Chapitre 42

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Je ferme les yeux.
J'attends ; je compte jusqu'à trois.

1.

2.

3.

Je souffle.
Je compte jusqu'à dix.

Je me sens si mal. Et ça ne passe pas.
Combien de temps cela va-t-il encore duré ?

Ça me fait mal. Ça me détruit.

J'ai besoin d'explications, et je suis fatiguée de devoir faire semblant.
Je voudrais tellement que tout ça soit faux. Que toutes ces filles n'existent pas et n'aient jamais existé.

Mais ça n'est pas le cas.

Ces tromperies et ces filles existent bel et bien ; et pour me le confirmer, je n'ai qu'à me souvenir de Maverick embrassant cette fille, l'autre soir.

Mon coeur saigne.

J'ai si mal. Je ne sais plus quoi faire.
Ryann m'avait prévenu ; je ne l'ai pas écouté.

Je devrais le quitter -bien sur que je le devrais.

Seulement, je ne peux pas.
Je ne peux pas me passer de lui.
Maverick est exactement comme une drogue : dangereux et nocif, mais pourtant si délicieusement attirant. Et lorsque l'on y goûte ; c'est déjà trop tard. On ne peut plus s'en passer.
On y pense sans arrêt, et même si on est conscient qu'elle nous détruit, c'est comme si elle produisait sur nous l'effet inverse.

Je l'aime.
Je le déteste.

Comme par hasard, quelqu'un toque à la porte.
À croire que je pense si fort à lui qu'il peut m'entendre.
Je serre les bras autour de moi en priant pour qu'il n'entre pas.
Mais au dessus du bruit de l'eau, j'entends la porte s'ouvrir puis se refermer.
Sa silhouette sombre pénètre dans la salle de bain, et derrière la buée qui couvre la vitre de protection, je le vois se déplacer dans la chaleur humide et étouffante de la pièce. Je le reagrde se déshabiller silencieusement tandis que ma gorge se noue. Il s'avance, et lorsqu'il me sourit, j suis partagée entre une envie de pleurer ou de me jetter dans ses bras.

Pourquoi ne peut-il pas voir mon mal-être ?
Pourquoi ne peut-il pas lire en moi comme je lis en lui ? Quand il se sent mal, moi, je le remarque immédiatement.

Et pourquoi est-ce que je n'arrive tout simplement pas à lui parler ? À le lui dire ?

Maverick entre dans la douche et j'avance d'un pas pour garder nos distances.
Je regarde droit devant moi, le regard fixé sur une goute qui glisse le long du carrelage blanc pour tâcher de penser à autre chose que le noeud qui m'obstrue la gorge, et qui me ferait couiner si je parlais.
L'homme que j'aime se glisse dans mon dos en collant son corps contre le mien et dépose un petit baiser sur mon épaule.

-Ça va ? Me demande-t-il en posant ses mains sur ma taille pour me garder contre lui.

Non.
J'hoche la tête.
Maverick sourit et embrasse ma tempe, avant de déposer une série de petits baisers le long de mon cou. Il m'enlace et m'attire à lui de ses bras finement musclés, et la chaleur de son corps me fait frémir malgré moi.

Pourquoi est-ce que je n'arrive pas à le repousser ? Je n'en ai même pas envie.
Mais parce que je l'aime.
Parce que même si je me meurs à petit feu, je ne pourrai jamais lui dire non.
Maverick est ma drogue. Je ne peux pas refuser ma dose.

×~×~×

- ...et donc c'est pour ça que...

-Qui est-elle ?

Maverick sursaute puis me dévisage.
Ça y'est, je l'ai dit.
Cela fait déjà quelques minutes qu'il parle mais que je ne l'écoute plus, trop distraire par la scène de sa dernière tromperie qui se rejoue dans ma tête.

N°2304Où les histoires vivent. Découvrez maintenant