Burning Desire {Zayn Malik}

17. De toutes tes forces

Allanah
Il a remis ça.

Le salon est sans dessus-dessous. Deux boites de Pizza par terre, deux bouteilles de Jack Daniel au pied du canapé, des mégots de cigarettes et joints partout sur le sol ainsi que des cendres. Cependant c'est sur l'énorme masse affalé dans le fauteuil que mon regard se fixe. Les seules choses qui dépassent de la couette dans laquelle il est emmitouflé sont ses cheveux de jais.

C'est pas possible, je me répète.

J'avance rapidement et soulève la couverture afin de m'assurer qu'il n'est pas plongé dans un coma éthylique, ce qui serait tout à fait normal vu toutes les substances qu'il a ingéré.

- Zayn, je l'appelle en le secouant doucement.
- Mmm.

Il est en vie, c'est déjà ça. Je décide de le laisser se reposer et me redresse en regardant désespérément autour de moi. Impossible d'avoir les idées claires avec cette vision d'horreur et ses odeurs qui donnent la migraine. J'entreprends alors de faire un peu le ménage et ça me prend bien une trois-quarts d'heure pour que la pièce retrouve son aspect habituel. Satisfaite du résultat, je souris et m'autorise à me mettre à l'aise, consciente qu'une discussion s'impose au réveil du métis. Je me déchausse et avant de déposer mon bomber sur le porte manteau dans le petit hall, je tire mon portable de la poche et envoie un message à Wal' afin de la rassurer.

Alors que je replace mon cellulaire à sa place initiale, des pas lourds provenant du salon me préviennent que Zayn s'est réveillé. Une seconde, j'envisage d'attraper mes affaires et partir, comme si je ne suis  jamais venu et que le nettoyage est dû à l'intervention magique de Mr Propre, mais je me ravise car fuir ne sert à rien.

Cette réalité me permet de prendre mon courage à deux mains et me diriger vers la pièce principale, en ignorant la raideur de mon corps.

- Allanah, s'étonne-t-il quand j'apparais dans son champs de vision.

Il est debout à côté de l'îlot du côté de la cuisine américaine, un verre d'eau dans la main. Ses cheveux sont en désordre et ce n'est que maintenant que je remarque sa nouvelle coupe. Il les a rasé sur les côtés et a conservé leur longueur sur le dessus. Cette nouvelle coiffure ainsi que ce simple caleçon avec l'intitulé « Hotter than Hell » dans lequel il aime se pavaner et qu'il porte actuellement m'oblige à inspirer profondément pour ne pas succomber à son légendaire sex-appeal.

Pourquoi est-il toujours sexy ? Me demandé-je, lui en voulant de n'avoir rien à faire pour provoquer de fortes émotions chez la gente féminine.

- Waliyha s'inquiétait pour toi, j'ajoute maladroitement, comme pour justifier ma présence chez lui.

Il soupire et pose son verre sur le comptoir.

- Pas toi ? Demande-t-il et je respire profondément.
- Je ne peux pas répondre à ça.
- Si tu peux, insiste-t-il en fronçant les sourcils. Tout ça c'est absurde ! Regarde-nous ! Pourquoi nous infligeons-nous tout ce mal alors que nous sommes ensemble ?

Nous nous fixons et je sais qu'il a raison: c'est absurde, mais quelque chose me bloque à l'intérieur. Ses paroles tournent en boucle.

- Il faut qu'on trouve une solution.
- J'en ai une, mais tu t'évertues à la refuser, comme si tu ne voulais plus qu'on soit ensemble.
- C'est faux, je réponds aussitôt en faisant automatiquement un pas vers lui. Je veux qu'on reste ensemble mais je ne veux pas faire comme si de rien était.

Il serre la mâchoire et je vois bien qu'il prend sur lui encore une fois pour ne pas éclater. Ses yeux injectés m'observent attentivement.

- Tu ne te rappelles même pas de ce qui s'est passé cette nuit-là, lâche-t-il en secouant la tête. Imagine que je ne serais pas venu. Imagine une seconde que je ne serais pas venu, putain. Ces mecs attendaient juste que tu sois soûle pour abuser de toi. Alors tu ne peux pas m'en vouloir de ne pas avoir fermer un œil ce soir-là et t'avoir ensuite balancé ces choses à la figure parce que j'étais une boule de nerf qui s'interrogeait à propos de nous. Tu n'as pas le droit de nous faire endurer tout ça alors que c'est toi qui a provoqué toute cette merde. Tu m'as menti. Tu l'oublies ça ? Ce n'est pas un problème ? Tu ne peux pas, répète-t-il en abattant son poing sur le plan de travail, me faisant sursauter. Tu ne peux pas m'en vouloir de t'avoir dit la vérité quand toi, tu m'as menti. Tu as retourné la situation, Allanah, alors s'il y a bien quelqu'un qui devrait en vouloir à l'autre, c'est bien moi.