Burning Desire {Zayn Malik}

1. Nouveau depart chez les Styles

Allanah

Neuf ans traînée de familles d'accueil en familles d'accueil. 14 familles s'affichent à mon compteur. Aujourd'hui, j'ai décidé que ce sera la dernière, j'ai décidé de me tenir bien et d'éviter les ennuis. Je baisse les yeux sur le vieux papier froissé qui se trouve entre mes mains et lis rapidement la liste que j'ai fait alors qu'on me trimbalait dans ce quartier de riches :

✗ Pas de drogues. ✗ Pas de cigarettes. ✗ Pas de bagarres. ✗ Pas de tentatives de suicides. ✗ Pas d'essais d'expérience sur mes éventuels frères et/ou soeurs. ✗ Pas d'arrestation par les flics. ✗ Pas de gangs. ✗ Pas de fugues.

✗ PAS DE MAUVAIS GARÇONS

Je glisse la feuille dans la poche arrière de mon jean usé et agrippe ma seule et unique valise afin de la tirer vers l'énorme portail qui cache cette immense maison dans laquelle je vais désormais habiter. Une nouvelle famille... Pour la quinzième fois. Une nouvelle vie. Une nouvelle école... en espérant que quand j'y poserais les pieds on ne m'abordera pas pour me dire " Hey, pourquoi tu arrives comme ça au milieu de l'année ? ".

Oh numéro 15. Famille 15. Vie 15. Suis-je tombé sur la bonne famille cette fois ? Dois-je me réjouir ? Non car après quatorze rejets, on ne peut s'empêcher de se dire que ça continuera comme ça.

J'avance vers la barrière de luxe et lis les inscriptions qui y sont magnifiquement bien gravées : Bienvenue chez les Styles.

- Oh putain, ce sont des bourges, lâché-je comme confirmation.

Bourges égalent bonnes manières et c'est quelque chose que je n'ai jamais acquis. J'ai toujours été désobéissante et rebelle d'où le fait que quatorze familles n'ont pas voulu de moi après un certain temps de cohabitation. Je ne voulais pas vraiment venir à celle-ci au début mais c'est soit ça, soit la maison de redressement et j'ai décidé d'essayer d'être vivable et de tout oublier. Mon passé, mes erreurs, mes vies d'avant. Tout.

Aujourd'hui je ne suis plus Allanah Pride Johnson la fille avec pleins de problèmes, la fille n'écoutant rien, la drogué et la bagarreuse, la dépressive, la suicidaire, la fille en deuil. Non je suis Allanah Pride Johnson, la nouvelle, la elle-même !

Encouragée par ces pensées, je soupire et appuie sur le bouton de l'interphone à côté de la clôture de luxe. Après quelques secondes à attendre, une voix féminine se fait entendre de l'appareil.

- Oui, c'est pourquoi ?

Je reconnais la voix de Anne, ma nouvelle tutrice qui avait insisté pour venir me chercher mais Kate - mon adorable assistante sociale, s'était proposé pour me déposer à bon port histoire de me rappeler sur tout le chemin ce qui adviendrait de moi si je foirais encore « cette chance ».

- C'est Allanah, fais-je en me rapprochant de l'interphone. Je.. fais quoi ?
- Oh Allanah, nous t'attentions ! J'envoie Harry te chercher. Attends deux minutes, ma chérie.
- Harry? Je répète, légèrement perdue.

Trop tard, elle a déjà raccroché. Je croyais que son gosse s'appelait Arnold ? Je joue nerveusement avec mes doigts. C'est la première famille dans laquelle je vais faire des efforts et j'ai peur de ne pas y arriver, d'autant plus qu'en regardant mes " antécédents " on se fait vite un avis sur moi. Madame Styles connait sans doute tout ce dans quoi j'ai déjà trempé alors pourquoi m'a-t-elle pris à sa charge ?

Ça ne peut pas être parce qu'elle n'a pas d'enfants... Elle m'a beaucoup parlé d'Arnold - ou d'Harry plutôt, - que je n'ai en passant pas encore vu - et elle ne m'a pas dit qu'il était perturbant ou délinquant.

Mes pensées se coupent quand je vois, à travers la barrière, un grand garçon d'environ mon âge ou même plus âgé sortir de nulle part et venir vers moi. Il ouvre la barrière à l'aide d'une petite clé puis lève les yeux vers moi.

- On se rencontre enfin, me dit-il, un beau sourire aux lèvres.
- Ouais, fais-je juste.
- Moi c'est Harry.
- Et moi-...
- Allanah, me coupe-t-il. Ravie de te rencontrer.
- Moi aussi.

Il prend ma valise et me prie de le suivre à l'intérieur. Alors que je m'exécute, j'en profite pour l'admirer. Il est beau ; De superbes boucles brunes et de magnifiques yeux verts. Il porte un tee-shirt blanc dont les manches sont retroussées et un jean moulant.

Nous passons la porte d'entrée en bois et entrons dans un hall avec des escaliers de part et d'autre. Au pied de ceux-ci se trouve Anne, un grand sourire aux lèvres.

J'ai juste l'impression de rêver, d'ailleurs je suis restée planter sur le seuil de la porte. Jamais, je n'ai vu une maison aussi grande, enfin jamais je n'ai été accueilli comme ça, j'ai l'impression d'être dans un putain de conte de fées.

Anne s'approche de moi et tend la main.

- Bienvenue chez toi Allanah, me sourit-elle.

Non, c'est officiel. Je rêve.

Je regarde autour de moi, admirant tout ceci puis secoue la tête.

- Je crois que je ne vais pas être à la hauteur de ce que vous attendez de moi, ne puis-je m'empêcher de dire.
- C'est là que tu as faux, nous n'attendons rien de toi. Nous voulons juste que tu sois heureuse.

Je dévisage tour à tour Harry et Anne qui affichent un grand sourire.

Heureuse ? J'ai toujours voulu l'être et entendre ces gens vouloir mon bonheur me gonfle le cœur. Je crois que cette quinzième vie s'annonce bien, je crois que Dieu ne m'a pas oublié comme je l'ai toujours cru, je crois que c'est enfin mon moment de briller et d'être moi-même.

Je ne peux m'empêcher de verser des larmes contre moi-même et aussitôt des bras viennent me serrer. Cette chaleur, ça fait tellement longtemps que j'y ai pas eu droit. Cette bienfaisance à mon égard, jamais mes multiples familles ne me l'ont fait ressentir. Et avec eux ces Styles, en juste quelques secondes je me suis sentie bien alors que je ne les connais même pas encore.

J'ai pleuré parce malgré mes 17 ans, malgré tout ce que j'ai fait, à l'intérieur je suis encore une gamine. Une gamine abandonnée par les siens et dont tant d'autres n'ont pas voulu se coltiner, une gamine en manque d'affection et dont un bon câlin suffit à émouvoir.

Si seulement vous saviez ce que ça fait de savoir que ces personnes à qui vous teniez n'ont pas voulu de vous, qu'ils vous ont déposé devant cet orphelinat en disant qu'ils reviendraient... ce que ça fait d'attendre jour après jour, minute après minute, seconde après seconde, ces gens que vous aimez le plus au monde et voir qu'ils n'arrivent pas... Qu'ils n'arriveront jamais... Prendre conscience de ça. . Se savoir non-voulu de ceux qui vous ont crée pour une raison que vous ignorerez à jamais.

Abandonné. Seule au monde.

- Merci, murmuré-je.

A cet instant même, c'est le contraire. Je me sens si bien. Je donnerais tout pour rester parmi eux : Les Styles.