Burning Desire {Zayn Malik}

16. Une drogue comme toi

Allanah

C'est ridicule. Je veux dire : qui s'enfuit se cacher dans les toilettes pour éviter son petit ami ? Qui ?

- Ridicule, je me répète en enfonçant ma tête dans mes mains.

Je ne suis pas du genre à fuir les confrontations, cependant ma réaction spontanée me pousse à me demander où est la vraie moi. Je me suis précipitée vers les toilettes comme si j'y ai vu à l'intérieur un Jésus tombé du ciel, me tendant la main.

Je me rappelle avoir vu le métis se diriger vers nous tandis que Niall posait quelques billets sur la table en se levant. Je me rappelle de cette impression d'oppression, de sentir le piège se refermer sur moi, l'étau se resserrer. Comme si on me mettait au pied du mur alors que je n'étais pas prête.

Et c'est ce qu'ils ont fait. Encore une fois, j'ai « fait confiance » à Niall et il m'a eu. Moi qui m'était promis de ne plus jamais laisser ça m'arriver. Quand je pense qu'une seconde, j'ai cru que nous pouvions réellement être de bons amis. C'est horrible. J'ai l'impression de me retrouver à cette époque où il me livrait sans scrupules au son grand méchant loup – qui s'avère être son frère de cœur.

Je ne suis pas prête. Ça fait deux jours que nous ne nous sommes pas parlés. Je ne sais pas quoi lui dire, comment ordonner mes pensées pour qu'elles puissent former des phrases sensés et cohérentes. Et surtout, j'ai peur d'écouter ce qu'il veut me dire. Je crois que j'en ai eu assez pour mon compte aujourd'hui. Avec les rumeurs, les messes-basses, ce prétentieux de Jackson et puis.. cette femme. Je refuse de ressentir d'autres émotions, je voudrais simplement être anesthésié quelques heures et ne plus rien ressentir. Ne percevoir aucun stimuli extérieurs. Rien.

C'est cette pensée qui m'oblige à rester figé, assise sur la cuvette du WC. Je ne veux plus rien ressentir.

- Allanah..

Non, je place mes deux mains sur mes oreilles, refusant d'écouter. A cet instant précis, je ne veux plus être un sujet percevant. Je ne veux plus l'entendre parce que le son de sa voix provoque en moi une multitude de sentiments. Non seulement elle m'a terriblement manqué, mais en plus le ton qu'il a employé me donne qu'une seule envie : ouvrir cette fichue porte et me planquer à l'abri dans ses bras. Mais le serais-je réellement ?

- Il faut bien qu'on en parle.

Son soupir me parvient très distinctement et je sais qu'il est juste là, derrière la porte, à quelques centimètres de moi. Mon regard se pose sur le bout de ses fameuses bottes en cuir et lacées qu'il adore porter et je me mords la lèvre pour ne pas me remémorer toutes ces fois où je les ai essayé pour lui faire plaisir.

- Je ne partirais pas tant qu'on aura pas parler, tu le sais ça ? (il soupire encore une fois en voyant que je ne réponds rien) et s'il faut que je reste là des heures et qu'on finisse par venir me sortir d'ici en m'accusant d'être un pervers se glissant dans les toilettes des femmes, eh bien, soit. J'attendrais pour toi. Toujours.

Je bascule ma tête en arrière en inspirant profondément puis lâche :

- Que veux-tu ?
- Tu sais ce que je veux, chaton. Je veux la fille derrière cette porte.

Je secoue la tête, à la fois touchée et peinée.

- En es-tu réellement sûr ?
- Je n'en ai jamais douté. Je t'ai toujours voulu, depuis que nos regards se sont croisés dans ce couloir miteux.
- Et pourtant aujourd'hui tu doutes de moi, ne puis-je m'empêcher de laisser tomber.

Il souffle encore une fois et je l'imagine, le front appuyé contre la porte, aussi désespéré que moi.

- Je regrette de t'avoir dit toutes ces choses. J'étais énervé, défoncé. La colère parlait pour moi.
- Tu ne peux pas regretté d'avoir dit ce que tu pensais réellement Zayn. Je suppose que ce que tu veux réellement dire c'est que tu regrettes de ne pas me l'avoir caché plus longtemps. Ce n'était pas de la colère. Tu ne peux pas me sortir ces pré-textes, pas quand j'ai lu toute cette sincérité dans ton regard.
- Al'..
- Je ne t'en veux pas. C'est en partie de ma faute. Et ça pourrait être marrant hein ? Que jusque là, je pensais que tout allait bien entre nous, que nous nous faisions confiance à 100 % et que je fasse un petit faux pas qui révèle des craintes et des problèmes cachés dans l'ombre. Je l'ai vu dans tes yeux, je répète encore une fois, encore marqué par le regard qu'il m'a lancé. Tu y croyais comme les autres. Pendant une seconde, tu y as pensé, tu y as cru. « Allanah la traînée, dois-je lui faire confiance ? »
- Allanah, ouvre cette porte, exige-t-il sur un ton sérieux et dur mais je ne fais rien.
- « Elle a trompé Liam, elle le refera sans hésitation » et vous avez peut-être raison, je pousse un rire jaune dénué de joie. Si ça se trouve c'est ce qui va se passer. Je doute moi-même de moi. Peut-être que si tu n'étais pas intervenu vendredi, ça se serait produit. Si ça se trouve, être une salope c'est dans mes gênes. Je serais genre pourri jusqu'à la moelle et je finirais prostitué dans un vieux bar, incapable d'aimer et d'être aimé, incapable de faire confiance et d'être une personne digne de confiance. Comme ma mère m'a faite.