Storm |k.s|

2 • Le poids du manque

Alors que j'entends la musique s'échapper à travers la porte de l'appartement d'un des gars, je me rends compte que j'ai le sourire aux lèvres. Décidément, une semaine c'est bien trop long...
Je rentre sans frapper, comme à notre habitude, on fait comme chez nous peu importe chez lequel d'entre nous on se trouve.

A peine ai-je mis un pied dans l'appartement que tous les regards se tournent vers moi. Je n'ai même pas le temps de réagir que je sens ma tête se plaquer contre un torse fin et des bras s'enrouler autour de moi.

- Putain j'ai cru ne jamais te revoir Charlotte.

- Abuse pas Sneaz, ça ne fait qu'une semaine qu'on ne s'est pas vus. Et serre moi pas si fort, tu m'étouffes là!

Évidemment, je me garde bien de lui dire que ma semaine à moi m'a paru être une éternité sans les voir.

- Ouais vas-y Mo lâche-la gros relou, c'est mon tour maintenant.

Je relève un peu la tête et regarde par dessus l'épaule de Mo pour apercevoir Framal planté devant nous, attendant impatiemment son tour.

- Ferme-là Fram, c'est toi le relou là à gâcher mes retrouvailles avec ma hlel. Premier arrivé, premier servi, je te l'ai déjà dit.

- Recommence pas avec ça, la vérité tu me vener avec ta réplique toute pétée là wesh. Aller passe la moi je t'ai dit, de toute façon elle ose pas le dire mais c'est moi son préféré.

- Wow calmez-vous les gars, je suis là je vous rappelle, et je suis pas votre jouet bande de gamins... Vous me fatiguez déjà, une semaine c'est décidément pas assez.

Je soupire de manière théâtrale pour me rendre un peu plus crédible, alors qu'en vérité je ne pourrais être plus heureuse de les entendre se chamailler pour savoir qui aura le meilleur câlin... Qu'ils m'avaient manqué ceux-là.

Mo me lâche enfin, non sans lancer un regard noir à Fram' après que celui-ci ai répliqué "t'es mon jouet poupée" suivi d'un clin d'œil.
Je lève les yeux au ciel avant d'enfin me réfugier dans les bras de mon deuxième acolyte.

- Ahhh, ça change du corps de lâche du Sneaz...

Framal explose de rire avec moi tandis que Mo se retourne subitement, une main sur le coeur et un air outré sur le visage.

- Vas-y même pas je réponds, bande de rageux là.

Il retourne dans le salon tout en marmonnant quelque chose comme "ils savent même plus reconnaître la vraie beauté maintenant".
J'échange un dernier regard complice avec Fram', nous retenant de rire une fois de plus pour ne pas trop blesser l'ego de Sneaz, puis il passe son bras autour de mes épaules avant de m'embrasser la tempe et de m'emmener vers le salon.
Nous n'avons pas besoin de plus que ces gestes et ces échanges complices pour nous comprendre. Entre nous tout passe dans un regard, et pas besoin de paroles pour comprendre qu'on s'est mutuellement manqué durant cette semaine. Pas besoin de plus, parce qu'on se sait et c'est largement suffisant.

Dès notre première rencontre, une véritable connexion s'est tout de suite installée entre nous, tout comme avec Sneaz et Mekra d'ailleurs. J'ai vite compris que ces 3 là allaient devenir mes meilleurs partenaires de crime. A nous 4, on pouvait enchaîner les pires conneries sans jamais se fatiguer. Mais au-delà de ça, ils étaient ceux qui me comprenaient le mieux et je me reconnaissais tellement en eux qu'il me paraissait naturel de me rapprocher d'eux à ce point.
Aujourd'hui, même si tous les gars de la bande sont mes frères de coeur, je peux dire que ces trois-là tiennent une place toute particulière dans mon coeur qu'aucun autre ne saurait combler. Parce que c'est comme si je les connaissais depuis toujours.