Storm |k.s|

29 • "Tu nous as brisé tous les deux"

Point de vue de Ken :

Ca doit faire 2h que Charlotte dort profondément, toujours collée à moi. Au début ça m'a soulagé de la voir dormir, je me suis dis qu'elle allait pouvoir se reposer et que tout irait mieux à son réveil. J'étais même prêt à partir sans un bruit parce que ça avait vraiment l'air d'aller mieux pour elle, je pensais qu'elle n'avait plus besoin que je la surveille.

Mais depuis 20 minutes quelque chose cloche. Elle a commencé par s'agiter un peu, tout en dormant toujours. Elle poussait même des petits gémissements, mais pas de ceux qu'on aime entendre. Plutôt des gémissements de plainte, presque de douleur. J'ai directement commencé à paniquer et mon cœur s'est accéléré d'un coup, comme à chaque fois que ca touche à elle. Puis quand elle est revenue se blottir dans mes bras je me suis mis à lui caresser les cheveux, comme par réflexe, et elle s'est calmée. Elle a recommencé à dormir plus paisiblement. Mais depuis ce moment-là, je sens son corps contre moi qui devient de plus en plus chaud. Et puisqu'elle est totalement collée à moi, sa chaleur me réchauffe par la même occasion au point que nos deux corps deviennent collants de sueur.

Je finis par me dire que ce n'est pas normal, elle ne devrait pas avoir si chaud. Je me redresse afin de mieux pouvoir la voir et je me rends compte que son visage est plein de sueur et qu'elle a les joues rouges. Je pose ma main sur son front, ses joues puis dans son cou et dans sa nuque et la panique m'envahit à nouveau. Elle n'est pas chaude, elle est totalement brûlante. Son corps a une température bien trop élevée pour que ce soit normal. Je me lève d'un bond et cours presque jusqu'à la salle de bain.

Quand je reviens dans la chambre je ne peux m'empêcher de rester quelques secondes sur le pas de la porte à l'observer dormir. Elle s'est roulée en boule et serre la couette entre ses bras, et un sourire étire mon visage quand je me souviens les nombreuses nuits que j'ai passé avec elle et toutes les fois où je me suis moqué de cette position. Ca me faisait râler parce qu'elle me tournait le dos et je n'avais plus assez de couette, et en plus de ça je ne pouvais pas dormir tranquille avec ma meuf dans les bras à cause de sa position ridicule. Mais ce que je ne lui avouerai jamais c'est qu'à chaque fois que j'étais sûr qu'elle dormait, je me redressais pour l'observer dans cette position. Et je suis certain que j'avais un sourire niais scotché au visage et un regard totalement attendri, exactement comme maintenant.

Je me reprends quand je me souviens pourquoi je suis là et je me précipite à nouveau vers elle. Je la retourne pour la mettre sur le dos et heureusement, elle n'omet aucune résistance. Je repasse une main sur son visage et je me rends compte qu'elle est toujours aussi brûlante. Je la détaille tandis que je me demande si je dois lui enlever le tshirt que je lui ai enfilé quelques heures plus tôt, puis je me dis que de toute façon je l'ai déjà vu totalement nue des centaines de fois et vu que je lui ai laissé ses sous-vêtements ce n'est pas très grave. Je lui enlève alors son tshirt le plus délicatement pour ne pas la réveiller, puis je lui place ensuite le gant de toilettes que je viens d'imbiber d'eau froide sur son front. Je place ensuite sa tête sur mes genoux et me remets à lui caresser les cheveux pour la dixième fois de la soirée, mais je le fais sans même m'en rendre compte. C'est ce que j'ai toujours fait avec elle et ça me vient comme un réflexe, c'est même un geste qui m'apaise parce que ça me montre qu'elle est bien près de moi.

Au bout de quelques minutes je la sens gigoter à nouveau, puis je la vois ouvrir les yeux tout doucement. Je lui souris quand elle pose les yeux sur moi, puis je la vois m'observer longuement avant de me rendre un faible sourire.

- Ca va ? je chuchote.

Pour toute réponse elle hausse les épaules, puis au bout de quelques minutes de silence elle porte la main à son front avant de chuchoter à son tour :