Chapitre 59

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PDV Hannah





BOUM. BOUM. BOUM. BOUM. Le sang pulse dans ma tête. 

Ma tête est si lourde...

J'ai l'impression qu'un marteau-piqueur tape inlassablement contre mon lobe frontal, si bien qu'une terrible migraine me barre le front.

Je plisse les paupières en gémissant de douleur en veillant cependant à ne pas bouger.

Si je bouge, le monde se mets à tourner et j'ai l'impression que je suis en train de tomber.

J'ai tellement mal au crâne... Serait-ce possible que je me sois blessée ? Je ne me souviens de rien ; même pas des dernières choses que j'ai faite avant de m'endormir.

Je reste plusieurs minutes allongée les yeux fermés à prier pour que ma migraine se calme.

Je me sens si faible... Je cherche Shane à tâtons à coté de moi mais mes membres ne suivent pas le mouvement.

Ma bouche est pâteuse et j'ai un drôle de goût dans la bouche qui me donne envie de vomir. Comme du sang. Merde, je crois que je me suis coupée la lèvre.

Puis finalement, un flash me revient .

Quelqu'un m'a poussé.

La vérité me frappe de plein fouet et l'horreur me prend. J'ouvre les yeux, mais les referme quasiment instantanément. Ma tête tourne atrocement et la forte luminosité m'agresse les rétines. 

Quand je rouvre les yeux, mon cœur s'arrête.

Le garçon beau à damner qui m'a Marqué est assis face à moi, son regard d'un bleu glacial posé sur moi.

Assis à califourchon sur une chaise en bois, l'incarnation même du mal, aussi douloureusement belle soit-elle, m'observe un silence, un petit sourire aux lèvres.

-Salut, souffle-t-il tout bas, de cette voix rauque que j'avais espéré ne plus jamais entendre.

La panique m'envahit en moins de quelques secondes. Je voudrais crier mais ma voix meurt dans ma gorge en un  gémissement pathétique qui élargit le sourire du garçon. Je tire sur mes liens, les yeux écarquillés, la bouche ouverte en une expression abominable de pure épouvante et le garçon bascule la tête en arrière. Son sourire ravi dévoile une rangée de dents d'un blanc éclatants, mais surtout, des canines pointus sur lesquelles il passe une langue qui me paraît bien acérée. 

-J'en déduis que tu te souviens de moi, ma belle, ricane-t-il en se levant, satisfait de l'effet qu'il a sur moi.

Ma seule et unique pensée actuelle : merde.
Merde, merde, merde, merde et re-merde. Je suis dans la merde ; et jusqu'au cou. Jusqu'au front même. Si je n'arrive pas à me sortir de là, je vais très probablement m'y noyer.

-J'ai appris très récemment que nous nous étions déjà rencontré, fait-il en se tournant vers moi.

Alors a-t-il oublié notre première rencontre, lorsqu'il m'a Marqué ? Moi, je ne m'en souviens que trop bien et je ne suis pas prête de l'oublier.

Sauf si mon imagination me joue des tours, je crois qu'une goutte de sueur dévale de mon front.

-Je suis désolé de ne pas m'être présenté plus tôt ; je ne savais pas qui tu étais.

Et qui suis-je ? Qui suis-je ou qu'ai-je fait pour réatterir ici ?

Le garçon est dos à moi, face à une petite table branlante appuyée contre le mur. Il y a plusieurs objets dont une caisse en bois posées dessus, mais je suis trop loin pour pouvoir les identifier clairement. Il manipule quelque chose entre ses mains et le silence me rend nerveuse.

N°2304Où les histoires vivent. Découvrez maintenant