Deen et moi sommes allongés dans son lit tous les deux. La lumière du jour inonde la pièce depuis un moment déjà, mais je n'esquisse pas un geste. Je suis sur le dos à contempler le plafond tandis que Deen me tourne le dos, mais à entendre sa respiration je suis presque sûre qu'il est réveillé.
Je ne saurais dire depuis combien de temps j'observe ce plafond ni même si j'ai cessé un seul instant de le faire depuis que je me suis couchée à 5 ou 6h du matin. Je crois m'être assoupie plusieurs fois lorsque mon cerveau était trop épuisé de retourner toute cette situation dans tous les sens, mais le problème est que les pauses étaient trop courtes pour pouvoir me reposer. Parce qu'à chaque fois que je fermais les yeux, une image de Ken les yeux fermés, relié à une machine imprégnait ma rétine comme si elle était tatoué sur ma paupière. Je me suis réveillée à plusieurs reprise en sursaut, réveillant Deen par la même occasion qui se mettait à grogner avant de me serrer un peu plus contre lui.
Seulement, ce contact me rappelait juste que la seule personne contre laquelle je voulais me blottir est Ken, et qu'il est à l'autre bout de Paris, seul dans un hôpital. J'ai fini par me résigner à rester éveillée à me torturer l'esprit, me sachant tout bonnement incapable de me rendormir sans faire de cauchemar et ne voulant plus réveiller mon ami qui dormait à mes côtés. Autant que l'un de nous se repose assez pour affronter la journée de demain.
A en juger par la lumière éclatante qui s'infiltre dans la chambre, puisqu'aucun de nous n'a pensé à fermer les volets en se couchant, je dirais qu'il est près de midi. En soit ça doit faire environ 6h qu'on est dans ce lit, mais je crois que ça a été les plus longues heures de ma vie. L'attente avant de pouvoir avoir des nouvelles de Ken est insupportable et plusieurs fois dans la nuit j'ai cru que je ne survivrais pas jusqu'à la fin. J'ai réellement été tentée de retourner à l'hôpital et de péter mon plus beau scandale pour qu'on me dise au moins qu'il s'en sortira. Mais en fait, j'ai bien trop peur des réponses qu'on m'apportera. Alors je crois que lâchement, j'ai préféré rester dans la chaleur du lit de Deen avec sa respiration lente et profonde qui me berçait légèrement.
- T'es réveillée ?
La voix rauque de Deen au réveil m'arrache un petit sourire, parce que j'ai l'impression d'avoir vécu cette situation bien trop souvent. Nous deux dans son lit, lui qui prend soin de moi et moi à ne pas avoir fermé l'œil de la nuit. C'est là que je me rends compte que je me réfugie trop souvent chez lui comme une gamine quand rien ne va. Mais en même temps, il aura toujours le don de m'apaiser, je le sais.
- J'ai pas dormi de la nuit.
Deen ricane avant de protester :
- Ah ouais ? Et c'était quoi les 3 fois où tu t'es réveillée en sursaut ? J'frolais l'AVC à chaque fois wesh.
Je lève les yeux au ciel.
- Je m'endormais 5 minutes mais à chaque fois je rêvais de Ken dans le coma. Je crois que c'était mieux de me forcer à rester éveillée après ça.
Deen se retourne enfin vers moi en poussant un soupir, puis ses yeux rencontrent les miens. Et sûrement que l'image que je lui renvoie ne lui plaît pas, parce qu'il pousse un nouveau soupir. En même temps hier je me suis fait briser le cœur, puis j'ai brisé celui de Ken, puis il a eu un accident et vu tout ce que j'ai pleuré et le peu de sommeil que j'ai eu, ma tête doit légèrement faire peur.
- T'aurais du te reposer au moins un peu ptite tête. On sait pas comment ça va se passer aujourd'hui mais dans tous les cas on sait que ça sera épuisant moralement. Tu vas pas tenir longtemps comme ça.
J'hausse les épaules.
- Je préfère encore tomber d'épuisement que de rêver une nouvelle fois de ça. Et de toute façon je sais très bien que dans tous les cas je vais pas tenir tout court, et pas seulement à cause du manque de sommeil.
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Storm |k.s|
Fanfiction" - On s'était dit que l'un pour l'autre, on croirait à l'amour. Alors même si pour l'instant notre relation te paraît impossible, je te demande juste de ne pas abandonner cette promesse. Je t'aime et tu m'aimes, et c'est le principal. Ca pourrait ê...