72 • "Danse avec moi"

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Le temps depuis que Ken s'est réveillé en bonne santé défile plus vite que je ne l'aurais cru et les jours s'enchaînent sans que je ne les vois passer.

Je passe mon temps à l'hôpital avec lui, parfois seule, parfois avec Mo, ou parfois avec tous les gars. Ce qui est sûr, c'est que je ne manque pas une journée pour voir Ken, que je reste une heure ou toute la journée. Même si je dois avouer que je reste plus souvent toute la journée que quelques heures.
Et je suis plus qu'heureuse de constater que plus les jours passent, et plus l'état de Ken s'améliore, que ce soit physiquement ou moralement. Il n'a presque plus aucune cicatrice sur le visage ni sur le corps, il n'est plus aussi fatigué puisqu'il ne passe plus ses journées à dormir et les maux de tête qui au début étaient violents et assez fréquents se font de plus en plus rare.

J'adore arriver dans sa chambre chaque jour et voir son visage s'illuminer, puis l'entendre me dire qu'aujourd'hui ça va encore mieux qu'hier. Il y a quelques jours il m'a même demandé si je pouvais lui amener un carnet et demander aux gars de m'envoyer de nouvelles prod' pour lui faire écouter le lendemain, afin qu'il se remette à travailler. Soit disant que son cerveau surchauffe depuis qu'il est à l'hôpital et qu'il a un énorme pic d'inspiration.
C'est clair, pendant les deux semaines qui se sont écoulées depuis son accident il a vraiment progressé plus vite qu'on ne l'aurait cru et c'est pour cette raison que le médecin est passé dans sa chambre ce matin pour lui dire qu'il était libre de rentrer chez lui.

Je me suis alors dépêchée de l'aider à faire ses sacs, puis j'ai appelé Mekra pour qu'il vienne nous chercher et nous voilà tous les deux à l'accueil. J'attends que Ken signe les derniers papiers de formalité tout en l'observant sur le côté. Depuis qu'il sait qu'il peut sortir il n'a pas arrêté de sourire, et même le fait d'avoir une attelle et des béquilles pour une semaine encore n'a pas l'air de le déranger.

Pendant l'accident il ne s'est pas cassé la jambe, mais presque. Sa jambe a été énormément fragilisée et elle l'est encore beaucoup trop, c'est pourquoi le médecin préconise d'éviter de marcher dessus.

On finit enfin par sortir sur le parking, Ken avec ses béquilles et moi avec son sac sur le dos. Je l'emmène sur un banc en attendant que Mekra m'envoie un message pour me dire qu'il est là.
Ken s'assoit en silence en poussant un petit soupir et je fais de même en observant les gens sur le parking.

Lorsque mes yeux retrouvent le visage de Ken, je remarque qu'il m'observait déjà avec un petit sourire aux lèvres.

- Merci de m'aider pour... tout ça, il souffle.

Je lève les yeux au ciel. Il m'a déjà dit hier que j'étais géniale parce que je passais mon temps à l'hôpital avec lui, que sans moi il aurait mis beaucoup plus de temps à s'en remettre et que j'étais la seule bonne occupation de ses journées.

- Arrête de me remercier comme si c'était un truc de ouf. C'est normal.

Il secoue la tête.

- Y'a pas tout le monde qui serait venu passer toutes ses journées à l'hôpital pendant 2 semaines, juste pour m'écouter me plaindre ou me regarder dormir, me faire écouter de la musique et juste regarder la télé.

J'hausse les épaules. C'est vrai que c'est tout ce qu'on a fait, mais je crois que la présence de l'autre suffira toujours à nous combler même si on ne fait rien de spécial. Et malgré nos retrouvailles pleine d'amour et d'affection le jour où il s'est réveillé, depuis il ne s'est rien passé de plus entre nous qu'un câlin ou des bisous sur la joue, mais ça me va.
On doit prendre notre temps cette fois.

Storm |k.s|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant