'un oeil anxieux les alentours. Personne. Pour l'instant.
Et si Nash revenait ?

-Logan !! Brutus !! Revenez !!!

Mais ils doivent déjà être loin.
Traversée d'une vague de panique, j'entreprends de me lancer à leur poursuite, mais à peine arrivée au pied de l'escalier, son obscurité me décourage nettement. Je frissonne, évaluant lequel entre cet escalier et ce couloir est le plus effrayant, et, en entendant quelques bruits qui ne me paraissent pas normal, je préfère faire demi-tour et revenir devant la porte délabrée -et pas moins rassurante.
Mon coeur semble résonner dans ma tête, et je me prends la tête entre les mains pour essayer de me calmer, m'adossant au parois humides.
Ils faut que je reste calme. Il ne faut pas que je panique parce que sinon je vais faire n'importe quoi. Il faut que je me calme.
Mais tu vas quand même pas rester ici à poireauter devant devant cette porte quand même ?Me souffle ma conscience.
Non effectivement, il faut que je fasse quelque chose. Logan et Brutus avaient air d'attendre quelque chose de cette porte. Brutus a même toquer une fois ; mais personne n'a répondu.
Je déglutis nerveusement une seconde fois, inspectant d'un oeil méfiant la porte endommagée.
Je me demande ce qu'il doit bien y avoir de l'autre côté. Un pièce ? Une nouvelle cellule ? Une sortie ? Non, la sortie serait trop belle pour être vrai. A mon avis, ça ne doit augurer rien de bon. D'autant plus que Shane avait l'air contre le fait qu'on y emmène.
En l'examinant minutieusement depuis ma place, je remarque un trou à hauteur de vue qui semble assez gros pour qu'on puisse voir de l'autre côté.
D'un geste fluide et silencieusement, je me redresse sur mes pieds et rapproche mon visage. Ma respiration se coupe pour ne faire aucun bruit, et mes mains prennent appuis sur cette porte aux allures fragiles.

Je ne vois pas grand chose, mais je suis sûre qu'il y'a de la lumière de l'autre côté. Un faible faisceau éclaire  et me suffit à distinguer qu'il doit s'agir d'une grande pièce.
La porte s'ouvre brusquement, alors que j'étais beaucoup trop concentrée pour m'y attendre , et je manque de tomber en avant. Mes mains se raccrochent à ce qu'elles trouvent, et lorsque je remarque qu'il s'agit d'un torse ferme habillé d'un sweat noir, je recule immédiatement de quelques pas.

-Pardon je..

Le son de ma voix meurt dans ma gorge, trop surprise pour continuer. Son regard d'un bleu glacé m'hypnotise et ma bouche s'assèche. Je ne sais plus quoi dire. Je ne sais plus quoi penser. Seul son regard compte.
Ses yeux posés sur moi me toisent de haut, dénués d'expression, et ses lèvres aspirent le doux poison que lui insuffle la cigarette fumante entre ses lèvres. Il inspire une fois, puis recrache la fumée au dessus de lui, coincant sa ciragette entre ses doigts.
Ses yeux me déshabille du regard de haut en bas, et je me dandine d'un pied sur l'autre mal-à-l'aise.
C'est la première fois depuis longtemps que je suis déstabilisée par le physique de quelqu'un. Non pas parce qu'il est beau -bien qu'il le soit quand même, mais parce-que ses yeux clairs perçants semblent pouvoir lire à travers moi. Je me sens soudain toute petite face à lui, et je perds absolument toute mon assurance.
Le bout de sa clope rougie lorsqu'il tire un coup, et il incline légèrement la tête en arrière pour expirer sa fumée par le nez, sans pour autant me quitter des yeux.

N°2304Où les histoires vivent. Découvrez maintenant