ÉPILOGUE - partie 2

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Un an plus tard

KEN

- Ken tu peux me faire écouter maintenant steuplé ?

J'hoche la tête en me laissant tomber à côté de Mo dans le canapé du stud'. Hugz m'a envoyé une prod' il y a quelques jours que j'ai finalement pas gardée, mais je trouve qu'elle irait bien à Sneaz.

J'allume mon ordi portable afin de me connecter à Gmail, mais je bloque quelques secondes en affrontant l'écran. Ça fait le même effet à chaque fois.

Apparemment, Mo bug aussi.

- Bsahtek le fond d'écran. T'as pas eu le temps de changer en un an ou quoi ?

Le sourire de Charlotte allongée dans mon pieu sur la photo me transperce de part en part. J'ai l'impression qu'on vient de me jeter un seau d'eau gelée à la gueule.
J'pourrais presque croire qu'elle est en train de me sourire à l'instant même, mais ça c'est juste une réalité impossible et mon cerveau a toujours du mal à assimiler.

- J'm'en tape, j'ai pas calculé.

Mentir. Mon mot d'ordre depuis un an.

- C'est ça ouais.

Le problème, c'est que mes frères me connaissent par coeur. J'ai envie de lui dire de la fermer, comme à chaque fois qu'on effleure seulement le sujet du bout des doigts. J'aime pas forcément ça.

C'est juste que y'a des jours où c'est encore trop hard pour moi.

Je lance la prod et laisse Sneaz se faire son avis. Il finit par mettre sur pause, puis il me regarde en tirant une gueule chelou.

- Quoi, t'as pas kiffé ? J'pensais que ça irait bien dans ton...

- Tu veux pas qu'on en parle vite fait ?

Pitié Sneaz, non.

- De ?

- De Charlotte wesh.

Je secoue la tête.

- Mec, j'ai pas forcément envie de...

- Khlass. C'est dommage parce que moi j'ai envie, et tu vas pas faire le sourd cette fois. Ni le muet d'ailleurs.

Je ferme les yeux quelques secondes. Je referme mon ordi et le pose sur la table avant de dire :

- L'truc c'est que y'a r à dire.

- Rien du tout ?

- Rien de plus que y'a un an, six mois ou trois semaines. Putain Mo, tu le sais bien nan ?

Cette conversation m'éreinte déjà. En un an, j'peux compter sur les doigts de la main le nombre de fois où son prénom a franchi mes lèvres. Je préfère largement vesqui le sujet, à chaque fois que les mecs se mettent à parler d'elle je me casse discrètement.

La vérité c'est que j'me sens putain de coupable depuis un an, parfois ça m'empêche de fermer l'œil la nuit. Parce que même si mes gars sont toujours avec moi et me soutiennent, des fois j'sens une certaine distance qui n'avait jamais existé avant.

Storm |k.s|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant