La silhouette s'approche de plus en plus de moi et malgré mon état second, je peux tout de même sentir la peur me contracter l'estomac au point que j'en ai l'envie de vomir mes tripes. Je me recroqueville encore plus sur moi-même et je me retrouve totalement étalée sur le sol, mais j'ai à peine conscience du sol froid et mouillé sous mes cuisses nues. Tout ce que je sens c'est ma tête qui semble exploser, mon estomac qui se retourne dans tous les sens, mon cœur qui bat bien trop lentement et le flot incessant de larmes sur mes joues quand mes yeux se ferment et que ma tête frappe le sol. Un seul petit cri sort de ma bouche dans un dernier effort, mais il sonne plus comme un son étouffé et j'ai même l'impression que c'est quelqu'un d'autre qui l'a poussé.
J'entends les pas se rapprocher de plus en plus près de moi comme dans un rêve, sans en avoir vraiment conscience. Puis quand le silence total parvient à nouveau à mes oreilles, c'est dans un effort surhumain que j'ouvre les paupières. Et même à travers mon esprit embrumé, la vision d'un homme debout à mes pieds une main sur la bouche et l'autre sur la tête me surprend.
- Putain! je l'entends dire.
Mais c'est seulement quand il s'agenouille, qu'il passe sa main derrière ma tête afin de me relever le haut du corps et que je distingue clairement le visage de Ken face à moi que je comprends que je nage en plein délire. Cette fois il n'y a plus de doutes, j'ai bel et bien été droguée.
- Putain, putain, putain, putain... PUTAIN!
Ken, ou la personne que je crois être Ken, continue de répéter ce mot sans cesse jusqu'à ce qu'il finisse par le crier tellement fort que j'ai l'impression qu'il dérange le silence de la nuit. Ken repose ma tête au sol, et je crois d'abord qu'il va m'abandonner ici, quand je le vois enlever sa veste. Il me soulève ensuite afin de poser mon dos contre le mur pour que je ne finisse plus allongée au sol, puis il m'enroule dans sa veste. Et malgré le fait que j'ai l'impression d'être sur le point de mourir, je sens mon corps se réchauffer peu à peu au point que les frissons qui me secouaient s'estompent enfin.
Ken s'agenouille une fois de plus en face de moi et prends mon visage entre ses deux mains pour me forcer à maintenir ma tête droite. Mais ma vision se trouble, et le visage de Ken finit par être remplacé par le noir total.
- Charlotte... je l'entends dire lointainement.
Un brouillard me tombe dessus et je suis soudainement incapable de comprendre quoi que ce soit. Je sens tout simplement des mains chaudes sur mon visage, puis les mains se déplacent ensuite un peu partout sur mon corps en s'attardant sur mes cuisses découvertes. Je les sens remonter dans mon cou et y rester un long moment, avant de se replacer sur mes joues. J'entends une voix qui ne cesse résonner autour de moi, mais elle me paraît beaucoup trop lointaine pour que les mots puissent prendre un sens dans mon esprit. Mais au bout d'un moment je sens mes dernières forces me quitter et tout devient silencieux et sombre.
Quand je reprends conscience à nouveau, c'est au son de mon prénom répéter en boucle par une voix totalement paniquée :
- Aller Charlotte, il faut que tu te réveilles... s'il te plaît, lâche une voix qui se brise vers la fin.
J'ouvre difficilement les yeux pour m'apercevoir que ce n'est plus mon corps qui est sur le sol, mais celui de quelqu'un d'autre tandis que mon corps à moi est serré contre le sien. J'ai une veste autour des épaules et un pull sur les cuisses en guise de couverture. Le haut de mon corps et ma tête sont appuyés sur un torse et des bras me serrent pour me tenir chaud. C'est quand j'entends à nouveau la voix prononcer un "putain" totalement désespéré et déchiré que je me décidé à lever un petit peu la tête.
Et j'aurais sûrement sauté sur mes pieds si j'en avais la force quand j'ai vu le visage de Ken au dessus de moi, le teint livide et le regard plus qu'inquiet.
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Storm |k.s|
Fanfiction" - On s'était dit que l'un pour l'autre, on croirait à l'amour. Alors même si pour l'instant notre relation te paraît impossible, je te demande juste de ne pas abandonner cette promesse. Je t'aime et tu m'aimes, et c'est le principal. Ca pourrait ê...