N°2304

Chapitre 39

Un bruit surgit de nul part et brise brusquement le silence et mon sommeil.
Je me redresse d'un coup, poings levés, prêt à en découdre s'il le faut bien que je sois toujours à moitié endormi. J'ai peut-être la tête plein de coton  mais ça ne m'empêchera certainement pas de frapper si un quelqu'un est là.

La lumière qui filtre sous la porte me permet de distinguer la chambre, les meubles et le bordel qui y règne.
La pièce est silencieuse.
Étrangement silencieuse.
Je ne vois personne, mais c'est bien loin de me détendre. Je suis sûr d'avoir entendu un bruit, cela ressemblait à du verre que l'on déplace au sol.

Je plisse les yeux en observant la chambre minutieusement et soudain, mes yeux discernent une silhouette accroupie au sol, près de la table de chevet.

Tous mes muscles se tendent et j'arrête inconsciemment de respirer.

Je n'arrive pas à voir de qui il s'agit mais son mutisme et son immobilité me rendent anxieux. Je n'arrive même pas à deviner si la silhouette est face ou dos à moi.

Les secondes s'étirent et le sang pulse fort dans mes tempes. Mes yeux sont rivés sur l'intrus et plus rien autour n'existe.

Brusquement, en me faisant sursauter, il se relève et se tourne face à moi. Je déglutis alors que je sens une vague d'adrénaline traverser mon corps, tandis qu'il fait quelques pas vers moi.

S'il fait un pas de plus jusqu'à moi, je me lève et je le cogne.

Je jette un bref coup d'oeil sous la porte pour vérifier qu'il n'y ai aucunes ombres m'indiquant qu'il n'est pas venu seul.

Grossière erreur.

Cette seconde d'inattention suffit à l'intrus pour avoir le dessus, puisqu'il en profite pour se jetter sur moi pour me chevaucher.
Bien que surpris, mes réflexes sont rapides et je l'attrape immédiatement à la gorge en exerçant une pression avec mon pouce contre sa pomme d'Adam pour l'immobiliser. Surpris, l'intrus pousse un cri étranglé et enroule précipitamment ses doigts autour de mon poignet pour essayer de me faire lâcher prise.
Mais rien n'y fait.

Je ne lâcherai pas. Il est venu m'emmener mais je ne me laisserai pas faire.

Je vais lui faire exploser la gorge.

Petit à petit, la pression augmente et l'intrus s'affole. Ses mains me griffent le visage mais je les repousse de mon autre main.

Et puis, il attrape ma main pour la porter sur sa poitrine.

La surprise me fait relâcher un peu de pression et ma soudaine colère s'envole.
Son torse à beaucoup de relief. Beaucoup trop de relief pour être de simples pectoraux masculins.
Troublé, je relâche carrément sa gorge et recule pour essayer de mieux voir son visage, mais lorsque ma main quitte sa poitrine, l'intrus féminin me retiens.
Je reste méfiant et dubitatif pendant de looongues secondes, croyant que cette fille s'est probablement trompée de chambre, et puis soudain, je comprends.
Ma bouche s'ouvre et j'hausse les sourcils, surpris par cette éventuelle hypothèse.

-Ha-Hannah ?je murmure hésitant.

Qui d'autres ? Quand elle m'a redésinfecter le dos tout à l'heure, elle m'a dit qu'elle partait mais qu'elle allait revenir.
En même temps, ça me paraît bizarre qu'elle soit aussi avenante avec moi tout d'un coup.
Mais après tout, nous nous sommes embrassés tout à l'heure. Peut-être veut-elle recommencer.

Je déglutis, légèrement nerveux, et attend qu'elle réagisse la première.
Je m'adapterais en fonction de ce qu'elle fait.

Quelques secondes s'écoulent, puis finalement, elle se penche en avant pour m'embrasser délicatement. Juste un petit bisous, comme pour tâter le terrain.